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Quand ce fut le tour des deux garçons de Pouffsouffle, Lubert et Montor résistèrent pendant un peu plus d'une minute mais ce fut finalement Montor qui l'emporta. Lubert eut un malaise et McGonagall lui donna un gros morceau de chocolat quand il passa devant elle pour rejoindre ses amis dans le train.

— Monsieur Malefoy, Miss Parkinson, à vous, dit Rogue en se décalant d'une place sur la gauche pour laisser la place à ses deux élèves.

Malefoy regarda Rogue, puis Pansy, et son regard croisa celui de Harry l'espace d'une seconde. Il déboucha ensuite sa fiole, la bu d'un trait et ferma les yeux en posant ses mains sur ses genoux.

À son côté, Pansy but sa fiole et ferma également les yeux. Harry vit ses mains se mettre rapidement à trembler, mais elle serra les poings et le tremblement cessa. Il reprit très vite et Pansy abandonna au bout d'une minute tout juste, selon les calculs d'Harry.

Malefoy, lui, une fois l'effet de la potion neutralisé, se contenta de respirer profondément, comme pour faire passer une nausée. Il se leva ensuite et Hagrid lui donna du chocolat en le conduisant dans l'autre pièce.

— Potter, Bahar, à vous, dit ensuite Rogue.

Harry regarda la fille légèrement asiatique près de lui. Il ne l'a connaissait pas et imaginait qu'elle avait été intégrée cette année. Il hocha la tête et but sa fiole. Bahar en fit autant et Harry la regarda lutter contre la douleur le plus possible. Elle finit cependant par craquer, alors que Harry n'avait à peine ressentit qu'une brûlure le long de sa gorge et dans ses poumons, ainsi qu'un brouillard blanc particulièrement dense prenant possession de son esprit pourtant protégé par de solides barrières mentales.

— Et bien voilà, nous avons nos cobayes, dit Rogue quand Bahar eut quitté le compartiment.
— Cobayes ? dit Harry en se levant sur un signe de Hagrid qui lui donna un morceau de chocolat. Qu'entendez-vous par-là, professeur ?
— J'y viens, dit Rogue en poussant le Gryffondor dans le dos pour qu'il avance.

Harry fut précipité sur la banquette en face de la porte et se retrouva coincé entre Malefoy et le mur du compartiment. Le blond grogna quand le coude d'Harry rencontra un peu violemment son bras, mais il ne dit rien et regarda Rogue, Hagrid et McGonagall prendre place derrière une table rectangulaire posée à contre-jour de la fenêtre.

— Bien, dit McGonagall, assise au centre en joignant ses doigts à la manière de Dumbledore lorsqu'il avait quelque chose d'important à annoncer. Ce petit test était donc, comme le professeur Rogue l'a dit, pour tester votre résistance à la douleur. Monsieur Ramons, pouvez-vous nous dire ce que vous avez ressenti ?

Ramons regarda McGonagall puis hocha la tête.

— À peine j'ai avalé le contenu de la fiole que j'ai senti mon gosier s'embraser. J'ai sentit un arrière goût de souffre, vous savez, les œufs pourris...

McGonagall eut un mouvement négligent de la tête et Ramons reprit :

— Et j'ai sentit une odeur de gaz aussi. Après, j'ai sentit Dereshka s'évanouir et j'ai ouvert les yeux.
— Très bien, dit McGonagall. Vous avez tous ressentit la même chose en plus ou moins fort, j'imagine, n'est-ce pas ?

Harry, Montor et Malefoy hochèrent la tête puis Rogue prit la parole.

— Bien, c'est très bien, car, voyez-vous, vous allez, à partir de demain et jusqu'aux vacances de Noël, subir une petite transformation physique pour les besoins du cours de Soins aux Créatures Magiques combiné au cours de Défense Contre les Forces du Mal et de Potions, annonça-t-il. Ce sera la première fois en plus de mille ans qu'une telle chose sera mise en place, mais le professeur Dumbledore juge nécessaire que tous les élèves sachent se défendre convenablement quand ils feront face aux créatures du Lord.
— Et ces créatures, ce sont peut-être des Dragons ! railla alors Malefoy. Laissez-moi rire, professeur. Le Lord n'a pas d'autres créatures que les Mangemorts à envoyer à la mort !
— Riez, monsieur Malefoy, dit alors McGonagall en fronçant les sourcils. Car vous avez tout juste.

Le rire de Malefoy s'étrangla dans sa gorge et à présent, il était encore plus pâle qu'avant.

— Vous pouvez répéter ? demanda Harry, tout aussi stupéfait.
— Mais bien sûr, Potter, dit Rogue. Comme monsieur Malefoy l'a deviné, Lord Voldemort a en sa possession une douzaine des Dragons parmi les plus féroces du monde : des Magyars à Pointes, des mâles entraînés au combat par le Lord lui-même.

Ce nom réveilla en Harry de très mauvais souvenirs et il secoua la tête.

— Non, professeur. Je refuse d'être transformé en Dragonnier pour les besoins d'un cours.
— Transformé ? dit Malefoy.

Montor ouvrit la bouche de surprise et bégaya quelque chose. Ramons, lui, resta silencieux, mais son regard fixé sur le sol du compartiment en disait long.

— Il est hors de question que... dit Malefoy.
— Vous n'avez pas le choix, coupa McGonagall. Vous avez été choisis par le professeur Dumbledore parmi tous les élèves de vos classes respectives, vous avez passé le test de la douleur avec succès, vous devez continuer l'expérience, que cela vous plaise ou non.
— C'est inconcevable, dit alors Harry en se levant. Vous vous rendez compte de ce que vous nous demandez ? Nous sommes des sorciers, pas des dresseurs ! J'ai faillit être tué par un Magyar à Pointes, il y a trois ans ! Je refuse de revoir encore une fois ces bestioles, même de loin !
— Tant mieux, dit Rogue. Parce que vous n'en verrez pas. Rasseyez-vous, maintenant, et écoutez donc.

Harry fusilla Rogue du regard mais se rassit néanmoins et Malefoy leva les yeux sur lui. Il regarda ensuite Rogue qui reprit :

— Les Magyars à Pointes étant les Dragons les plus dangereux du monde, vous n'allez pas être changés en cette race, ce serait de la folie. Non, vous allez simplement être changés en Dragons inoffensifs, mais dotés de toutes les armes que possèdent les véritables Dragons, à savoir dents tranchantes, griffes acérées, peau aussi dure que du cuir brut, force phénoménale et évidement, feu. Vous allez servir de cobayes pour vos camarades de septième année afin qu'ils s'entraînent à combattre les Dragons de Lord Voldemort. Évidement, il ne sera aucunement question pour vous quatre d'accéder au château sous la forme d'un Dragon, si petit soit-il, c'est pourquoi vous serez installés dans la Forêt Interdite, dans une clairière où vous aurez largement la place de vous mouvoir sans vous marcher dessus. Hagrid sera en charge de veiller à votre bonne santé et de vous nourrir quotidiennement.
— Il va de soit que vous serez exemptés de cours durant ces quatre mois, dit McGonagall. Néanmoins, une fois l'expérience terminée, qu'elle soit un échec ou un succès, vous aurez chacun droit à des cours de soutien dans toutes les matières jusqu'à la fin de l'année afin de rattraper les cours perdus et passer vos ASPICs avec une bonne mention.
— Et si nous refusons ? demanda Malefoy.
— Vous ne pouvez pas refuser, dit Rogue. Néanmoins, si vous ne voulez vraiment pas servir la communauté magique, nous ne pouvons vous y obliger. Seulement, votre défection sera jugée par tous les sorciers une fois la chose rendue publique, et vous serez montré du doigt. Vous n'aurez alors qu'une envie, vous enfiler dans un trou de souris et vous y terrer jusqu'à la fin de votre vie. Alors, à vous de voir. La gloire, une fois le Lord descendu de son trône, ou la honte à jamais pour avoir faussé compagnie à votre race par lâcheté.

Harry regarda alors Malefoy qui baissa les yeux. Le Gryffondor regarda ensuite Montor et Ramons qui semblaient en profonde réflexion.

— Très bien, dit soudain Harry en se redressant. Je suis partant. J'ai enfin une occasion de vaincre le Lord, je ne la laisserai pas passer.
— C'est bien, Potter, dit McGonagall avec un sourire.
— Moi aussi, dit Ramons. Même si les Dragons me terrorisent.
— Vivre comme eux durant quatre mois exorcisera vos peurs, monsieur Ramons, dit McGonagall avec un hochement de tête.
— J'y vais aussi, dit alors Montor en regardant les trois professeurs.

McGonagall hocha la tête puis Rogue regarda Malefoy et demanda :

— Et vous, monsieur Malefoy ?

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