Chapitre 4.

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« La solitude est une drogue, un narcotique ; elle se répand dans les veines, dans les nerfs et les muscles ; elle s'arroge le droit de posséder votre corps et votre esprit. L'isolement et la solitude sont des murs. » - Roger Jon Ellory.

Le lendemain, à mon réveil, il n'y avait plus aucune trace de Louis. Je ne m'attendais pas à autre chose après avoir entendu la porte d'entrée claquer la veille.

Comme à mon habitude, après avoir pris ma douche et choisis une tenue correcte, j'étais passé par la cuisine pour saluer ma tante avant de me rendre au « Doris coffee ».

- Bonjour. – dis-je simplement avant de poser un baiser sur sa tempe.

- Bonjour Harry. Tu es sorti cette nuit ?

J'arquais un sourcil dans sa direction avant de comprendre. Louis. Je me grattais nerveusement la nuque. J'avais tenté de faire le moins de bruit possible en amenant Louis chez moi et ce con avait tout fichu par terre.

- Oui.

Elle me fixa du regard. Rapidement, je compris qu'un simple « Oui » n'était pas assez explicite pour elle.

- J'ai dû aller chercher un ami à une soirée. Il était plutôt éméché et n'a pas voulu prendre le volant.

Je savais pertinemment qu'avec cette excuse Swann ne chercherait pas à me faire une leçon de morale ou devinerait mon mensonge. Depuis la mort de mes parents, elle était encore plus stricte sur le fait de prendre le volant après avoir bu. Il était hors de question pour elle que quiconque, même elle, ne prenne le volant après avoir bu. Ne serait-ce qu'une demi-coupe de champagne.

Elle finit par hocher la tête de bas en haut avant de m'adresser un sourire.

- Tu prends le petit-déjeuner avec moi aujourd'hui ? – questionna-t-elle.

- J'aurais bien aimé, mais j'ai des projets pour ce matin.

Le sourire présent sur son visage disparut aussi rapidement qu'il était venu, et elle affichait désormais une moue triste.

- Demain. C'est promis Swann.

Elle m'adressa un très léger sourire. Je lui embrassais rapidement la joue avant de sortir de la maison. Même si je venais de lui promettre d'être là, je pense qu'elle n'y croyait pas réellement. Ce n'était pas la première fois que je lui faisais ce genre de promesses sans respecter ma parole. Le problème avec tante Swann, c'est que dès que l'on parle, que l'on parle vraiment je veux dire, notre discussion finit par dévier sur mes parents. Quand j'étais plus jeune, j'adorais ça : entendre parler de mes parents et parler d'eux. Cependant, avec le temps, je ne le supportais plus. En grandissant, j'avais vu mes amis partager des moments uniques avec leurs parents alors que les miens n'étaient déjà plus là depuis bien longtemps. Alors, au fil des années, je trouvais toujours quelque chose à faire pour éviter un repas ou encore une longue conversation avec Swann.

***

Après avoir garé ma voiture, la voiture de ma tante plus précisément, sur le parking du « Doris coffee », j'entrepris d'attraper mon sac, posé jusqu'alors sur le siège passager, un sachet attira tout de suite mon attention. Après avoir placé mon sac à dos sur mes genoux, j'attrapais le fameux sachet avant de le secouer devant mon nez. D'extérieur, je devais vraiment avoir l'air d'un idiot. J'étais loin d'être un expert dans le domaine, cependant, il ne m'avait pas fallu longtemps pour identifier la contenance du paquet. Je le plaçais dans l'une des poches de mon jean avant d'entrer dans le bâtiment.

- Client suivant s'il vous plaît.

J'avançais jusqu'au bar pour me retrouver face à Louis. Parfait. La personne que je cherchais.

Le serveur. [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant