Chapitre 36 : Sous le choc

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Ginny était dans l'appartement qu'elle partageait avec son fiancé Harry. Assise dans le fauteuil, elle tricotait un pull de laine avec la méthode de sa mère, quand elle entendit un bruit de clé dans une serrure et la lourde porte d'entrée métallique des logements d'aujourd'hui s'ouvrir.

- Harry ?

Silence. Ginny eut un frisson mais se dit que son compagnon ne l'avait sûrement pas entendue.

En effet, le brun apparut dans l'encadrement de la porte du salon. Il avait grise mine, c'est pourquoi Ginny se leva pour l'embrasser et lui ordonna d'aller se reposer.

Harry prit une bonne douche et s'étendit sur son lit, pour faire un petit somme jusqu'à la tombée de la nuit.

Pendant sa sieste, la rouquine se posait des tas de questions, dûes à la révélation de Ron le soir de la chute des Rebelles. Elle savait que cela allait arriver mais... Quel serait l'avenir de leur couple ? Et de leur amitié !? Ginny ne savait si elle devait en vouloir à sa meilleure amie ou non et comment devait elle réagir. Lorsqu'Hermione lui avait annoncé que Ron n'était pas le père, elle l'avait soutenue mais voir son frère dans cet état était trop pour elle. Il avait déjà assez souffert. Elle n'avait guère eu le temps d'en parler à Harry qui n'était toujours pas au courant de l'amère nouvelle.

La situation était très brouillée. Ginny n'avait parlé qu'à chaud avec son frère, et n'avait entendu que cette version. La seule chose sont elle était malheureusement sûre, c'était que Hermione avait trompé Ron un jour. Il fallait qu'elle s'entretienne avec Ron, puis Hermione, si tous deux acceptaient de lui livrer leur histoire, ce dont elle ne doutait pas, étant la sœur de l'un et la meilleure amie de l'autre.

La rouquine redoutait, car elle n'avait idée de quels conseils pourrait elle leur donner, à tous les deux. Une infidélité dans un couple était dure à pardonner, surtout étant la source d'une grossesse. Il était presque impossible que Ron et Hermione se remettent ensembles, ce qui pour Harry et Ginny serait un énorme choc. Les couples qui jusqu'à aujourd'hui n'avaient pas eu à endurer ce genre de terribles épreuves, allaient changer de vie, bien certainement. Comment allait en pâtir leur quatuor ? Ginny avait presque oublié la révélation que lui avait faite Hermione à la clinique Saint Patrick et était sous le choc. Elle ne s'était pas imaginée la gravité de la situation.

Bouleversée, Ginny, qui n'en pouvait plus de toutes ces questions, alla chercher un morceau de parchemin, une plume et un encrier. Elle trempa la partie ciselée de la plume dans l'encre noire et inscrivit :

"Ron,

Pourrais-je passer te voir ce soir, vers 20h, à l'appartement au dessus de la boutique ? Je suis là pour toi et je veux bien discuter tranquillement de tout ça avec toi. Courage mon frérot, ça va aller !

Ta soeurette Ginny"

La jeune femme envoya le mot à son frère et reçut environ une heure plus tard une réponse, nette et simple :

"Gin'

Bien sûr. Ma porte t'est grande ouverte. C'est dur tu sais... On en parle ce soir. Merci d'être là.

Ron."

Elle eut de la peine pour Ron qui semblait à bout. Elle se remémora comment il avait fondu en larmes dans ses bras, pourtant à la suite d'une victoire importante. D'autant plus qu'il y avait un rôle primordial, ayant donné l'idée surnommée après coup "ronesque".

Harry devait se rendre au ministère dès que la lune remplacerait le soleil pour transférer les Rebelles qui n'avaient pas de places à Azkaban vers la prison de Nurmengard. Les Aurors l'avaient rénovés l'après midi même, la bâtisse construite par Grindelwald n'étant pas aux normes d'aujourd'hui. Les prisonniers devaient avoir accès à des cellules non trop sympathiques, mais non trop affreuses non plus, bien-sûr.

La déterminée mademoiselle Weasley se prépara et transplana chez ses frères avant le réveil de son fiancé. Elle lui avait laissé un mot pour lui faire savoir où elle se trouvait. Elle n'allait pas dire à Ron qu'elle était au courant depuis longtemps. Il n'avait pas besoin de ça et elle le laisserait raconter ce que bon lui semblait, il fallait qu'il extériorise.

Elle atterrit devant la façade colorée de "Farces Pour Sorciers Facétieux". La rouquine sortit sa baguette d'aubépine et visa un coin vieillit sur le marbre à l'extrémité gauche de la façade. Une porte apparut : la jeune fille l'ouvrit et pénétra dans un couloir sombre. Elle monta un vieil escalier de bois poussiéreux, et s'arrêta sur le paillasson "Welcome at home" devant la porte de l'appartement de Georges.

