XXIV

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J'arrive relativement tôt au lycée. Ma mère m'a déposé avant d'aller travailler. Je me retrouve dans le hall, entourée de tous les fayots de cette école. Je m'avance vers mon casier pour changer de chaussures ainsi que pour attraper un livre. Je regarde autour de moi avec dépit. Même les grosses têtes se mettent à commérer à mon sujet. Je les fusille tous, un par un, du regard en me dirigeant à l'écart. Je trouve finalement une place isolée au dernier étage, par terre, près d'une étagère.

Le bouquin que je suis en train de lire est en train de m'endormir. Je baille continuellement quand soudain, mon professeur principal arrive en compagnie d'une autre institutrice. Ils commencent à se tripoter sans aucun problème. Scandalisée par la scène horrifique, je tousse avec exagération pour montrer ma présence. Ils s'éloignent l'un de l'autre en regardant dans ma direction. Mon professeur semble embarrassé contrairement à la femme. D'ailleurs, elle me sourit avant de s'en aller. Je me retrouve avec cet ignoble roux. Il gesticule nerveusement, probablement pour sortir une excuse de merde. Mais je ne le laisse pas le temps de parler, je me relève, le bouscule et pars.

Je croise le professeur de l'autre fois, celui que j'ai rencontré près de la rivière. On se salue rapidement puis, nous continuons nos routes.

Il est temps de rentrer en cours. Je m'assois à ma table sans porter attention aux autres. Bien qu'il soit difficile d'ignorer des gens qui ne cessent de me critiquer à haute voix. Je prends sur moi et me concentre sur mes cours.

« Yoshioka n'est vraiment pas mal en fait !

- Ouais, mais elle a un copain !

- Si elle peut salir sa pote aussi facilement, c'est qu'elle pourrait aussi salir son mec ! »

Ce genre de commentaires commençaient à se répandre chez les garçons. Ils pensaient que j'étais qu'une simple garce.

« Apparemment, elle aurait sucé son petit-ami dans les toilettes des mecs ! » murmura une élève.

Choquée par la connerie que je venais d'entendre. Je me retourne vers les deux filles qui étaient en train de médire.

« Qu'est-ce que tu racontes ?! C'est du n'importe quoi ! » criais-je.

« C'est Hirose qui nous l'a dit ! »

Je me dirige vers Nanako, prête à tirer mes nerfs sur elle, mais mon institutrice m'ordonna de me taire et de me calmer.

Furieuse et à la fois affligée, je me replie sur moi-même et m'efforce à rester focaliser sur mon cours.

Je ne sais pas combien de temps est-ce que je vais devoir supporter toutes les rumeurs qu'elle est en train d'inventer, mais je sens que je commence à toucher le fond.

Pendant la pause-déjeuner, je m'isole dans la cour. Mon appétit est en train de disparaître à petit feu. Je mange beaucoup moins au point de ne pas finir mon repas. Je pose mon bento près de moi et m'allonge dans l'herbe.

Le visage de Kakeru apparaît au-dessus de moi.

« Hiyori ! »

Je me dresse. Il me piège dans ses bras pour se blottir contre moi.

« Tu me manques... »

Je ne réagis pas. Je me sens vide, dépouillée de toutes émotions. Mais malgré ça, il continue de me cajoler.

« Écoute... J'ai été idiot... Je me suis voilé la face depuis le début. Je savais qu'il y aurait des conséquences par rapport à nos amis. Mais je voulais absolument passer du temps avec toi et rien qu'avec toi ! Je t'aime Hiyori... »

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