Préparation de la tentative de rabibochage de couple

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Après avoir déclaré à ma famille que je souhaitais passer un lundi en amoureux avec Roman, nous avions enfin pu être un peu seuls et je lui avais fait découvrir la jolie ville qu'était Bourg-Saint-Maurice.

Ces sept jours de séparation nous avaient permis de réaliser les erreurs que nous avions faites. Roman avait compris qu'il s'était laissé enfermer dans la case « boulot » et avait ainsi remarqué durant la semaine qu'il n'avait pas été absent qu'avec moi mais avec tout son entourage.

Quant à moi, j'avais pris conscience que j'avais bêtement gardé silencieuses certaines choses importantes et que j'avais trop voulu contrôler le temps et ma vie. Tous deux nous étions promis de ne plus nous cacher de choses et de ne plus laisser le travail entraver sur notre vie de couple.

Nous avions trouvé un cadeau pour ses parents et Roman avait eu l'idée d'acheter deux bonnets de Noël identiques. Bien que ce n'était pas quelque chose que j'aurais fait de moi-même, je devais reconnaître que c'était aussi ce qui faisait le charme de Roman : cette différence entre nous deux. Nous nous étions donc promenés en ville avec un bonnet beige et rouge sur lequel trônait un renne.

***

Après ma journée en amoureux, comme tous les soirs depuis ma réussite d'approche, j'étais retournée à la rue De la Montagne pour voir Balto.

Assis sur le derrière, ce dernier semblait nous avoir attendues, mamie et moi. Seulement cette fois-ci, il y avait aussi Roman et le berger allemand avait failli s'enfuir en le voyant. Heureusement, l'attention du chien avait été reportée sur la gamelle que je lui avais amenée. Sous le regard encore et toujours surpris de grand-mère, j'avais caressé Balto et Rose avait raconté l'histoire du malheureux à Roman.

Comme depuis la fin de la semaine dernière, le berger allemand avait refusé d'être approché par quelqu'un d'autre que moi et lorsque nous étions repartis, Balto nous avait suivis jusqu'à la fin de la rue. Le laisser là, dans le froid, m'avait brisé le cœur mais je m'étais dit qu'il n'aurait pas été bien de toute façon loin de sa maison. Il aurait eu peur chez ma mère et je ne pouvais pas le forcer à venir avec nous.

C'était trop tôt. Et je savais bien que je ne devais pas agir sur un coup de tête. Certes, je laissais plus de place à l'imprévu et aux sentiments désormais, mais cela ne voulait pas dire que je ne devais plus réfléchir.

***

Mercredi soir, soit le lendemain de ma journée d'aide à la réalisation des cartes de vœux pour la nouvelle année avec grand-mère (elle avait toujours été créative et aimait l'aquarelle donc préférait réaliser ses propres cartes que les acheter), Lucien passa à la maison et ce dernier m'apprit que Gustav était rentré à Bourg-Saint-Maurice depuis le début de la semaine.

Ma mère s'était bien gardé de me le dire. Un seul échange de regard à table entre mon frère et moi suffit : Gustav et maman devaient se revoir. Là-dessus, Lucien et moi étions d'accord. Gustav et maman devaient retourner ensemble. Sur ce point aussi, Lucien et moi étions d'accord.

Mais il était peu probable que l'on arrive à faire quelque chose avec ces deux imbéciles d'oiseaux qui se tournaient autour sans oser franchir le premier pas. Et là encore, malheureusement, Lucien et moi arrivions à la même conclusion. Seulement comme mon frère était loin d'être le genre de personne à lâcher l'affaire, je me doutais bien qu'il avait un plan.

— Dis-moi maman, tu ne travailles pas samedi n'est-ce pas ?

Elle avait dit une centaine de fois qu'elle allait perdre de nombreuses ventes mais elle avait également dit qu'elle souhaitait prendre son week-end pour Noël, alors évidemment qu'elle ne bossait pas...

Noël chez les Carlier (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant