LVI

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L'énième dispute résonnant dans la maison me réveille en sursaut.

« J'en peux plus, laissez-moi dormir ! » implorais-je, sous la couette.


Une porte se referme violemment, le son du cognement résonne à l'étage.


Exaspérée par leur engueulade, je me lève et me dirige dans la salle de bain.


J'évite de croiser mon père. 

Je descends des escaliers sur la pointe des pieds, me faufile dans chaque pièce puis, m'évade de cet endroit pénible.


Une fois dehors, j'emprunte le chemin qui me mène au lycée.


En contournant la cour de l'académie, pour faire passer le temps, je remarque au loin deux silhouettes familières.

Matsuzaki semble monologuer, face à Tsuji qui paraît ennuyée.


Leur proximité suscite ma curiosité. Je m'approche donc du parking et m'agrippe au grillage.


Le visage de Mitsu se renfrogne de plus en plus, il doit être en train de tarabuster sa collègue.


Leurs têtes se tournent vers moi, en même temps. Je n'ai pourtant pas fait de bruit.


Mon regard est complètement hypnotisé par celui de la blonde.

Une bouffé de chaleur me monte à la tête, mon cœur bat à toute vitesse. C'est comme si j'avais de nouveau eu un "coup de foudre".


Ce qui me bouleverse, c'est le fait qu'elle soutienne mon regard. 

Pourquoi fais-tu cela Mitsu ? Toi qui m'a ignoré lorsque j'avais le plus besoin de toi...


Si je reste là, à admirer cette suborneuse, je risque de réveiller la blessure qui sommeille au fond de ma poitrine.

Je renonce à la provocation, décide de faire demi-tour et m'enfuit le plus loin possible.


Pendant les longues heures de cours, je n'ai cessé de repenser à elle. 

Délaissée par celle que j'aime réellement, c'est comme si mon monde n'avait plus aucun sens, comme s'il n'y avait aucun intérêt à continuer de vivre cette vie fastidieuse. Je me demande si elle pense à moi, si elle regrette de m'avoir abandonné, si elle tenait vraiment à moi. Je voudrais des réponses, mais je n'ose pas lui demander. Je n'ose plus m'approcher d'elle car j'en connais les risques. Il suffirait d'un simple sourire de sa part pour me rendre dingue. Je ne dois pas être faible, je ne suis pas comme ça.


Mes pensées me hantent.

Elles me hantent sans cesse.

Je veux que ça s'arrête.

Non, je ne veux pas que ça s'arrête.

J'aime revoir les souvenirs défilaient dans mes rêves.

Malgré tout le mal que peut faire ces doux souvenirs.


La cloche du midi retentit.

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