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(Violaine en média)

Mercredi 08 Février 2017

J'entrais dans mon appartement après une longue journée de travail. J'étais secrétaire dans une entreprise de grande distribution. Je m'affalais sur mon canapé et allumais mon téléphone resté éteint toute la journée. J'avais trois messages de Louise, ma meilleure amie.

De Louise : Le S-Crew va faire un concert à Lyon !

De Louise : Tu ne sais pas à quel point j'ai hâte de les voir enfin en vrai !

De Louise : Je sais que tu les aimes pas mais est-ce que ça te tuerai de m'accompagner ?

Louise était une fan inconditionnelle de Nekfeu et donc de tout ce qui contenait son nom, mais moi, je ne l'aimais pas du tout. Evidemment, comme tout fan qui se respecte, elle ne comprenait absolument pas pourquoi je ne l'aimais alors que je n'avais jamais écouté un seul de sons. Malgré tout, j'étais une très bonne meilleure amie et je savais que je devais l'accompagner. Je ne voulais pas la laisser seule dans un endroit plein de monde avec potentiellement une personne malveillante. Néanmoins, j'avais décidé de la faire galérée. Je l'appelais et elle décrocha rapidement.

« Allo ? »

« C'est moi. » Je dis.

« Je sais Violaine. T'as vue mes messages ? » Elle ne perd pas son temps elle.

« Bonjour Louise, comment tu vas ? Moi, ça va. Merci de demander. » Je dis d'un ton sarcastique.

« Oh, ça va hein. » Elle râla.

« Ecoutes, je ne sais pas si je vais venir, faut que je m'occupe de Pauline et puis tu sais, le S-Crew, ce n'est pas mon truc. » Je pris une voix résignée.

« Mais demande à Héloïse, elle pourra bien la garder. Et puis, dis-toi que tu y vas pour passer du temps avec moi, pour l'ambiance de dingue qu'ils dégagent. » Elle tentait de me convaincre sans savoir que je venais déjà.

« Héloïse est ma sœur, pas ma baby-sitter. Mais bon, puisque tu insistes. » Elle éclata de joie. On discuta quelques minutes avant de raccrocher.

Pauline est ma fille, je l'ai eu quand j'avais vingt-trois ans, elle a maintenant presque quatre ans et c'est la plus belle petite fille au monde. Elle est tellement intelligente et gentille, c'est ma princesse, ma fierté. Son père sait qu'elle existe, je lui ai écris une lettre dès que j'ai découvert ma grossesse quelques semaines après notre rupture mais il doit s'en foutre complètement puisqu'il ne m'a jamais répondu.

Aujourd'hui et comme tous les mercredis, ma fille était chez mes parents. Même si mes parents avaient eu un peu de mal à accepter l'idée que j'allais être mère à l'âge de vingt-trois ans seulement, ils avaient finis par s'y faire et m'étaient du plus grand soutien. Ils ne voulaient pas me laisser seule dans cette épreuve, d'autant plus que le père ne viendrait pas m'aider. Je ne remercierais jamais assez Dieu de leur implication dans la vie de ma fille et la mienne.

Je me changeais et enfilais des vêtements plus confortables. Je pris mes clés et rejoignais ma voiture. Mes parents n'habitaient pas très loin de mon immeuble et de la maternelle de Pauline.

Une dizaine de minutes plus tard, j'étais devant la porte de chez mes parents. Je pouvais entendre le vacarme que Pauline faisait et je souris. Je toquais et ma mère m'accueillait.

« Bonjour ma fille, entres. » Me dis Marie, ma mère, en se décalant pour me laisser entrer.

« Bonjour Maman. » Répondis-je, en me dirigeant vers le salon où se trouvait ma princesse.

« Maman ! » S'exclama Pauline en sautant dans mes bras.

« Coucou ma chérie, tu as été sage avec Mamie ? » Je lui demandais. Elle hocha vivement et repartie jouée.

Je discutais une bonne heure avec ma mère avant de déclarer qu'il était l'heure de rentrer. Je ramassais tous les jouets de Pauline et nous étions en route pour la maison.

« Qu'est-ce que tu veux manger ce soir ? » Je demandais.

« Euh... Des pâtes avec la sauce rouge. » Elle dit, je rigolais à cause de sa façon d'appeler la sauce tomate.

La journée se termina comme les autres, c'est-à-dire un moment de jeux, une histoire et une petite fille au lit. Chaque soir, après avoir couché la petite, j'allumais la télé et regardais un film ou bien une série. Nous avions notre petite routine mais elle était bien plaisante et nous l'aimions beaucoup.

Avant d'aller me coucher, je rentrais dans la chambre de Pauline et je la regardais dormir, paisiblement et profondément. A ces moments-là, même si ça me tuait de l'avouer, j'aurais aimé que son père soit là. J'aurais aimé qu'il puisse la voir si heureuse et si attendrissante.

J'avais rencontré mon ex au lycée, nous étions tombés amoureux et nous étions ensemble depuis presque six ans lorsqu'il m'avait apprit qu'il m'avait trompé. A cet instant, je l'avais détesté, tout l'amour que j'éprouvais pour lui avait été remplacé par du dégoût et une peine immense. Coup de chance, on m'avait proposé un job à Lyon et j'avais vivement acceptée, ne voulant qu'une chose : m'éloigner de lui et de Paris, cette ville qui me rappelait mon ancien amant.

Je lui avais écrit une lettre, pour lui expliquer que je partais avec son enfant et qu'il pouvait, malgré ma haine, venir voir ce petit être que nous avions conçus tout les deux. Je ne m'attendais pas à ce qu'il réponde le lendemain mais je ne m'attendais pas non plus à ce qu'il ne me réponde pas du tout.

Les années ont passées, je me suis faite à l'idée que je n'étais qu'un passe-temps pour lui et que les six années qui nous ont liées ne comptaient pas pour lui. En revanche, je ne me suis jamais faite à l'idée qu'il ne veuille pas voir sa fille, qu'il ne veuille pas faire partie un minimum de sa vie. Ça m'a extrêmement déçue et je ne m'attendais pas à ce genre de comportement de sa part. Je le savais peureux et idiot mais pas lâche. C'était la pire des déceptions amoureuses.

On Verra Bien - NekfeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant