Le rêve d'une Princesse : Retour à la réalité. [TOME 2]

Un destin perturbé

Cette nuit là, les rêves avaient repris.

Je voyais John, souriant, heureux... Tout ce qu'il n'était pas dans la réalité. Dans ce rêve, nous savions tous les deux que nous étions faits l'un pour l'autre. Pas de doute, pas de question. C'était... une évidence. La fin d'une longue histoire mais surtout une fin heureuse.

Mais, à mon réveil, j'étais allongée sur le canapé de mon salon, les yeux encore fermés, des larmes séchées sur mes joues, et l'impression que mon cœur se tordait dans tous les sens. C'était donc ça, avoir le cœur brisé ?

Je ne parlais plus... Je venais de réaliser que ce coup de couteau, j'en étais indirectement responsable. C'est moi ! C'est moi qui aurait dû être dehors, pas lui ! J'aurais du sortir de cette voiture avant qu'il ne le fasse !

J'espérais un instant que tout cela n'était qu'un horrible cauchemar... Malheureusement, non. Lorsque j'ouvrit les yeux, Sana et ma mère se trouvaient à mes côtés, avec de la peine et de la pitié dans leur regard. Ça m'était insupportable. Je me leva dans le silence.

...-"Diana ! Attends !" Crièrent-elles.

Non. Je ne voulais pas attendre, trop de temps était déjà passé. J'avais bien retenu une chose, John n'allait peut-être jamais se réveiller. Et ça, ça me tuerai. Je couru jusqu'à ma chambre, ouvrit mon armoire, enfila n'importe quel vêtement qui se trouvait devant moi et me dirigea ensuite vers ma coiffeuse. Un tiroir renfermait un pendentif auquel je tenais plus que tout. Je me positionna devant mon miroir pour le mettre autour de mon cou.
Une fois la chaîne attachée, je dévala les escaliers en trombe, manqua de faire tomber le porte manteau en prenant ma veste et ouvrit la porte d'entrée. Je me retrouvais donc dans la rue, à chercher un taxi qui voudrait bien me déposer au lieu auquel je songeais.

Chaque fois que l'image de John me venait à l'esprit, je m'empressais aussitôt de le chasser sinon je savais pertinemment que mes émotions prendraient le dessus.

Enfin, un taxi s'arrêta. J'ouvris la portière et indiqua l'adresse au chauffeur. Le trajet se fit silencieusement pendant que j'observais les minutes qui passaient à toute vitesse.
Une demi-heure plus tard, j'étais enfin arrivée. Waouh. Ça faisait si longtemps... C'était le seul endroit où le silence n'était pas angoissant, c'est un détail qui m'a toujours marqué. Je me retrouvais, seule avec moi-même.

Pour sauver John, je ne voyais qu'une solution. J'étais certes désespérée mais la phrase qui dit "On ne Le contacte qu'en dernier recours, quand il ne reste aucun espoir" s'avérait bien vraie pour moi. Je saisit délicatement mon collier dans le creux de ma main et le serra fort contre mon cœur. C'était un cadeau de mon père, avant qu'il ne s'en aille faire la guerre. La chaîne était en or et le tout représentait un minuscule parchemin où il était gravé "Hope"... "Espoir" en français.

Je le prit donc, ferma mes yeux déjà trop humides et commença.

-"Mon Dieu. Écoutez ma prière, par pitié. Pardonnez-moi de ne pas m'adresser à Vous plus souvent. Pardonnez-moi d'oublier par moment que Vous êtes là. Pardonnez-moi de ne pas prier à l'église tous les dimanches. Mais Seigneur... Lisez dans mon cœur, je ne peux rien Vous cacher alors Lisez. Vous saurez à quel point je l'aime. À quel point je pourrais donner ma vie pour lui. À quel point mes rêves ont prit le dessus sur la réalité. Mais Seigneur... Ne me l'enlevez-pas ! Pas lui je Vous en prie ! Vous m'avez déjà enlevé mon père, je ne sais pas si je le reverrais un jour, alors pas John ! C'est l'homme de ma vie et même si je le savais je n'en ai pris réellement conscience que ce soir, à cause de ce malade qui l'a poignardé. Sauvez-le s'il vous plaît, suppliai-je en sanglotant, prenez tout ce que Vous voulez en échange ! Prenez ma vie s'il le faut... Mais laissez-le vivre ! Je ne lui apporte que du malheur... Je suis persuadée que c'est l'homme de ma vie ! Mais si Vous l'épargniez, je le laisserai tranquille et ferai en sorte qu'il m'oublie ! Pour son bien ! Mon Dieu écoutez ma prière je vous en conjure !"