Chapitre 14.

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« Votre véritable ami est celui qui ne vous passe rien et qui vous pardonne tout. » - Diane de Beausacq.

« Salut, c'est Aksel, j'peux pas vous répondre pour le moment, mais vous pouvez laisser un message et j'vous rappelle dès que possible ».

À présent je connaissais le répondeur d'Aksel mieux que le mien. Après ma discussion avec Louis, j'étais tout de suite rentré chez moi, exceptionnellement je ne suis pas l'internat cette semaine. Depuis donc une heure, je tentais, en vain, de contacter Aksel qui, bien entendu, ne daigner pas répondre à son téléphone qu'il avait, en temps normal, tout le temps dans les mains. Je vais l'étrangler, fort. Vraiment.

J'attrapais de nouveau mon téléphone avant de composer le numéro de téléphone de mon ami.

« Salut, c'est Aksel... ».

Je raccrochais avant que le message de la boîte vocale n'ait le temps de se terminer. Je soufflais fortement avant de rouler des yeux, dans le vide. Qu'est-ce qu'il fabriquait Encore ? En temps normal, j'aurai tout de suite téléphoné à Yulia, sans chercher plus compliqué. Néanmoins, il était hors de question que je sois le premier à reprendre contact avec elle, même pour Aksel. Je préférais largement l'appeler encore jusqu'à ce qu'il réponde ou trouver l'endroit où il se cache par moi-même plutôt que d'appeler Yulia. Hors de question que je mette ma fierté de côté.

Brusquement, mon téléphone portable se mit à vibrer sur la table basse du salon. Instantanément, je le saisis avant de décrocher.

- Harry, qu'est-ce qui se passe ? Tu es blessé ? Un problème avec Dave ? Alberto ? Louis ? Mon père ?

Dans la précipitation, je n'avais pas eu le temps de regarder de qui venait l'appel. Cependant, comme je l'espérais, ce coup de fil venait d'Aksel. Mieux vaut tard que jamais comme on dit.

- Tout va bien de mon côté. Ce serait plutôt à moi de te demander comment tu vas.

- Comment ça ?

- Toute à l'heure, j'ai croisé ton père. Il m'a dit que ta sœur et toi n'étiez plus chez lui depuis quatre jours. Il est persuadé que tu es chez moi. Néanmoins, on sait toi comme moi que ce n'est pas le cas. La question est donc la suivant : où est-ce que tu dors depuis quatre jours ?

Un long silence prit place entre nous. Qu'est-ce qu'il était encore en train de me cacher ? Je n'aimais pas du tout ça. En vérité, à mesure que le temps passait, ma peur grandissait. J'avais à la fois peur pour Aksel et à la fois pour sa sœur. Si Aksel décide de quitter la maison de son père, bien, il est majeur. Il peut le faire, sans aucun problème. En revanche, il n'en est pas de même pour sa sœur. Aksel pourrait avoir de graves problèmes si son père décidait d'en parler aux autorités. Néanmoins, ramener sa sœur chez eux n'était pas non plus la meilleure solution.

- Je répète Aksel. Où est-ce que tu dors depuis quatre jours.

- Chez Yulia.

- Sûr de toi ? Et ta sœur ?

- Oui. Je n'osais pas t'en parler parce que vous ne vous entendez plus. Ma sœur est chez ma tante, en sécurité maintenant. J'ai...

Il s'arrêta et sa voix craqua. Soudainement, il se mit à sangloter, ma gorge se serra et mon cœur rata un battement. De toute ma vie, je n'avais jamais entendu Aksel pleurer, jamais. Pour rien. Quand sa mère est partie, il n'a pas versé une larme, pas une seule. À la mort de sa grand-mère, avec laquelle il entretenait une relation des plus fusionnelles, il n'a jamais pleuré. Il a assisté à son enterrement avant de revenir en cours l'après-midi même et de continuer sa vie comme si de rien était.

Le serveur. [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant