Pour en arriver là où j'étais désormais, il avait fallu que je me batte.
J'avais d'abord suivi un parcours de découverte comme j'aimais si bien l'appeler, en étudiant l'information-communication durant trois ans à l'université Grenoble-Alpes. A cette époque, je ne savais pas encore vraiment ce que je voulais faire professionnellement de ma vie. Je n'avais donc fait que suivre les conseils et les envies de ma mère.
Mais lors de ma troisième année, j'étais tombée sur un article d'une correctrice et je m'étais alors rendu compte que c'était peut-être quelque chose qui me conviendrait.
Non sans hésitation, je m'étais finalement tournée vers la formation de lecteur-correcteur en communication écrite dispensée à Paris. Déjà que quitter durant la semaine mon village pour la grande ville qu'est Grenoble (et passer d'à peine 1000 habitants à plus de 160 000) avait été difficile, découvrir la ville lumière l'avait été encore plus.
Mon séjour dans la capitale avait été court. En effet, j'avais quitté cette dernière aussitôt avais-je été diplômée. J'étais retournée dans mon village avec l'espoir de pouvoir trouver ma future maison dans une ville voisine (Bourg-Saint-Maurice visée en première). Pourtant, quelques mois plus tard, avant même d'avoir vraiment pu m'installer pour démarrer ma vie d'adulte, j'avais à nouveau déménagé, cette fois-ci à cause de la dispute que j'avais eue avec ma mère.
Paris avait alors été une seconde fois mon repère. Mais mon voyage ne s'était pas arrêté là. Parce que suite à une proposition d'emploi, j'avais mis le cap sur le Pays de la Loire, à Nantes plus exactement.
Ce fut durant ma première année là-bas que je fis la rencontre de Roman.
Photographe pour « Style mode », il s'était accordé quelques minutes de répit après une séance photos qui s'était avérée plus compliquée que prévue et était assis en bord de terrasse lorsque je m'étais affalée sur sa table.
Comment tout cela était arrivé ? Eh bien... Mon ancien patron m'avait donné une tonne de documents à relire et comme je n'avais pas fini mon boulot à temps, il m'avait dit que je devais le terminer chez moi. À cette époque, j'étais amie avec une certaine Emma qui bossait en tant que secrétaire dans un centre médical regroupant un dentiste, un médecin généraliste et une gynécologue (surprenante cette capacité à me rappeler d'autant de détails concernant la vie de celle qui me tourna le dos du jour au lendemain) et nous avions pour habitude de venir au petit café qui faisait angle.
Ce jour-là, j'avais donc eu envie de m'arrêter quelques minutes au « Café de Maxence » avant d'entamer mon travail de Cendrillon des temps modernes. Malheureusement, lorsque j'étais passée à côté de Roman, la pile de documents m'avait glissé des bras. Pour éviter la catastrophe, je m'étais penchée en avant en espérant pouvoir rattraper mes affaires et je n'avais pas vu le chocolat qui trônait sur la table. Pas de chance pour Roman ni même pour moi, le chocolat était chaud et ce dernier s'était déversé sur sa cuisse.
C'était après une bonne dizaine de phrases d'excuses que j'avais quitté les lieux. Comme une pure fugitive... Nous étions le vendredi 7 décembre 2012.
Ensuite, le hasard avait fait que nous nous étions à nouveau rendus au café, en même temps, deux jours plus tard. Si j'avais été morte de honte, lui avait semblé amusé par la situation, jusqu'à ce qu'il bouscule ma table et que mon café se renverse sur le bloc de deux cents pages de termes juridiques que j'avais à relire pour le lendemain.
S'il m'avoua plus tard l'avoir fait exprès pour me sortir le coup classique du dîner pour se faire pardonner, il reconnut également qu'il n'avait pas pensé à la possibilité que ma boisson bousille mon matériel de travail...
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Noël chez les Carlier (Terminée)
Chick-LitLe jour où Amandine reçoit un mail de sa mère lui annonçant que sa grand-mère Rose est mourante et que le dernier souhait de cette dernière est de revoir sa petite fille, la jeune femme est catégorique : il est hors de question qu'elle revienne dans...