°Chapitre 19°

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Je crois que ça fait une journée que je suis ici et j'ai déjà fouillé tout le château : il est toujours aussi vide...

Il faut que je fasse les tests, il faut que je puisse me décider une bonne fois pour toute, je commence donc en fourchelang :

-Je suis prête à tester les deux mondes !

J'attends quelques instants. Rien.

M'ont-ils entendu ?

Les couloirs s'obscurcissent, tout devient noir et vide. Je ne vois même plus le sol, rien. Je suis comme en lévitation dans le néant.

« Tu as décidé de faire appel à moi, tu testeras donc ta vie si tu vas dans le côté du mal. Ceci ne sera pas le futur... Mais quelque chose de très ressemblant. »

J'hoche la tête même si je doute qu'elle puisse me voir.

Au bout d'un certain temps, le décor réapparaît. Je suis dehors, à Pré-au-Lard. Thomas est juste à côté de moi, je sais que ce n'est pas la réalité mais, il m'a réellement manqué...

Je sens que je ne suis plus en pantalon donc je regarde mes vêtements. J'ai une longue robe noire avec quelques touches rouge sang.

On marche calmement, en regardant droit devant nous pourtant, du coin de l'œil, j'arrive à apercevoir les commerçants baisser la tête en signe de soumission. Je souris et lève un peu plus la tête de manière hautaine. Comme Drago avant...

Je chasse l'image de l'homme de ma tête. Après un combat acharné avec ma conscience - que je gagne- je regarde où nous sommes : à l'entrée du château.

Je n'avais pas vu que ça allait aussi vite.

J'ai l'impression que quoi que je pense, mes gestes sont déjà programmés. Pour tester, je décide d'aller à gauche, j'y pense de toutes mes forces mais finalement, mes jambes continuent d'avancer tout droit.

On est dans le hall. Il fait froid, tout est froid en fait. On rentre dans la Grande Salle et je remarque qu'il y a des élèves.

Ils sont tous à plusieurs petites tables, les maisons ont l'air d'avoir disparu mais pleins de banderoles accrochées au plafond m'informe que le nouveau blason de Poudlard est un serpent. Il y a aussi marqué : Prestigieuse école, Salazar Serpentard, Thomas Jédusor et Hermione Jésudor vous souhaites un bon apprentissage.

Quand nous passons pour aller en face, à l'habituelle table des professeurs, tous les élèves baissent la tête sauf un.

Un garçon. Il a la peau pâle, pâle comme de la porcelaine, tellement pur, des cheveux noirs bouclés, des yeux couleur noisette et un air fier sur le visage. Il est assez grand, il doit être cinquième ou sixième année.

Quand il me voit le regarder, il se redresse encore plus et me lance un petit sourire timide.

Je suis maintenant à la table des professeurs. Je crois que c'est la seule chose qui n'a pas changé ici.

Thomas prend la parole :

-Bonjour à tous, chers élèves, chers enseignants. Comme vous le savez, Poudlard a changé. Depuis maintenant six ans, mon épouse, Hermione, il me montre de la main, je fais un petit salut aux élèves, et moi-même avons décidé de réédifier Poudlard, à notre image. Depuis six ans, tous les enfants Né-Moldus du pays sont immédiatement, après leur naissance, exécutés, tout comme les Cracmol. Pour les enfants Sang-Mêlés, ils ont été autorisés à poursuivre leurs années scolaires, mais ils ont été placés dans une classe spéciale, pour ne pas être mélangés aux Sang-Purs. A ce jour, nous comptons plus que mille deux cent quatre-vingt-huit enfants Sang-Mêlés. Mais, bientôt, il ne restera plus que des Sang-Purs. Ce monde que nous essayons de bâtir, sans relâche, est menacé. Oui, mes chers amis, malgré que, de jour en jour, ce monde devient de plus en plus parfait, une ombre se permet d'obscurcir le tableau. En effet, l'Ordre du Phoenix est de plus en plus présent dans nos villes, dans nos villages. Il faut agir. Depuis la mort de mon père, Lord Voldemort, l'Ordre du Phoenix était plus présent que jamais. Mais, quand Hermione est venue s'allier à notre cause, L'Ordre a faibli. Quand nous nous sommes mariés, L'Ordre a faibli. Quand nous avons appris la fabuleuse nouvelle qui était qu'Hermione était enceinte de mon héritier, L'Ordre a faibli. Quand, au bout de neuf mois, Salazar est apparu dans nos vies, il montre l'enfant de tout à l'heure, qui relève la tête une fois de plus, mon enfant, L'Ordre a à nouveau faibli. L'Ordre faibli, mais se reconstruit aussi. Depuis six ans, aucunes attaques majeures n'ont été faites. Alors, pour se préparer à une attaque qui n'a pas encore eu lieu - je le répète, depuis six ans-, je mobilise tout le monde. Je mobilise tous les Sang-Purs mais surtout tous les Sang-mêlés qui doivent se racheter auprès de la communauté magique d'être inférieur à nous. Nous devons gagner cette guerre, une bonne fois pour toute !

Des acclamations se font de toutes parts, parmi les élèves comme les enseignants.

Il fait de nouveau noir, je suis encore une fois dans le néant puis, comme tout-à-l 'heure, le décor réapparaît :

Nous sommes devant la cour de Poudlard, aux portes pour rentrer dans le hall. Derrière nous, des élèves, des professeurs, des parents : les Vengemorts sont prêts à se battre.

Puis, tout se passe rapidement : une foule arrive en courant vers nous, brandissant leur baguette. Les sorts fusent de partout. Je me retourne, cherchant quelqu'un, mais je ne sais pas qui vu que je n'ai pas possession des pensées de mon peut-être moi du futur. Je commence à courir et arrive finalement devant mon fils.

-Salazar ! Transplane immédiatement au Manoir, je m'entends le dire.

-Maman, je veux aider ! Moi aussi je veux me battre !

-Non ! Tu n'as que quinze ans !

-Mais... je sais me battre !

-Salazar, s'il te plait, je ne veux pas te perdre...

Il s'approche de moi et me caresse délicatement la joue.

-Je ne mourrai pas maman. Je te le promets...

Je ferme les yeux et pleure doucement.

-Je t'aime, mon fils.

-Moi aussi je t'aime, maman.

Il me fait un bisou sur le front et part en courant pour se battre.

Au bout de quelques secondes, je me relève. Je commence à marcher mais une silhouette apparaît devant moi, baguette levée.

Je sers les dents et lève ma baguette à mon tour.

-Malefoy.

-Jédusor. Ça fait longtemps.

-Pas assez.

Il sourit hypocritement.

-Comment va Salazar ?

-Ne t'avise jamais de le toucher.

-Je ne le ferai jamais.

-Tu as intérêt.

-Et comment va la nouvelle ?

-De quoi tu parles Malefoy ? demandé-je sèchement.

-Tu le sais très bien.

-Non, justement.

-Je le sens, tu sais ? Chaque pulsation de son petit cœur, chaque os qui pousse doucement, chaque organe qui se crée. On est lié, je te rappel.

-On est peut-être lié mais ça ne te regarde pas.

-L'as-tu annoncée à Thomas au moins ?

-Non.

-Quel dommage. Il ne saura jamais que tu portais son deuxième enfant quand il te retrouvera morte.

-Tu ne peux pas me tuer.

-Ah oui ? Et pourquoi ça ?

-Tu m'aimes.

-C'est vrai.

-Ça t'anéantira.

-Je le suis déjà. Depuis le jour où tu l'as choisi lui, Hermione, tu m'as tué de l'intérieur. Encore plus quand j'ai compris que la connexion entre nous s'était rétablie et que j'ai senti, comme je le sens maintenant, Salazar grandir en toi.

-Je suis désolée alors, prononcé-je doucement alors qu'il me regarde avec incompréhension. AVADA KEDAVRA !

Le sortilège de la mort le frappe sur la poitrine, au niveau de son cœur.

Soudain, je manque d'air, j'étouffe. Je vois au loin Harry Potter mourir de la main de mon mari.

Les larmes me montent.

La respiration me revient mais je sens qu'il manque quelque chose, je n'ai plus le lien.

A la place, s'insinuant doucement en moi, rampant comme un serpent, je les sens... Les pensées ténèbres...

Les pensées des ténèbres {DRAMIONE}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant