LII

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Cela fait maintenant deux jours que Mitsu ne s'est pas manifestée. 

Ce manque d'intérêt me rend malade. Je mange peu, je dors beaucoup moins, je ne trouve plus l'envie de faire une quelconque activité.


Reina arrive dans moins d'un quart d'heure. J'ose espérer que sa présence me sera bénéfique.


Mes parents se sont absentés, ils ont décidé de passer une journée en amoureux. 

Tant mieux, j'ai besoin de calme.


La sonnerie retentit, je marche au pas jusqu'à la porte d'entrée.

Je simule un sourire faussement réjoui. 

Reina pénètre dans ma demeure.

« Tu es seule ?

- Oui. »

À tire-d'ailes, ma copine se rue sur moi. Elle pose ses lèvres contre les miennes, ses mains se figent sur mes joues. Je réponds à son baiser à contre-gré.

Son visage s'éloigne du mien.

« Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Tu parais triste.

- Non.

- Hm ?

- Je suis juste morte de fatigue.

- Repose-toi, si tu veux.

- Non, ça va aller. »

On se guigne, demeurant cois.


Je tourne le dos à Reina pour traîner des pieds jusqu'à ma chambre.

 Elle me suit sans faire de bruit.


Nous nous retrouvons allongées sur le lit. L'ambiance est de plomb.

La main de ma copine glisse contre la mienne. De légères caresses me rassurent de fil en aiguille.


Mes paupières se closent, mes songes donnent libre cours à leurs imaginations.

Sa chevelure blonde apparaît dans mon rêve. Elle se mordille la lèvre, les yeux rivés vers moi. J'observe, avec envie, sa bouche teintée de rouge.

Mitsu se rapproche, j'ai hâte de sentir la chaleur de son corps contre ma peau...

Son souffle caresse le cou, elle...

J'ouvre soudainement les yeux. 

Reina est assise sur mon ventre, la tête à quelques centimètres de la mienne.

« Qu'est-ce que tu fais... ? »

Un sourire moqueur m'est destiné.

« Mince. Je voulais profiter de toi pendant que tu somnolais.

- Pas de bol. »

Ce court rêve m'a donné envie de le faire. 

Je repousse ma petite-amie tout en maintenant ses poignets. Je plaque son corps musclé contre le matelas et me place au-dessus d'elle. Nos prunelles ne se lâchent plus.

« Je t'ai manqué ? » demandais-je d'une voix sensuelle.

« Un chouïa.

- Qu'un chouïa ? »

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