Paslaptis

XIV

Cet abruti de Kakeru est une vraie sangsue ! Il a essayé de me coller depuis le début de la semaine ! Heureusement que j'ai pu trouver diverses excuses pour souffler un peu. Nanako ne semble pas s'être rendu compte de la situation et de même pour Reina. Ça me stresse toujours autant, car je sais que tôt ou tard, elles vont le savoir.

J'entre dans la salle de classe, la tête dans les nuages. Assise sur cette chaise aussi dure que du béton, je pose ma tête contre le bureau. Je suis encore fatiguée. Mon lit me manque déjà.

Soudain, un salamèche sauvage apparaît. Je reste allongée pendant que les autres se lèvent. Je n'ai aucun respect pour ce genre d'extraterrestre. Ils se réinstallent tous comme des petits esclaves et le cours débute.

J'entends le son étouffé de mon téléphone. Il vibre sans arrêt. Je sors le portable du cartable et regarde mes messages. Hiroshi, qui est juste derrière moi, est en train de me harceler. Il me pose de nombreuses questions au sujet de Kakeru. Ça commence à m'agacer. Depuis la semaine dernière, il ne cesse de parler au sujet de mon "couple". 

J'ignore ses messages et range mon téléphone.

« Salope ! Ne m'ignore pas ! J'vais te défoncer ! » murmure-t'il.

« Ferme ta gueule. Occupe-toi de tes affaires !

- Ce sont mes affaires, figure-toi ! »

Furieuse, je me relève et attrape mon voisin par le col de sa chemise.

« Ta gueule ! Fous-moi la paix ! Tu me saoules ! »

Il me tire vers lui, je monte sur sa table et il m'arrache les cheveux.

« T'es qu'une pauvre conne ! »

Le roux court vers nous comme s'il allait arranger la situation.

« T'es vraiment qu'une grosse salope ! Je me demande ce qui me retient de le dire !

- Tais-toi ! T'es qu'un attardé ! Lâche-moi ! Obsédé ! »

Monsieur Matsuzaki attrape Hiroshi par le bras et recule. Il nous ordonne de nous rendre dans le bureau du directeur. Quel crétin celui-là ! Les hommes sont tous des imbéciles !

Je fronce les sourcils et fusille mon professeur du regard avant de sortir de la salle.

Quelques mètres plus loin, la dispute reprend de plus belle.

« T'es content ! On est expulsé du cours à cause de toi !

- Quoi ? C'est toi qui as commencé à faire l'hystérique ! Je ne t'ai pas agressé,moi ! Et ce n'est pas comme si tu aimais les cours !

- Laisse-moi tranquille Hiroshi. Tu me fatigues... »

Étonnement, il se tait. Je regarde le sol, un peu honteuse de ma réaction. Mais j'ai trop de fierté pour m'excuser auprès de ce fou.

On pénètre le bureau du proviseur. Son air sévère me refroidit.

« Que me vaut votre venue ? » dit-il.

Hiroshi et moi, nous nous regardons dans les yeux. J'espère qu'il prendra la parole cet idiot.

« Notre professeur nous a envoyés dans votre bureau. On s'est disputé en classe.

- Vous êtes ?

- Monsieur Nakada Hiroshi. »

Il note le nom d'Hiroshi sur un morceau de papier, puis, il se met à me dévisager.

« Et vous ?

- Yoshioka Hiyori. »

Il fait de nouveau la même action.