Six

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(Angélique en média)

Lundi 3 Avril 2017

C'était l'anniversaire de Ken aujourd'hui et j'étais de très mauvaise humeur. Chaque année je me rappelais qu'il m'avait trompé avec ma meilleure amie Angélique ce soir-là. Elle avait toujours fait parti de notre bande et j'avais une confiance aveugle en elle. Quelques jours après cette soirée, Ken et elle sont venus me voir et m'ont expliqué qu'ils avaient couchés ensemble. Ils avaient beau m'expliqué qu'ils étaient bourrés et qu'ils s'en voulaient à mort, je ne pouvais pas les pardonner. J'étais partie à Lyon deux semaines après et je n'ai plus jamais parlé à Angélique depuis.

Me faire tromper était une chose, mais me faire tromper avec ma meilleure amie en était une autre. J'avais essayé de lui parler et je lui avais demandé pourquoi elle m'avait fait ça. Elle m'avait avoué que Ken lui plaisait depuis toujours et que sous le coup de l'alcool et de la drogue, elle l'avait embrassé. Cet aveu m'avait encore plus fait mal. Je n'avais pas réussie à confronté Ken car je ne voulais pas vraiment savoir ce qui lui était passé par la tête.

J'avais emmenée Pauline à l'école et j'étais partie au travail. C'était ma pause et je discutais avec Dorian, un de mes collègues.

« Alors, tu as passé un bon weekend ? » Me demanda-t-il.

« Heu, pas vraiment non. » Je finissais mon café et regardais ailleurs. Il comprit que je ne voulais pas en parler et me raconta le sien.

« Dis Violaine, j'aimerais vraiment t'inviter à manger ce midi. » Dit-il avec un petit sourire gêné.

« Je suis vraiment désolé mais je déjeune avec ma meilleure amie aujourd'hui. » Son sourire s'effaça. « Mais je suis libre demain, si tu veux. » Il hocha la tête et nous avons tous les deux regagner nos bureaux respectifs.

J'étais quelque peu étonnée par la demande de Dorian, c'était un bon collègue mais rien de plus. J'avais accepté sa demande simplement pour ne pas le blesser. La pause déjeuner arriva bien assez tôt et je me dirigeais vers le café dans lequel Louise m'avait donné rendez-vous.

Elle devait être en terrasse mais elle était introuvable, il n'y avait que deux personnes. L'une d'elle était assise à une table au soleil. Il s'agissait de Ken qui était sur son téléphone et qui ne m'avait pas vu. J'en profitais donc pour me retourner rapidement. J'entendis une chaise bouger.

« Violaine ? » M'appela-t-il avant que je ne puisse rejoindre la rue. Je me retournais et il se trouvait juste devant moi. Je lui lançais mon regard le plus noir. « Ecoutes, je crois qu'on s'est fait avoir tous les deux. Autant en profiter pour parler, non ? »

Je soupirais et hochais la tête. On s'installa et je lui fis signe que je l'écoutais. Il ne parla pas avant que nos plats n'arrivent. Il était vachement gonflé quand même, il disait qu'il voulait me parler mais il restait silencieux. Il prit enfin la parole et je voyais les reproches dans son regard.

« Je sais que j'ai merdé avec Angélique et que c'était impardonnable. Je m'en suis beaucoup voulu de te faire ça. Mais, aujourd'hui je me rends compte que t'es pas toute blanche non plus. » Il dit, le regard dur.

« Ce n'est quand même pas de ma faute si t'as pas voulu assumer ton rôle de père. » Je réponds sèchement.

« Mais je savais même pas que t'étais enceinte. » S'exclama-t-il.

« Donc toi, si tu vois écrit dans une lettre, les mots 'je suis enceinte', tu comprends pas que je suis enceinte ? Je savais que t'étais con mais pas à ce point-là. » Je commençais à me lever mais il attrapa mon bras.

« Quelle lettre ? » Pendant toutes les années où nous avons été ensemble, j'avais appris à voir quand il mentait et quand il était sincère. Et là, je pouvais clairement dire qu'il était sincère. Alors je me suis rassise.

« Un peu avant de partir, j'ai appris que j'étais enceinte mais je voulais pas te voir, donc je t'ai écris une lettre. » Je disais.

« J'ai jamais eu de lettre. Tu l'as donné à quelqu'un ? » Je secouais la tête. « Tu l'as mise où ? »

« Je l'ai mise dans ta boîte aux lettres. Je comprends pas pourquoi tu l'as pas eu. » Je disais.

« Bref, on s'en fout de savoir où elle est cette lettre. Je veux assumer mon rôle de père. » En disant ça, mes pires cauchemars et mes plus beaux rêves à la fois prennent vie.

« Mais, et si ça marche pas ? Si Pauline s'attache à toi et que vous ne vous voyez plus ? Elle sera dévastée. » Je murmurais.

« Violaine, on verra bien ! » Il dit avec un petit sourire.

« Ne me sors pas les disquettes de tes chansons. » Je disais sèchement. J'avais écouté ses albums et j'avais détesté qu'il parle de moi. Il écarquilla les yeux et un petit sourire de victoire apparu sur son visage.

« T'as écouté mes sons ? » Il demanda avec un air satisfait qui me donnait envie de le gifler.

« Oui. » Il semblait attendre mes réactions. « J'ai détesté. T'avais pas le droit de parler de moi, de nous. »

« Qui te dit que je parlais de toi ? » Il demandait après avoir perdu son sourire.

« 'Mais toi t'es partie en me laissant blanc comme un linge devant le lit vide'. Ne me dis pas que t'as emménagé avec tous tes plans-cul. » Je disais avec un regard dur.

« Ok, je te l'accorde celle-là. » Il dit avec un petit sourire.

Les petits sourires en coin de mon ex-petit ami m'avaient manqué. En y réfléchissant, tout chez lui m'avait manqué. Que ce soit son odeur, sa voix, sa façon de passer sa main dans ses cheveux quand il était gêné. Il m'avait manqué et je savais que j'étais prête à le faire entrer une seconde fois dans ma vie.


« Joyeux anniversaire Ken. » Je disais doucement en pensant à tous les anniversaires que nous avions passés ensemble, heureux ou malheureux.

On Verra Bien - NekfeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant