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Hermione poireautait depuis plus d'une demi-heure, assise sur un beau banc recouvert de cuir rouge. Elle commençait sérieusement à en avoir assez, elle avait mal au dos et avec ça, son estomac commençait à réclamer sa pitance de l'après-midi.

— Madame...
— Écoutez, miss, le Ministre est en réunion, je n'y peux rien, dit la sorcière de l'accueil. J'ai envoyé une note de service pour le prévenir de votre présence, maintenant. Vous n'aviez qu'à prendre rendez-vous.

Hermione soupira puis se cala contre le dossier du banc en croisant les bras.

.

Une nouvelle demi-heure s'était écoulée. Il était à présent dix-sept heures et, plus que jamais, Hermione s'ennuyait et avait faim. Se servant de la magie, elle fit apparaître un paquet de gâteaux et l'attaqua sous le regard acéré de la secrétaire.

Dix minutes plus tard la porte du bureau du Ministre s'ouvrit enfin et celui-ci apparut en raccompagnant un couple de sorciers à l'apparence coincée, des Notaires sûrement.

— Passez une bonne fin de journée, dit Scrimgeour, appuyé sur sa cane noueuse, serrant de l'autre main celle des deux sorciers qui lui souriaient.

Ils transplanèrent ensuite et Hermione se leva. Scrimgeour la regarda, lui fit un signe de tête puis se tourna vers sa secrétaire qui lui montra la brunette d'un signe de tête.

— Cette jeune femme attend depuis une heure, Monsieur, elle désire s'entretenir avec vous...
— Ha ? Oh mais, je vois que vous venez de Poudlard, dit Scrimgeour en dardant un regard jaune sur le blason de Gryffondor brodé sur la cape d'Hermione. Que faites-vous ici, vous n'avez pas de cours ?
— Je suis en examens, mais j'ai besoin de vous parler, à propos de l'un de vos... prisonniers.
— Bon, entrez.

Il tourna les talons et Hermione le suivit. Une fois la porte du bureau refermée, la jeune femme attaqua aussitôt.

— Monsieur le Ministre, je suis ici pour vous faire part d'une demande de l'un des Mangemorts retenus dans les prisons de ce bâtiment depuis de nombreux mois, dit-elle en sortant une lettre.

Les sourcils gris broussailleux de Scrimgeour se haussèrent et il prit la feuille qu'il lu rapidement avant de la poser sur son bureau.

— Lucius Malefoy demande à ce que je l'aide à ne pas mourir en prison.
— Et en quel honneur devrais-je vous accorder cette... demande ? Ce Mangemort un parent à vous ? Je ne crois pas...
— Pas le moins du monde, en effet, répondit Hermione. Cependant, il me l'a demandé personnellement et je suis convaincue qu'il n'a pas mauvais fond...
— Voyez-vous cela ? s'étonna Scrimgeour.

Les sourcils du Ministre se froncèrent alors et il lui rendit la lettre.

— Je suis navré, miss...?
— Granger.
— Miss Granger, mais je ne peux accéder à votre requête, dit le Ministre. Monsieur Malefoy est un Mangemort actif et il le reconnaît. Il était le bras-droit de Vous-Savez-Qui et il s'est fait prendre. Il va être jugé comme ses compagnons et...
— Et il m'a demandé personnellement, à moi, une fille de Moldus, de l'aider à éviter la peine capitale ! coupa Hermione. Lucius Malefoy a peut-être fait des choses horribles sous la coupe de Voldemort, mais il n'est plus le même homme depuis la mort de ce vil serpent et de sa femme ! Pour ce qui est des autres Mangemorts, leur sort m'est égal, mais pour celui-ci, sachez que je le connais, je sais qu'il est un homme dur et froid, mais il est noble, il a été élevé ainsi, c'est dans sa nature de snober les autres.

La jeune femme se tut et souffla.

— Monsieur Malefoy a touché le fond, monsieur le Ministre, dit-elle. Je suis allé le voir dans sa cellule, et je l'ai à peine reconnu. Ce sont des Mangemorts, d'accord, mais comment osez-vous traiter des êtres humains de la sorte ? Ils sont entassés dans une cellule puante, sans soins médicaux !

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