Gifle glacée

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Le lendemain matin, nous fûmes réveillés de bonne heure par ma mère qui avait décidé de passer sa playlist de Noël.

Alors que je râlais et me bouchais les oreilles car bien évidemment, elle ne faisait pas qu'écouter les morceaux, elle chantait aussi, Roman rigola. Peut être trouvait-il cela marrant mais pas moi. Comment pouvait-elle pousser la chansonnette à même pas sept heures du matin, le dimanche ?

— C'est sympa comme réveil, lança Roman en s'étirant.

Je ne partageais pas particulièrement son avis. Après tout, moi ça faisait pus d'une semaine que j'étais là, contrairement à lui...

— On devrait descendre, tu ne crois pas ? continua-t-il cinq minutes plus tard.

Il s'était douché (il était rapide contrairement à moi qui prenais trois plombs) et j'aurais dû prendre exemple sur lui. Seulement je préférais franchement rester au lit. À moitié cachée par ma couette, je n'étais pas particulièrement motivée à l'idée de descendre dans la salle à manger.

Roman se pencha vers moi, déposa un baiser sur mes lèvres et l'odeur de son gel douche vint chatouiller mes narines. Rester dans cette chambre avec lui durant toute la journée donnait bien plus envie que devoir chanter « Douce nuit » avec maman.

— Tu sens bon, murmurai-je en souriant. Et tu es beau ! rajoutai-je dans un sourire.

— Même si j'ai laissé pousser la moustache ? demanda-t-il en se grattant cette dernière du bout des doigts.

Ah la fameuse moustache... Roman avait toujours voulu l'avoir et je l'avais toujours détestée. Mais vu qu'il avait aussi la barbe, il était peut-être possible que je finisse par m'y habituer à force. Puis je devais reconnaître que cela n'enlevait en rien à sa beauté. Il était toujours aussi charmant et désirable ainsi. Il avait juste une apparence un peu plus dandy.

— D'accord d'accord. Je me lève, soupirai-je après deux minutes de silence durant lesquelles nous nous étions regardé dans le blanc des yeux, un sourire béat collé aux lèvres.

À peine étais-je arrivée en bas que j'aperçus ma mère en train de préparer la table pour notre petit-déjeuner.

— Bonjour Roman, comment allez-vous ? Avez-vous bien dormi ? J'espère que vous n'avez pas eu trop froid. Je n'ai pas vraiment pour habitude de beaucoup chauffer dans la maison. Est-ce que vous aimez le fromage d'alpage ? demanda-t-elle en souriant tellement qu'elle en grimaçait presque. Il est Suisse, c'est Sandrine qui me l'a envoyé. C'est un véritable délice, continua-t-elle cette fois-ci en se tournant vers moi.

— Euh...

Roman sourit et ma mère comprit qu'elle avait comme souvent posé trop de questions à la fois. Je tenais d'elle là-dessus aussi.

— Je vous en prie, asseyez-vous.

Ma mère partit dans la cuisine et revint quelques secondes plus tard, les bras chargés de pain, confiture et miel. Roman regarda la table, de plus en plus remplie puis me jeta un coup d'œil. Je me grattai l'arcade sourcilière puis lui offris un sourire gêné.

Apparemment, ma mère avait décidé de vider tous les placards pour son nouvel invité.

***

A force, il était quasiment inévitable que je finisse par faire une overdose de marché de Noël de Solivar. D'accord, Roman n'avait jamais vu le petit village de Noël alors c'était obligé que l'on s'y rende, une fois de plus. Mais moi, je me serais bien passée du petit tour des lieux.

J'avais carrément maudit les gens qui avaient bloqué le passage et nous avaient ainsi fait stationner à côté du chalet vendant des vins chauds, car l'odeur m'avait donné des nausées et j'avais bien cru que j'allais vider mon estomac devant tout le monde. Je connaissais tellement bien le coin désormais que j'aurais presque pu faire le tour les yeux fermés. Enfin, s'il n'y avait eu personne sur ma route bien évidemment.

Noël chez les Carlier (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant