Chapitre 28

46 8 59
                                    


De retour dans la voiture avec Anou, qui dormait toujours profondément, j'accrochai ma nouvelle clé sur le porte clé, puis démarrais la voiture et me fendit dans la circulation, ni vue ni connu.

J'ignorais si c'était réelle ou carrément dans ma tête, mais je me sentais différent, ou bien s'était un petit quelque chose dans l'air qui était différent. Plus froid, en quelque sorte. C'était peut-être la présence de ma famille, c'était peut-être que la météo. Mais je me sentais plus froid. J'avais froid. Moi qui n'avait jamais eu froid depuis ma mort.

Il fallut près d'une heure avant qu'Anou ne se réveille, alors que nous traversions une ville. La lumière et le bruit avait dû y contribuer, mais dès qu'il ouvrit les yeux, il se transforma en humain, les bras croisés.

- Salut à toi, dis-je sans décroché mon regard de la route.

- Il fait froid, dit-il dans un grognement.

J'allumais la clime, sans rien ajouter. Anou continuait toujours de me lancer un regard noir, mais je ne bronchais pas.

- T'as faim ? C'est le moment ou jamais, de toute façon, on est en ville.

- J'ai pas faim, mais...

- Envie de piser, alors ?

- Non. Mais est-ce que...

- T'as soif ?

- Taie-toi !

- Envie de jouer ? Je peux surement trouver un pet shop...

- Éden !

- Merde, Anou, faudra le dire combien de fois que je m'appelle Jayden ? soupirais-je.

- Je vois aucune différence.

- J-a-y. Et après, tu ajoute den. C'est facile, essai !

- Je sais pas lire, de toute façon, alors épeler...

- Je vais te donner la réponse, alors. Jay. Dit Jay.

- É.

Je poussai un grand soupire, levant les yeux au ciel. Anou était un cas désespéré.

- T'es aller chercher le truc, pas vrai ? dit Anou.

- J'ai aucune idée de quoi tu parles.

- Si, tu sais très bien de quoi je parle !

- Aucune idée. C'est quoi, ce truc ?

Anou ne répondit rien, bouché. Il n'avait aucun moyen de savoir quel était cet objet exactement, quand bien même que la clé se balançait sous le volant, à quelque dizaine de centimètre sous ses yeux. Je dû faire preuve d'une grande concentration pour ne pas rire.

- J'ai faim, finalement, dit Anou au bout d'un moment. Pour une salade.

- Eurk, dis-je, incapable de m'empêcher de rire, cette fois. Une salade ?

- Je suis végarien.

- Heu... tu veux dire végétarien ?

- Je mange pas de viande, dit Anou après un moment de silence.

- Assez logique pour quelqu'un qui peut devenir lui-même en poulet, en bœuf ou en cochon, à son choix.

- Je me suis jamais transformé en aucun de ses animaux, mais je préfère quand même ne pas les manger.

- Je te jugerais pas. J'ai moi-même des habitudes alimentaires assez étrange... T'as de l'argent pour ta salade ?

- À l'infini.

JaydenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant