Le serveur. [Terminée]

Chapitre 17.

« Quand le charme d'une relation est détruit, mieux vaut une rupture complète. » - Henri Frederic Amiel.

Avant même que je n'ai le temps de jeter un œil au téléphone, Louis me l'arracha des mains.

- Qu'est-ce que tu fais ?

Il ne répondit rien et se contenta de tapoter quelque chose sur l'écran avant de mettre le téléphone portable dans la poche droite de son jeans.

- Est-ce que tu pourrais m'expliquer ce qui se passe ? – questionnais-je.

- Rien de bien important. – dit-il, rapidement.

***

Environ une demi-heure plus tard, le dépanneur était arrivé au bout d'un quart d'heures et, une fois le problème réglé, nous avions pu regagner Londres très rapidement. Depuis que Louis avait attrapé le téléphone de Dave, nous ne nous étions pas adressé la parole. Je roulais depuis une bonne demi-heure sans même savoir où j'allais.

- Arrête la voiture ici.

J'arquais un sourcil sans pour autant arrêter de conduire.

- Est-ce que tu peux t'arrêter Harry ?

- Je ne vais pas m'arrêter en plein milieu de la circulation.

Mon ton était plus sec et virulent que je ne l'aurais voulu. Après tout, c'était plutôt compréhensible. Depuis presque une heure il ne m'avait pas adressé la parole et lorsqu'il se décide enfin à le faire c'est pour me demander de stopper le véhicule en plein milieu de la route.

Quelques minutes plus tard, après avoir trouvé une place de stationnement, je garais ma voiture et Louis ouvrit instantanément la portière. Il allait vraiment s'en aller, comme ça, sans un mot ?

- On se voit plus tard.

Il se contenta de cette phrase avant de claquer fortement la porte de la voiture et de s'en aller. Pendant ce temps, j'avais tenté de former une phrase, en vain. Ma bouche s'était ouverte avant de se refermer presque aussitôt. J'étais totalement abasourdie par ce qui venait de se passer.

***

Je n'avais pas eu l'occasion de parler à Louis depuis environ deux semaines. Lorsqu'on se croisait dans les couloirs de l'université, j'essayais de lui parler mais il m'ignorait ostensiblement. J'avais essayé de l'appeler, sans réponse. De même lorsque je lui ai envoyé un message hier. Pourtant, lorsque je l'ai croisé dans la cour, il avait les yeux rivés sur son téléphone portable.

- Harry, tu nous écoutes ? – m'appela Yulia en passant sa main devant mon visage.

- Hein ? Oui, oui, bien sûr.

- Vraiment ? – questionna Aksel.

- Tu peux donc nous dire de quoi nous étions en train de parler.

- Mh, de la convocation du père d'Aksel par les forces de l'ordre. – je tentais.

En réalité, j'étais attentif à leurs paroles jusqu'à ce que mon regard croise Louis dans la cour de l'université. À partir de ce moment, j'avais totalement arrêté de suivre la conversation. La dernière chose dont je me souvenais c'est cette histoire concernant le père d'Aksel. Il nous avait expliqué que, comme il avait porté plainte, son père venait d'être convoqué par la police et qu'il attendait des nouvelles de l'enquête. Par chance, ils étaient peut-être encore en train de parler de cette histoire.