(MEDIA : Laetitia)
-Tu te fous de ma gueule, crachais-je amère.
-Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Anna.
-Tu sais très bien que je ne veux plus les voir et toi tu m'amènes à leur concert ! continuais-je ignorant mon amie.
-Laeti calme-toi, je me suis dit que ça te ferait du bien de les voir, ce sont tes amis, non ? répondit calmement mon frère.
-Tu ne pourrais pas pour une fois ne pas te mêler de ma vie Ascanio ?
-Laeti... tu peux au moins en voir certains.
-Je me casse, bonne soirée, lançais-je en me tournant.
-Laeti ! entendis-je Anna crier.
Il était hors de questions que je reste ici plus longtemps. Malheureusement le destin devait être contre moi car je sentis une main saisir mon bras me forçant à m'arrêter. C'était Moh.
-Salut, ça fait un bail ! dit-il.
-Ouais et c'était mieux comme ça, répondis-je froidement.
-Calme, je n'y suis pour rien moi dans votre histoire.
Je soupirais, il avait raison. Je l'aimais bien en plus.
-Tu as raison, désolée.
-Tu pourrais au moins rester pour le concert, après on sort avec les gars si ça te dit.
-Je ne viendrais pas Mo et tu le sais, soupirais-je.
-Et toi est-ce que tu sais que le fennec et Bigo sont comme des cons à ne pas savoir faire le premier pas vers toi ? Est-ce que tu sais qu'ils ont vraiment eu un coup de cœur pour toi princesse ?
Je restais silencieuse. Je ne savais pas quoi lui répondre. Je ne pensais pas qu'eux aussi serait mal. Pourtant, s'était plutôt logique, avec Deen on était sur le point de se mettre en couple et avec Ken on avait une alchimie qui crevait les yeux. Mais le problème c'était bien ça, ma relation avec eux. Ils étaient tous les deux devenu tellement importants si rapidement.
-Je ne sais pas quoi faire Mo, comment tu veux que je me mette en couple avec Deen alors que quand je croise Ken, je n'ai qu'une envie c'est me jeter sur lui ? Je n'ai pas le droit de faire souffrir l'un ou l'autre.
-Et toi ?
-Quoi moi ?
-Tu ne crois pas que tu fais ça pour te protéger de je ne sais pas quoi ?
-Laisse tomber Mo, c'est mieux pour tout le monde que personne ne sache que j'étais là ce soir.
-Trop tard ma belle, répondit Mo.
Sur le coup je ne compris pas. Puis Mo se décala et je vis que la plupart des membres du groupe étaient sorti et observaient la scène. Mon regard croisa automatiquement celui de Deen. Je baissais les yeux honteuse. J'aspirais un grand coup avant de m'avancer vers eux.
-Salut princesse ! Tu nous avais zappé un peu, lança Doum's.
-Non crois moi, loin des yeux mais près du cœur, répondis-je timidement.
-Bien répondu, répliqua Alpha.
-Tu m'as manqué, me dit Framal en me prenant dans ses bras.
Je me détachais de lui pour avancer vers Deen. Je n'arrivais pas à le regarder. Je me sentais comme une gamine qui n'assume pas ses actes et qui a peur de se faire fâcher par son père.
-C'est quoi cette tenue ?
Un sourire étira mes lèvres et j'osais enfin lever mes yeux vers lui.
-Tu n'aimes pas ? demandais-je en souriant.
-On dirait une milf.
-Ah oui carrément... Ce n'est pas très sympa.
-Tu m'as gavé à te barrer comme ça et à ne pas répondre quand je t'appelle, dit-il plein de reproches.
-Je sais... je ne sais pas trop quoi te dire à part que je suis désolée mais que je continus de penser que c'est ce qu'il fallait faire.
-Je ne suis pas d'accord, tu as balayé sans remord ce qu'il y avait entre nous. C'était si dur de me faire confiance ?
-Je ne comprend pas ce que tu me dis... murmurais-je.
-Laeti, tu as fui, tu t'es servi de ce qui s'est passé avec le Fennec pour fuir.
Je baissais les yeux. Qu'est-ce que je suis censé faire ou répondre à ça ? Qu'il a raison ? Qu'il a tord ? L'usage du verbe m'avait complètement quitté. Deen entra dans la loge me laissant seule dans le couloir vide. Je m'appuyais contre le mur et me laissais glissé jusqu'au sol. Les larmes vinrent au coin de mes yeux et pour la première fois depuis des semaines je les laissais venir, m'envahir, m'ensevelir et m'engloutir.
Je glissais mes mains dans les poches de ma veste et basculais la tête contre le mur les yeux fermés laissant couler mes larmes silencieuses.
-Il te pardonnera.
J'ouvris les yeux. Il était là assis à côté de moi avec son éternelle casquette vissée sur la tête. J'essuyais mes yeux. Mes doigts étaient noirs, mon liner avait dû couler.
-Je dois ressembler à un panda, répondis-je pour alléger l'atmosphère.
-Un peu mais ça a son charme... me rassura Ken en souriant.
-J'ai tout merdé pas vrai ...
-Moi aussi, on va dire que je t'ai aidé à tout foutre en l'air.
-Qu'est-ce que je suis censée faire maintenant ?
-Tout dépend de ce que tu ressens Laeti, ce n'est pas aux autres de te dire quoi faire. C'est ton existence, c'est toi qui vies. Agit en conséquence de tes sentiments.
-Pourquoi est-ce que c'est si difficile... soupirais-je.
-Parce que tu l'aimes peut-être plus que ce que tu veux bien te l'avouer. C'est pour ça que tu t'es réfugiée dans ta relation avec moi. Ascanio m'a appelé tu sais.
Il m'a dit que tu partais en live, selon lui tu as enchainé les mecs. Tu t'es prise pour une égérie, ri-t-il. Je sais que c'est dur de se sentir vivant dans cette noirceur étouffante mais tes actes ont des conséquences sur lui Laeti. Bigo c'est ma famille et là tu fais du mal à mon frère. Alors il est temps que tu assumes ce que tu ressens Laetitia.
Il se leva me laissant seule avec moi-même. Le concert avait dû commencer car des basses me parvenaient ainsi que des cris. Je me levais et sorti. J'avais besoin de prendre l'air pour savoir où j'en était. Deen et Ken avaient raison, j'ai fui et j'ai utilisé Ken comme excuse. La pire des garces, c'est ce que je suis dans le fond. Je pris une cigarette et commençais à fumer en marchant lentement le long des quais. J'étais prête, prête à assumer celle que je suis. Accepterait-il de me reprendre malgré toute la merde que j'avais fait ?
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Les oiseaux dans le piège
Hayran KurguPaname, ville lumière et d'amour, tous les soirs je profitais de l'air frais parisien sur les quais de Seine. Je m'appelle Laetitia, jusqu'à aujourd'hui je me décrirais comme une simple petite étudiante en histoire à la Sorbonne. Je rentrais de mes...