Rencontre avec le beau-papa

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Balto mit quelques instants avant d'arriver à rentrer dans le couloir. Chaque bruit ou mouvement brusque avait tendance à l'effrayer et le voir ainsi me fit mal au cœur.

Cependant, nous remarquâmes rapidement qu'il me suivait partout. Même s'il était sur ses gardes, il ne voulait pas me lâcher d'une semelle. Ce fut d'ailleurs lors de cette révélation, que Roman se rendit compte de ce que j'avais voulu dire par « c'est comme s'il m'avait choisie ».

Ce pauvre animal avait besoin de prendre ses marques, il avait besoin de se réhabituer à la vie en famille et surtout, il avait besoin de reprendre confiance en l'Homme.

Après un repas durant lequel il s'était couché en boule à mes pieds, il me suivit dans la chambre. Roman n'était pas très partant pour qu'on le prenne avec nous durant la nuit, et je devais reconnaître que je partageais son avis. Nous ne connaissions pas vraiment Balto et il y avait le risque que le chien ait quelques troubles du comportement et s'attaque à nous. Seulement, je n'eus pas le cœur à le remettre dehors.

Alors Balto dormit au pied du lit cette nuit-là, de mon côté bien évidemment.

***

Quand l'heure vint de partir à la station de ski le lendemain matin, je ne pus pas cacher ma crainte.

J'aurais voulu garder Balto dans la maison pour être certaine qu'il ne s'enfuie pas. Mais ce n'était pas possible car je ne pouvais pas rester avec lui et même si grand-mère (qui ne venait pas skier avec nous) aurait pu loger domicile ici, je savais que le chien aurait peur avec elle. Alors je dus accepter le fait qu'il devait retourner dehors et je priai durant tout le chemin jusqu'à Bourg-Saint-Maurice pour qu'il revienne le soir.

Roman me dit que nous pouvions voir cela comme un test et que si Balto était à la maison à notre retour, cela voulait dire que l'amener à Nantes serait peut-être possible. Nous avions bien discuté tous les deux dans la chambre la veille, pendant que le berger allemand essayait de prendre ses repères et Roman avait fini par avouer que le chien ne lui posait pas vraiment problème mais que c'était les modifications qu'il allait apporter à notre train-train qui l'angoissaient.

— Cela fait longtemps que je n'ai pas mis les pieds sur une piste ! souffla ma mère sur la banquette arrière.

Il n'y avait aucun doute, revoir Gustav l'angoissait bien plus que renfiler ses skis mais jamais elle ne voudrait le reconnaître.

À peine mon petit ami se gara-t-il près du funiculaire (nous aurions pu aller jusqu'à la station en voiture mais on voulait faire découvrir à Roman ce moyen de transport), que nous aperçûmes nos trois camarades pour la journée.

Gustav et Lucien avaient tous deux leurs skis (neufs pour mon frère car son ancienne paire était trop abîmée étant donné qu'il n'était pas rare qu'il aille faire du freeride (hors-piste) durant les week-ends). Gauthier avait quant à lui amené son snowboard (il le préférait aux skis car « le freestyle en board, c'est toute ma vie » disait-il).

Ils étaient vraiment adorables tous les trois avec leurs équipements. Même Roman et maman étaient à croquer dans leur combinaison. Il n'y avait que moi qui n'étais pas présentable mais je supposais que ça le faisait à tout le monde de trouver les autres biens mais pas soi...

Aucun de nous trois n'avait amené de skis car ceux de ma mère et les miens avaient été mal entretenus et étaient donc fichus. Quant à Roman... C'était sa première glissade alors c'était évident qu'il n'avait pas le matériel adéquate.

— Je n'y crois pas ! Tu vas devoir louer, lança Gauthier en avançant vers moi.

Avant que je n'aie pu dire quoi que ce soit, celui-ci me prit dans les bras.

Noël chez les Carlier (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant