Paslaptis

XLVI

Reina était devant chez moi ce matin. Nous avions fait le chemin jusqu'au lycée ensemble, accompagnées d'Hiroshi. Malencontreusement, à cause de cet abruti, je n'ai pas pu apprécier un moment plus intime.

« Ne m'attends pas à midi, je sors plus tôt aujourd'hui » me signale Reina avant de rejoindre sa classe.

Je rattrape mon voisin dans les couloirs et marche à ses côtés jusqu'à ce qu'on arrive en cours.

Décidément, aujourd'hui s'avère être une ennuyeuse journée. Salamèche est encore une fois absent, tandis que Reina termine les cours avant le déjeuner. Je n'ai pas envie de me faire chier, surtout s'il faut que j'aille grignoter avec cet idiot d'Hiroshi.

J'adresse un regard en biais à mon voisin.

« Qu'est-ce que t'as ?! »

Sur la défensive, Hiroshi me menace avec ses yeux remplis de méfiance.

« Tu préfères être seul ou devoir me supporter toute une journée ?

- Plutôt crevé que de devoir surveiller une gamine ! »

C'est clair et net, j'ai eu ma réponse. Il serait peut-être préférable d'aller régler le problème de salamèche plutôt que de rester emprisonnée dans ce poulailler géant.

Après avoir passé ma matinée à roupiller sur mon bureau, il est finalement temps de chercher des noises à mon professeur favoris. Excitée à l'idée de pouvoir le martyriser, je fonce sans plus attendre en direction de son immeuble.

Sur le chemin, je pense à un tas de choses, mais plus particulièrement à Mademoiselle Tsuji. Je n'ai pas eu de nouvelle d'elle, je me demande ce qu'elle est en train de faire. Mais qu'importe, il ne faut pas que je laisse des pensées obscènes m'envahir.

Une fois devant l'affreuse porte de Matsuzaki, j'appuie sur la sonnette.

Étonnement, il vient m'ouvrir en une fraction de secondes.

« Bonjour ma chérie ! » s'exclame-t-il avec un faciès d'imbécile heureux.

Lorsque ses yeux se posent sur moi, il devient tout à coup moins enthousiaste.

« Rien ne va plus Salamèche. »

Afin d'entrer, je le pousse pour me faufiler à l'intérieur.

Quelques pas plus loin, je remarque une autre tête rousse dans un coin du salon.

 J'hallucine, ils sont en train de nous envahir ! 

Je me rapproche de la dame à lunette avec répugnance.

La femme sursaute dès lorsqu'elle me voit.

« Akira ?! Tu me dois des explications ! » s'écrit Madame Salamèche, les cheveux presque dressés sur sa tête.

« Putain ! C'est la deuxième fois que je rencontre un salamèche ! Ma vie est surprenante. » dis-je pour me moquer d'eux.

Une sorte de dispute incompréhensible s'enclenche entre les deux pokémons. Même si je ne comprends pas tout, je me permets de mettre mon grain de sel juste pour qu'ils s'agacent encore plus.

« Ma mère dit souvent que les femmes rousses sont signe de mauvais présage.»

Ma phrase clôt cette "dispute", laissant la rouquine sur le cul.