✔️ Expérience Audacieuse

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Il était presque midi et les quatre Dragons lézardaient au soleil, sous les regards de plusieurs dizaines d'élèves qui se ruaient sur l'enclos entre les cours pour les observer.

— Le noir, c'est Harry Potter, dit une quatrième année de Gryffondor. Il est beau, hein ?
— J'espère que tu parles du Dragon, dit son ami en le bourrant amicalement.

La quatrième année rougit violemment puis bougonna quelque chose et Harry ouvrit un œil à demi. Il regarda les élèves alignés sur les palissades puis il soupira profondément.

— Dragon-Potter a bougé ! s'exclama un élève.

Harry releva alors la tête et les élèves poussèrent de « oh ! » et des « ah ! » de surprise.

— Qu'il est beau ! entendit-on dans les rangs. Regardez ses pattes, un coup de griffe et il vous coupe en deux ! Et ses dents, vous avez vu ?

Harry sourit intérieurement puis il releva ses ailes et les étendit en regardant les élèves. Certains Gryffondors sourirent, devinant que leur idole s'amusait à faire le beau pour les autres élèves, puis soudain, la cloche du château retentit et tous les élèves se dispersèrent comme une volée de moineaux.

— Enfin un peu de calme, dit alors Dragon-Montor en s'étirant à la manière des chats.

Il se redressa ensuite sur ses pattes arrière en se grattant le dos puis battit des ailes et se dirigea vers un grand abreuvoir où il plongea son long museau.

Dragon-Ramons était déjà en train de boire et Dragon-Harry regarda vers Dragon-Malefoy qui tournait à présent le dos à ses camarades, le nez posé sur un des troncs de la palissade.

Soupirant, Dragon-Harry se leva en s'étirant et se dirigea sur Dragon-Malefoy en marchant sur ses quatre pattes.

— Hé, Malefoy, dit-il. Tu fais la gueule ?
— Hein ? demanda le Dragon blanc en ouvrant les yeux. Non, pourquoi ?
— 'sais pas, t'es couché dans ton coin depuis ce matin, dit Harry en se couchant sur le ventre près de lui. À moins que tu n'élabores un plan pour te venger de Voldemort ?

Malefoy soupira puis roula sur le dos pour se retrouver face à Harry.

— Écoute, Potter, je n'ai aucune envie de causer. C'est déjà assez dur d'être devenu un Dragon que tout le monde regarde constamment à chacun des entre-cours, alors si en plus je dois taper la conversation avec toi, merci bien.
— Quelle mauvaise foi, dit Harry en posant sa tête sur ses bras croisés devant lui sur l'herbe. Je veux juste t'aider...
— Et m'aider à quoi faire ? demanda Dragon-Malefoy en fronçant les sourcils, lui donnant un air méchant. Tu te souviens que c'est toi qui m'as forcé à accepter cette stupide expérience.

Dragon-Harry releva la tête et grogna légèrement.

— Pas du tout, je n'y suis pour rien, je t'ai juste demandé de penser à ce que ça pourrait t'apporter, je ne t'y ai pas obligé !
— Ha ouais ?
— Parfaitement !

Dragon-Malefoy se leva alors et Dragon-Harry également. Il se campa sur ses pattes arrière et se redressa de toute sa hauteur. Dragon-Montor et Dragon-Ramons regardèrent les deux reptiles et Dragon-Montor dit :

— Je sens qu'on va assister un joli combat. Vient, on va plus loin...

Dragon-Ramons hocha la tête puis ils s'éloignèrent et Dragon-Malefoy s'exclama :

— Tu m'as dit que je pourrais venger mes parents en acceptant cette satanée expérience mais ça fait pas une demi-journée qu'on est devenu ces bestioles et qu'est-ce qu'on fait, on roupille au soleil !
— Et tu veux faire quoi d'autre ! s'exclama Harry. Je suis désolé, mais les Dragons sont des animaux à sang-froid, ils ont besoin de soleil pour bouger et ici, il n'y en pas beaucoup !

Dragon-Malefoy fronça un peu plus les sourcils puis il baissa la tête et soudain, essaya de mordre Dragon-Harry qui retira sa patte avant droite juste à temps.

— Mais tu cherches quoi au juste ? s'exclama Dragon-Harry en reculant d'un pas. Je ne veux pas me battre, moi ! Si t'es de mauvaise humeur, va dans un coin et me cherche pas de noises, je tiens à mon cuir, moi !
— Ton cuir ! Tu parles ! s'exclama Dragon-Malefoy. Tu trouves encore le moyen de faire de l'humour devant moi alors que je n'ai qu'une chose en tête, la mort de ma mère ! Je l'ai vue mourir, Potter ! Elle s'est effondrée devant moi, à mes pieds ! Tu ne sais pas ce que c'est toi ! Tu étais encore un bébé quand tes parents sont morts, mais moi ! Moi, Potter ! C'est comme si j'avais tué ma propre mère !
— Mais je n'y suis pour rien ! rugit Harry en avançant.

