Le Relk : Sous les Légendes (part.1)

Jour 3 : partie 5 : Le champion des arènes

Lorsque nous rentrons, après avoir dîné dans les rues de Cryl, nous retournons à l'hôtel. La chaleur est assommante et rend chacun de nos pas épuisant. Nous retournons à l'hôtel et nous laissons tomber sur nos lits.

Ce soir, je partage ma chambre avec Aurel. Nos voisins, Arthus et Shan, se font entendre par leur raffut derrière le mur.

–  Qu'est-ce qui s'est passé dans l'arène, tout à l'heure ? me demande soudainement Aurel.

Je lève les yeux au ciel.

– Rien, j'ai fait le con.

Voyant mon ami attendre plus de détails, je continue :

– Je l'ai provoqué.

– Tu fais jamais rien par bêtise, Léo, je te connais, me dit-il alors.

Je lève les yeux sur lui.

– Ah ouais, t'es sûr ? je lâche.

Il me regarde avec insistance pendant que je prends mon sac et ma veste.

– Eh, où tu vas ?

– Régler cette affaire, je lui réponds avant de sortir.

La curiosité l'emporte sur la culpabilité de le laisser seul. Il comprendra, comme il l'a toujours fait. Dans les couloirs de l'hôtel, je croise Hazel et Ambre qui sortent des douches, les cheveux dans des serviettes. Elles s'arrêtent à ma hauteur en me voyant les ignorer.

– Tu vas où comme ça ? me demandent-elles.

– Faire un tour dehors, je leur réponds juste.

Elles me lancent un regard suspect avant de continuer leur route.

Je quitte l'hôtel sans encombre. Le chemin jusqu'aux arènes est long, et mon cœur bat la chamade à l'idée d'aller affronter le Lâme. Je n'ai que peu d'espoir quant à ce combat, lui sait aussi bien que moi que je ne suis pas de taille. Alors... que me réserve-t-il ?

Mon excitation monte au fur et à mesure que j'approche de l'arène. Et lorsque je pénètre dans l'enceinte du bâtiment, je suis frappé de plein fouet par une vague de poussière. J'en ai plein les yeux, bordel, il m'est impossible de voir clair. Je m'immobilise à l'entrée de la place et, me frottant les yeux un long moment, je prends conscience du bleu du ciel au-dessus de ma tête, ainsi que du grand soleil qui se reflète sur les armures des créatures présentes. Je laisse mon regard parcourir les gradins, peuplés de Surnaturels, à la recherche d'Abnaxis. Alors que je m'apprête à avancer, on me rentre dedans. Je sens mon corps entier se mouvoir d'une étrange façon, tandis que le Surnaturel se tourne vers moi.

– Oh, jeune Lâme, pardonnez ma maladresse ! s'écrie-t-il. Quelle joie de vous voir ici !

J'ai envie de baisser les yeux sur mon corps, mais ce dernier ne me répond désormais plus, et je m'adresse à la créature en face de moi :

– Oh, ça m'apprendra à rester rêvasser au centre de l'arène...

Le centaure rit.

– Vous êtes venu admirer les exploits du champion ? me demande-t-il avec un clin d'œil.

– Oui, le meilleur moyen d'affiner mon apprentissage, c'est encore d'observer les grands de ce monde.

Alors, respectueux, la créature me laisse passer pour que je rejoigne les gradins. Je prends place aux côtés d'autres Lâmes de mon âge, et attends le début des combats.

J'entends l'arrivée du champion par les cris d'encouragement de toutes les créatures réunies en cet endroit. Effectivement, il passe les portes des loges, et son corps de taureau vient se placer au centre du cercle de poussière afin de lancer un regard triomphant circulaire sur toute l'assemblée. Lorsque son regard tombe sur le mien, je sens mon corps envahi par une immense sensation de bien-être qui me donne un instant le vertige. Un adversaire, lui-aussi acclamé par le public, se place face au champion, le regard déterminé.