XXXVIII

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Au final, ce n'était qu'un malentendu. Mes parents ne voulaient pas divorcer. Ils discutaient tout simplement d'un autre couple. J'ai un peu honte d'avoir fait une crise pour rien. Les pauvres, ils étaient aussi paumés que moi à ce moment-là. Bon, le malentendu a vite été réglé et ma petite vie paisible a repris son cours.

Je continue de flirter en cachette avec Reina. On est encore plus proches qu'avant. J'ai l'impression de vivre dans un rêve. Le seul moyen qui pourrait me faire réaliser que cette chance  est bien réelle, serait de faire comme n'importe quel couple. Marcher main dans la main dans la rue sans se faire juger. S'échanger des baisers dans la cour du lycée sans gêne, et j'en passe. Mais il faut que j'arrête d'être niaise ! Je ne me reconnais plus !

Pour éviter d'être fleur bleue, il faut que je pense à la vieille tête rousse de Salamèche. Ce pauvre fou est vraiment sympathique quand il veut. D'ailleurs, je dois avouer que je profite de notre affinité pour être privilégiée en cours. Il ne me dérange plus quand je dors ou quand je dessine. C'est juste merveilleux !


Je quitte la maison pour me diriger jusqu'au lycée. Aujourd'hui, je marche seule puisqu'Hiroshi a attrapé froid. Un vrai fragile !

Je parcours le quartier dans ce froid automnal. Vivement que l'été revienne ! Le soleil me manque déjà !


Au lycée, je retrouve Reina dans une cage d'escalier. On s'enlace rapidement puis, elle me guide jusqu'à l'étage. Nous rentrons dans la salle d'art plastique en toute discrétion. Rapidement, elle referme la porte et se jette sur moi pour m'embrasser. J'attrape sa taille et colle mon corps contre le sien. Notre baiser devient plus passionnel, je me laisse enivrer par son parfum.

Pour me taquiner, Reina me chatouille et part ensuite se cacher dans la pièce. Je retrouve mon amie derrière un rideau défraîchi. Je savoure de nouveau ses lèvres avant de me séparer d'elle.

La cloche retentit, il est temps de partir en cours. On s'empresse de récupérer nos sacs et de s'enfuir d'ici. On se quitte en s'adressant un sourire.


D'humeur joyeuse, je me dépêche de rejoindre la salle de classe. Je prends place et sors mes affaires scolaires. 

La première leçon débute.


Pendant la deuxième heure de cours, les chuchotements des élèves se font entendre. Le professeur d'Histoire, n'étant pas très sévère, nous laisse faire ce que l'on veut. Il s'en fiche. 

Sur les rangs de devant, j'aperçois deux filles qui papotent en regardant Nanako. Ça doit sûrement être par rapport à Kakeru et elle. Mais en écoutant attentivement...

« Je ne pense pas que ce soit vrai...

-Si ! C'est Aiko qui me l'a dit ! Elle a tout vu !

- Comment est-ce qu'une fille comme elle pourrait plaire à Monsieur Ueno ?

( Monsieur Ueno ? Ce nom me dit quelque chose...)

- Franchement, je n'en ai aucune idée. J'espère simplement que cette histoire est fausse !

- Ouais ! Parce que Monsieur Ueno est trop sexy ! On pourrait largement séduire ce beau gosse si cette truie y arrive !

- Ce mec, il ressemble à un acteur ! Il est vraiment trop canon !

- Mais attends deux minutes ! Cette fille, là ? Elle n'a pas de petit-copain ?

- Hm... Je ne sais pas... Peut-être !

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