Il frappa le blond sur son plastron et y laissa trois rayures qui disparurent aussitôt.

— Je n'y suis pour rien, ce n'est pas ma faute ! Je ne fais qu'arrêter des Mangemorts !
— Si c'est ta faute ! s'exclama Malefoy. Parce que tu as foutu mon père en prison, ma mère a payé pour lui ! Il l'a tuée devant moi !

Dragon-Malefoy se rua soudain sur Harry et le saisit à la gorge. Il lui planta ses crocs dans la gorge et Harry rugit de douleur alors que du sang rouge vif ruisselait sur son plastron.

— Malefoy ! s'exclama soudain Dragon-Montor. Arrête ! Tu vas le tuer !

Le Dragon marron bouscula le blanc et Malefoy fut projeté contre la palissade qui plia sous le choc mais ne céda pas. Il se releva et voulut attaquer Dragon-Montor mais son action fut stoppée par une chaîne qui passa autour de son cou.

— Malefoy ! tonna une grosse voix. Ca suffit !

Harry se laissa tomber sur ses mains griffues, choqué que le Serpentard l'ait attaqué, puis il leva la tête vers Hagrid qui tirait sur la chaîne passée autour du cou de Dragon-Malefoy.

Celui-ci tirait sur la chaîne à contre-sens de Hagrid, mais le demi-géant eut le dessus et il entraîna Malefoy vers le poteau. Il l'y attacha court, comme un chien puni que l'on attache court à sa niche, puis il revint vers Harry et le Dragon se pencha vers lui.

— Ça va, dit Hagrid après avoir examiné les blessures. Ce n'est pas grave, demain, il n'y aura plus rien. Je savais bien que ces cris n'étaient pas normaux. J'ai bien fait de venir. Viens avec moi, Harry, ajouta Hagrid. Je vais te mettre un peu d'onguent cicatrisant. Heureusement que Pomfresh en a fait deux grands chaudrons ce matin.

Hagrid s'éloigna alors à grand-pas, furieux, et Harry le suivit. Dans son dos, celui-ci entendit Dragon-Malefoy gémir de colère, mais il ne se retourna pas et resta loin de lui durant le reste de la journée.

~

À la nuit, les amis proches des quatre apprentis Dragons vinrent leur rendre visite en même temps que leur repas, et Hermione fut choquée de savoir ce que Malefoy avait tenté sur son ami.

— Quel goujat, dit-elle en fusillant du regard le Dragon blanc toujours attaché court à son poteau. Ça va au fait, il ne t'a pas trop blessé ?
— Dans mon orgueil si, dit Harry, couché sur le ventre, occupé à lécher consciencieusement les griffes de sa main droite qui lui avait servit à manger. Mais sinon il m'a mordu la gorge mais il n'a pas serré trop fort.

Il leva alors la tête et Ron et Hermione purent voir l'emplâtre jaune sur sa peau noire.

— Quel rustre, j'espère que tu vas lui faire payer, dit Ron en serrant le poing.
— Lui faire payer ça ? demanda Dragon-Harry. Et pourquoi donc ? Il a réagi comme toute personne aurait réagi si elle avait été titillée sur la mort d'un proche.
— La mort d'un proche ? demanda Hermione en haussant les sourcils. Tu veux dire quoi, Harry ?
— Voldemort a tué la mère de Malefoy, cet été, dit Dragon-Harry en regardant le Dragon blanc, couché sur le ventre, qui discutait d'un air misérable avec Blaise Zabini et Pansy Parkinson assit sur le sol devant lui.
— Mon Dieu... dit Hermione en portant une main à sa bouche. Je... Je l'ignorais... Mais pourquoi a-t-il fait ça ?
— Pour faire payer à Lucius Malefoy le fait d'avoir été capturé, dit Dragon-Harry en soupirant. Qu'est-ce que je peux faire, Mione ?
— Toi ? dit la brunette. Mais tu n'y es pour rien, ce n'est pas toi qui as déclenché tout ça, si ?
— Non mais, je me sens responsable...
— Pfu ! dit Ron. Laisse-le ruminer cette nuit et demain ça ira mieux...
— Je n'en suis pas certain, Ron, dit Dragon-Harry. Enfin... Dites, il doit être tard, vous devriez rentrer au château avant le couvre-feu, non ?
— Oui, dit Hermione. Tu as raison.

Hagrid arriva alors et battit le rappel. Tous les élèves quittèrent l'enclos et le demi-géant le ferma pour la nuit en souhaitant une bonne nuit aux quatre occupants.