Ron entendit qu'on toquait. Il quitta sa place confortable dans le lit du bas de la chambre qu'il partageait avec son frère et traversa le salon pour aller accueillir sa sœur.

Ginny le trouva pâle. Il avait grise mine.
- Ça va mon Ronnie ?
- Ça va Ginny ne te fait pas un sang d'encre. Je vais... Je vais m'en sortir. Et toi comment ça va ?
- Bien... Elle hésita à ajouter quelque chose mais se tut.

Son frère l'emmena dans la cuisine où il l'a fit s'installer à une table bancale en formica.
- Un café ? Demanda-t-il.
- Pourquoi pas.
Ginny posa son sac sur une chaise, son manteau sur le dossier et s'installa sur le tabouret qui feint de chuter lorsqu'elle s'assit.
- Fais comme chez toi hein Gin !
- T'inquiète. Georges n'est pas là ?
- Non il est avec Angelina. Il a voulu annuler pour rester à mes côtés mais j'ai refusé. Je ne veux pas qu'il commette la même erreur que moi... Expliqua Ron d'un air dépité.

- Comment ça, tu as fait une erreur ? Articula Ginny en insistant sur le "tu". Je ne comprends pas bien...
Ron s'installa sur la dernière chaise, déposant devant la tête rousse de sa sœur cadette une tasse remplie de café brûlant.
- Voilà, il se trouve que... Le jeune homme se racla la gorge amèrement et reprit : pendant une période, il y a quelques mois... Disons que... Visiblement j'ai dû être... Trop peu présent. Je ne m'en suis absolument pas rendu compte. Et... Her... Hermione... Est allée voir ailleurs voilà.

Ron s'arrêta dans son récit et en quelques secondes une larme s'écoula le long de sa joue.
- Comment a-t-elle pu faire cela ? Murmura Ginny.
- Je ne sais pas... Elle a vu quelques fois un certain Éric. Ils ont... Enfin tu vois quoi. Et... Mi... Hermione est tombée enceinte, mais pas de moi. De ce monsieur.

La rouquine qui écoutait les propos de Ron posa sa main sur son épaule gentiment et la tapota.
- Ça va aller...
- La suite tu la connais. Hermione a fait une fausse couche. Je l'ai demandée en mariage... Et puis hier avant la bataille elle m'a annoncé ça. Elle avait voulu me le dire un peu plus tôt, mais elle n'avait pas... Trouvé les mots.
Ron toussota.
- Hier elle a balancé ça d'un coup. "Ron tu n'es pas le père de Sophie" elle a dit. Comme ça. Et après elle m'a tout expliqué. Au début j'ai pleuré puis j'ai été pris d'un élan de colère. Je lui ai dit que c'était une menteuse, une infidèle et qu'elle ne méritait pas d'être là avec moi. Et je suis partie en claquant la porte, pour rejoindre Georges, le meilleur pied-à-terre que j'ai trouvé sans avoir à subir un interrogatoire de police si tu vois ce que je veux dire.
- Tu viens chez nous quand tu veux. Proposa Ginny.
- C'est adorable. Qu'est-ce que je ferais sans vous, tous les deux. Écoute, là je suis bien chez Georges. Comme c'est à la boutique que je travaille c'est assez pratique, et puis je savais qu'il y avait un lit qui m'attendait. Enfin... La place dans le lit superposé... De Fred quoi.

Ginny se mit debout, contourna la table et serra dans ses bras son grand frère qui semblait détruit.

- Je serais toujours là pour toi Ron. Je vais prévenir Harry. Je ne sais que te dire si peu de temps après votre dispute. Comment vas tu réagir ?
- Je ne lui parles plus. Ginny elle m'a trompé, et menti pendant de longs mois... Je la déteste.

La cadette pensait autrement, mais savait qu'il était inutile d'en discuter maintenant. Ron était encore sous le choc et n'était pas prêt à débattre.
Il congédia gentiment sa sœur :
- Je suis fatiguée. Je vais aller me coucher. Repasse quand tu veux....
- Je vais passer. Harry aussi je pense. On est là pour toi je ne cesserai de te le répéter. En attendant ne fais pas de bêtises. Vis à vis d'Hermione aussi... Tu es encore à vif tu vois.
- Ne me parle pas d'elle. Bonne nuit soeurette.

Il lui embrassa la joue et Ginny quitta l'appartement, tremblante.

Hermione avait au moins eu l'honnêteté d'avouer la vérité à Ron, malgré la mort de leur fille Sophie. Forcément, le rouquin n'était pas encore prêt à entendre ce genre d'arguments. Mais combien de temps avait duré cette relation entre Hermione et ce Eric, et était-elle toujours d'actualité, se demandait toujours Ginny...

Entre la fin et l'épilogue⚡HpOù les histoires vivent. Découvrez maintenant