- 27 -

3.8K 288 20
                                    

Harry gémit. Il tourna la tête, mais sa nuque lui faisait horriblement mal. Il fit bouger ses mâchoires, mais il avait l'impression qu'elles étaient soudées. Au prix d'une grande douleur, il les décolla et eut l'impression de mâcher du coton. Soudain, un liquide froid et très amer coula dans sa bouche. Il s'étrangla puis se calma et il entendit des voix, très lointaines.

— Harry... Tu te réveilles enfin...

Il ouvrit les yeux, sentant les sensations revenir dans son corps qui lui semblait alors aussi lourd que du plomb.

— Harry... Harry...

Les voix résonnaient dans sa tête, leur timbre devenant tour à tour plus aiguë puis plus grave. Il fronça les sourcils et la voix reprit, un peu plus clairement :

— Harry...

C'était Ginny qui lui parlait. La jeune rouquine était assise sur une chaise près du lit et c'était elle qui lui avait versé ce liquide au goût de citron très vert, dans la bouche.

— Comment va-t-il, Ginny ? demanda Hermione en s'approchant de son amie, abandonnant un instant le chevet de Malefoy qui se reposait après sa transformation en Dragon et sa blessure, une semaine plus tôt.
— Il a reprit conscience, mais les effets des sortilèges qu'il a reçus ont du mal à se dissiper, répondit la rouquine en passant un linge frais sur le front du brun. Je pense qu'il nous entend, mais il ne doit pas nous voir.
— Serait-il aveugle ? Je ne l'espère pas... dit Hermione.
— Il a prit le sang de Voldemort dans la figure, dit Pomfresh en s'approchant à son tour avec une seringue. Il lui faudra de nombreux jours pour recouvrer la vue.
— Le sang de Voldemort est poison, dit McGonagall depuis le chevet de Rogue. Le recevoir sur la peau brûle très profondément, mais dans les yeux, il peut faire perdre la vue à jamais.
— Mon Dieu, faites que ce ne soit pas le cas, dit Hermione en joignant les mains. Où est Flysse ? demanda-t-elle ensuite à McGonagall.
— Dans le parc, avec les Dragons vivants, je suppose, pourquoi ? répondit le professeur de Métamorphose.
— Pour savoir, je ne l'ai pas vu depuis plusieurs jours...
— Vous savez, miss, dit McGonagall. Étant donné que votre Dragon a sauvé monsieur Potter, il sera relâché dans les montagnes avec ses congénères qui ont survécu au combat et les Magyars vivants que nous avons réussis à capturer. Mais peut-être auriez-vous souhaitez le garder près de vous ?
— Et où le mettrais-je ? demanda Hermione avec un sourire. Franchement, je me vois mal avec un Dragon blanc de trois mètres de haut, doué de parole, dans mon jardin de Londres...
— Évidemment, vu sous cet angle... dit Pomfresh avec un sourire.

McGonagall afficha un petit sourire puis elle se tourna vers Rogue qui gémissait dans son sommeil. Hermione le regarda puis elle tourna la tête et retourna auprès de Malefoy.

Dans le parc, ce fut un vrai carnage, au lendemain du combat. Des cadavres de Mangemorts, de Dragons, d'élèves, gisaient un peu partout, plus ou moins reconnaissables.

Le collège perdit presque cinquante élèves et trois professeurs. Les corps furent installés dans la Grande Salle, en attente d'être identifiés et emmenés par leurs familles respectives.

— Je plains les familles de ces pauvres victimes... dit alors Ginny en se levant de sa chaise. Heureusement pour moi, je n'ai pas perdu ni d'amis, ni mon frère...

Hermione regarda Malefoy puis elle hocha la tête. Pomfresh vint alors près du lit et repoussa les couvertures. Elle dévoila un épais pansement au niveau de l'aine du blond et elle le retira doucement. Hermione détourna pudiquement la tête et Pomfresh refit un pansement neuf en un tour de baguette magique. Elle s'occupa ensuite des pansements de Rogue puis elle retourna vers Harry et lui mit des gouttes dans les yeux avant d'aller s'occuper des autres blessés.

✔️ Expérience AudacieuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant