Chapitre 27 : Chagrin de joie

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-Voilà, c'est terminé...
-Pauvres gosses...
-Vous pouvez désormais vous recueillir auprès de sa tombe.
-Ici repose désormais Sophie Granger-Weasley, décédée avant sa naissance.
-Merci. Nous allons faire une petite prière.
-Si certains veulent déposer des fleurs... Vous pouvez.
-D'accord.
-Je dépose cette rose, car je suppose qu'elle serait devenue aussi charmante que sa mère.
-Et moi ces chrysanthèmes car je les trouve très jolies, à l'image de ses parents.
-Et j'y ajoute cette boîte de nougats néansang car c'était les préférés de Fred et je suis certain qu'il aurait souhaité les montrer à sa nièce. C'est pour moi une façon d'honorer les deux personnes qui se trouvent dans cette tombe.

Hoquetante, Hermione avait blotti sa tête contre le torse de Ron. Les membres des pompes funèbres venaient de refermer le caveau, et les deux familles allaient voir les parents pour les réconforter.
-Ça va aller, ma Hermione chérie, essayait de la consoler sa mère.
-Ronnie, toi et Hermione, vous allez vous en sortir, j'en suis certain, disaient Georges et Percy.
-Courage fiston. Et surtout, n'oublies pas de bien dorloter ta chère compagne, elle a besoin de toi, encourageait Arthur.
D'autres restaient plus silencieux, et ne savait que dire, effrayé par le fait d'affirmer un propos déplacé. Tandis que Mrs Weasley et Mr Granger, eux, étaient simplement noyés de chagrin et étaient incapables de bégayer plus de trois mots à la suite sans s'effondrer.

Ron poussa délicatement l'épaule d'Hermione, toussota légèrement pour se faire entendre et haussa le ton :
-Je pense que la cérémonie vient à sa fin. Nous vous donnons rendez-vous au Terrier pour un pot donné en souvenir de Sophie.

Les convives hochèrent la tête. Tous se regardèrent, attendant un signal particulier pour transplaner. Mais au bout de quelques longues minutes, ils comprirent qu'il n'y en aurait pas. Georges prit la main d'Angelina, pivota sur lui même et le couple disparut avec un "CRAC !" sonore. Fleur chercha Victoire des yeux, la prit dans ses bras et rejoint son mari, lui même portant Dominique, leur petite fille de trois mois.
Les invités s'effacèrent chacuns à leur tour, laissant Ron et Hermione seuls dans le cimetière.
Ron ennonça une coute prière, déposa un baiser rassurant sur le front de sa bien-aimée et transplana avec elle, en direction de la maison des Weasley.

Lorsqu'ils apparurent dans le chaleureux petit salon, ce qu'ils virent leur fit chaud au coeur.
La longue table bancale de la salle à manger avait été rallongée par magie, et était désormais recouverte d'une nappe orange vif.
De délicieux fumets étaient joliment disposés par dessus et dégageaient une excellente odeur de rôti, de grillé ou de salé.

Une jolie banderole noir et argent flottait dans l'air, représentant dix lettres majuscules : "Pour Sophie".

Les convives les attendait, assis dans le canapé, sur une chaise de cuisine ou encore dans les vieux fauteuils défoncés, autour de la table basse du salon. Des coupes de champagnes stagnaient au dessus de chaque assise, attendant patiemment que l'apéritif commence pour être distribuées. Le sol était parsemé de petits confettis en forme de couronnes de fleurs, découpés dans du papier cartonné noir et orange.

Et surtout, chaque invité avait attaché sur son vêtement noir une fleur orange vif (provenant du jardin) à l'aide d'un joli ruban argenté.

Hermione appréciait cet assemblement de couleur : noir, argent et orange, et se doutait que Ginny était derrière tout ça.

Les convives avaient laissé deux places côtes à côtes, sur le canapé. Ron et Hermione s'y assirent et Hermione murmura :
-Merci... Pour... Pour... Tout.
-De rien. On a fait cela pour Sophie, Ron et toi.
-Je pense que nous pouvons servir le champagne, annonça Molly, venant au secours des parents en deuil, voyant que ceux ci ne savaient que dire.
Elle sortit sa baguette de sa pochette et l'agita doucement.
Les coupes se dirigèrent vers leur propriétaire qui les attrapérent au vol.

-À Sophie, s'exclamèrent les seize sorciers et moldus présent dans la pièce.
Il y avait Bill et Fleur, ainsi que Victoire, qui gambadait autour du cercle sans comprendre la raison de cette réunion familiale. Dominique était couchée dans un berceau, dans la chambre de Molly et Arthur.
Venait Bill, Percy et Pénélope, Georges et Angelina, évidemment Ron et Hermione, Ginny et Harry, M. et Mme. Granger, et enfin les parents Weasley.

Alors qu'ils buvaient tranquillement, et exagérément silencieusement, Ron posa son verre, se leva et demanda :
-Puis-je me permettre de dire quelque mots, Maman ?
-Bien sûr, mon chéri.
-Alors voilà. D'abord je voulais tous vous remercier de votre présence aujourd'hui, mais également autour de nous durant ces cinq mois qui ont été si difficiles pour nous. Merci de tout votre soutien et de votre compassion.
Je ne saurais dire ce que Sophie aurait souhaité, puisque je ne l'ai pas vraiment connue en dehors du ventre de sa mère, mais je me doute qu'elle n'aurait jamais apprécié de nous voir si consternés pour elle. En tout cas, Hermione et moi ne le souhaiterions point. J'ai beaucoup réfléchi à ce que je vais faire, devant vous, aujourd'hui. Cela fait maintenant un an que j'y pense, et je suis certaine que ma fille aurait était si heureuse, sera si heureuse, depuis le ciel, d'apprendre que je vais le faire aujourd'hui, jour de ses funérailles. Voilà, je crois que cela devrait éclaircir cette journée si terne et sombre, et c'est en ce jour du onze août 2003, Hermione que... Enfin... Je devrais peut être m'expliquer, avant... voilà, ce jour est celui qui marque beaucoup de chose dans notre histoire, Hermione. Nous avons enduré de nombreuses épreuves, et celle ci en fait partie, plus que toutes les autres, car elle nous concernait franchement, et nous étions seuls contre cette tristesse, et je souhaite qu'ensemble, nous continuons à endurer ce chagrin. Hermione, je t'aime, je suis fou de toi et c'est pour cela que je te demande, à toi, ma tendre Hermione, si tu accepterais de... De m'épouser, moi et mes défauts, mon manque de tact, ma stupidité, et... Tout le reste.

Au mot "épouser", tout le monde s'était caché la bouche avec les mains, surpris, enchantés, et impatients d'entendre la réponse d'Hermione.

Cette dernière se mit à pleurer, de joie, cette fois, et, les yeux embués de larmes, contempla son homme, celui qui l'aimait et voulait sa main, et déclara :
-Tu es tout sauf stupide, Ronald Weasley.

Elle se leva, le prit dans ses bras et l'embrassa devant un public enjoué.
-Ça... Ça veut dire oui ? Chuchota le rouquin.
-Bien sûr, que ça veut dire oui.

Et pour la première fois depuis des mois, Hermione esquissa un sourire véritablement amusé.

-J'ai pensé que nous pourrions nous marier ici, en décembre. Ce serait trois mois après le mariage de Ginny et Harry, ça me paraît bien. Et puis, un mariage sous la neige, en hiver, ce serait sans doute sympa non ? Je t'imagine déjà dans une si belle robe blanche immaculée, les manches allant jusqu'à ton poignet, les épaules recouvertes d'une étole de fourrure couleur neige... Et tu aurais ta bague à côté de...
La bague ! Oh Hermione ma chérie je suis désolée j'ai oublié de t'offrir la bague. Elle est là elle est là ne t'inquiète pas...
Ron extirpa de sa poche de costume une petite boîte en velours noir, avec la marque d'un bijoutier inscrite en argent sur le dessus.
-Tiens, il faut l'ouvrir.
Hermione, toute émue, la prit, et l'ouvrit. En découvrant le bijou, elle poussa une exclamation de joie aiguë.
-Merci Ron elle est magnifique merci merci merci...

Soudain, le silence se fit. De longs filaments de brume argentée tourbillonaient dans les airs, formant de jolies vapes de fumée qui virevoletaient au dessus des tables.

Un patronus en forme de renard se matérialisa, et parla avec la voix aiguë et rapide de Dedalus Diggle.
-Harry, rejoins nous vite au ministère, les rebelles ont infiltré le bâtiment. C'est à nous de protéger la population et de les arrêter.

Entre la fin et l'épilogue⚡HpOù les histoires vivent. Découvrez maintenant