Chapitre 34

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Marcus venait m'apporter un petit fond de sac de sang tous les deux jours. Du moins, ça, c'est lui qui le disait. Moi, je n'avais aucun moyen de mesurer le temps, alors je n'avais pas le choix de le croire. Mais, qui sait, peut-être qu'il disait deux jours alors qu'en réalité, c'était trois, une petite tactique pour pouvoir me garder prisonnier plus longtemps sans que je ne me doute de rien.

C'était peut-être une petite vengeance de mon subconscient pour m'être ouvert à ce point à Marcus, mais la voix dans ma tête ne me quittait plus deux secondes. On en était presque rendu à parler comme de bons amis, commentant les quelque sujet de mon malheur ; Moi, retenu prisonnier ; Anou qui n'a pas essayer de me retrouver ; les cauchemars sur ma famille - là-dessus, un jour, j'avais crié tellement fort que Marcus avait débarqué à pleine vitesse, déboulant les dernières marches. Il croyait que j'étais en train de me faire dévorer par un loup-garou. Et il ne plaisantait pas ; il était sérieux. Apparemment, il a déjà eu un ami qui s'était fait dévorer par un loup-garou, un ami qui habitait cette maison. Va savoir comment un loup-garou aurait pu entrer sans que personne ne s'en rende compte ? Je lui avais demander à quoi il ressemblait. À un loup ordinaire, mais beaucoup, beaucoup plus gros. J'avais beau être parfaitement conscient que les vampires, fantômes et démons existent, le fait que je n'avais jamais vu de loup-garou me faisait douter malgré moi de leur existence. Ce que je trouvais ridicule ; c'était comme douter de l'existence des girafes parce qu'il n'y en avait pas au zoo que j'avais visité, deux ans plus tôt...

Mais je suis sûr qu'Anou serait parfaitement capable de se faire passer pour un loup-garou. Puisqu'il peut se faire passer pour tout et n'importe quoi.

Je me fis réveillé par le bruit de la porte qui s'ouvre. Même sans ouvrir les yeux, je savais déjà que c'était Marcus ; c'était le seul à me rendre visite, au deux jours. En guise de bonjour - ou de bonne nuit -, il me disait un chiffre. Le nombre de jours qu'il me restait à passer dans se trou.

- Trois ! dit-il avec un grand sourire, tout en m'ouvrant une poche de sang.

- Trois ? répétais-je, encore endormie. Tu ne viens plus au deux jours ?

- Pour ce qu'il te reste de temps, une poche pleine par jour. Il faut te remettre en forme, un peu, ou quand je te détacherais, t'auras jamais la force de monter les escalier, et j'ai pas envie de te porter.

Je ne répondis rien à ça, même si j'en étais bien contant. J'étais trop occuper à boire le sang dans la poche, que Marcus tenait pour moi.

- Tu te rappelles, le chat gris dont tu m'avais parler ?

J'écarquillais les yeux sous la surprise, m'étouffant avec ma gorgée de sang. Qu'est-ce qui était arrivé à Anou ?

- C'était un peu ton animal domestique, non ?

J'avais envie de répliquer : « je ne possède pas Anou, c'est un ami, pas un serviteur ! », mais je m'en retins, jugeant que ce serait suspect.

- Oui, dis-je à la place de tout le reste. Pourquoi ?

- Je l'ai vue, hier soir. Il s'appelle Anou, pas vrai ?

- Je ne t'ai pas dit son nom, dis-je, commençant à stresser.

- Mais c'est son nom ? Celui que j'ai vu avait un collier avec une plaque où il était écrit Anou.

- Qu'est-ce que tu lui as fait ?

Marcus eu un moment de silence, ce demandant visiblement pourquoi j'irais à penser qu'il pourrait faire du mal à un chat. Puis il rit, comme si je n'avais dit qu'une blague, ou que j'avais drôlement formulé ce que je voulais dire.

- J'ai essayé de le prendre, j'avais pensé que tu serais heureux de le retrouver, mais il ne m'a pas laisser approcher. Il se défend bien, ce petit diable, il m'a griffé le bras entier jusqu'au sang, avant de s'enfuir. (Là-dessus, il leva le bras, comme pour me prouver le fait ; il n'y avait plus aucune marque, mais je savais que ça ne voulait rien dire. Marcus, comme tous les vampires - sauf moi, dans le moment présent - pouvait guérir très vite.) J'ai essayé de le suivre, mais au tournant d'une ruelle, il avait disparu... fort et rapide, c'est un bon chat que tu t'es trouvé là, dit-il en riant.

JaydenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant