Chapitre 12.

572 56 61
                                    

« Deux mains qui se rencontrent, presque involontairement, se serrent, c'est déjà le commencement d'une liaison. ». – Guy de Maupassant.

- Harry, je suis content que tu aies accepté de venir avec nous.

- On pourra enfin aller tous les trois à une soirée, sans que l'un d'entre nous soit dans l'incapacité de venir.

Nous étions en plein milieu de la semaine, mais pendant les deux prochains jours, nous n'avions pas cours pour je ne sais quelle raison à vrai dire. Et, qui disait long week-end disait, obligatoirement, soirées. La seule chose qui changeait de presque tous les week-ends, c'était que l'organisatrice de cette fête n'était pas Nerys, mais Maria. Je parle de changement, mais Maria est une très bonne amie de Nerys, de ce fait, elles avaient probablement organisé la fête toutes les deux.

- De plus, Harry, j'ai une très bonne nouvelle pour toi.

Le visage fixé sur la route, j'arquais malgré tout un sourcil. J'appréhendais d'avoir la réponse de Yulia. La dernière fois elle avait aidé Nerys à me piéger. Sur le siège passager, j'entendais clairement un long et lourd soupir venant d'Aksel. Il connaissait Yulia aussi bien que moi. Ce qui, pour elle, est une bonne nouvelle ne l'est, en général, pas pour nous. Parfois c'est même tout le contraire.

Après plusieurs secondes d'attente, un silence s'était installé.

- On attend tes explications Yulia.

- Alberto sera là.

Qu'est-ce que je disais ? Une bonne nouvelle pour Yulia est loin d'en être une bonne pour les autres. C'était exactement ce qui venait de se passer. Elle s'évertuait à tout faire pour que je me remette avec Alberto, sans même prendre en compte mes propres envies. Avant que j'apprenne qu'il me trompait, j'étais très heureux avec Alberto, tout se passait bien, très bien même. Sauf que, maintenant, je n'avais pas la moindre envie d'être à nouveau en couple avec Alberto. Il n'en valait pas la peine. C'est un garçon égoïste.

- Yulia... - commençais-je. On en a déjà parlé, plusieurs fois même.

- Je sais Harry. Je sais que tu as l'impression qu'il t'a trahie, que tu ne l'aimes plus, mais c'est faux. Je suis sûre que tu te trompes. Vous êtes fait l'un pour l'autre, ça se voit comme le nez au milieu de la figure.

Je soufflais fortement tout en levant les yeux au ciel. Déjà, je n'avais pas « l'impression » qu'il m'avait trahie, c'est ce qu'il avait réellement fait. Ni plus ni moins. J'adorais Yulia, vraiment, mais qu'est-ce qu'elle pouvait m'énerver quand elle se mêlait de ma vie amoureuse comme ça.

- Vas-y, dis-moi que j'ai tort.

- Tu as tort. – répondais-je de but en blanc.

J'entendis quelques murmures venant de sa part, sans pour autant réussir à les comprendre.

***

Après avoir roulé pendant une dizaine de minutes, nous étions enfin arrivés à la fin organisée par Maria.

Nous avions à peine eu le temps de franchir le pas de la porte que Maria arriva comme une furie dans ma direction.

- Harry ! Ça fait tellement longtemps !

À l'époque où je fréquentais Nerys, que notre relation soit amicale, ou amoureuse, je côtoyais par la même occasion Maria. Nous nous entendions très bien. Puis, quand Nerys et moi avons rompu tous contacts, je me suis, sans le vouloir vraiment, éloigné de Maria. Depuis, je l'avais peut-être vu deux fois, dans les couloirs de l'université. Nous nous sommes simplement souris avant de reprendre notre chemin.

Le serveur. [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant