Chapitre 4

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Je fus réveillée par le bruit d'un pas feutré. Une lueur verte éclaira faiblement la pièce. Je n'eus pas le temps de me redresser, une main fut plaquée sur ma bouche, le visage de Nevra apparut, un doigt posé contre ses lèvres. Il me fit un clin d'œil rassurant et libéra son emprise.

- Dépêche-toi, enfile ça et sortons. M'ordonna-t-il tout bas en me lançant mon peignoir.

Sans poser de questions, je me couvris et sortis du lit aussi doucement que possible alors que Nevra surveillait le couloir. Sans un mot, il me fit signe de le suivre sur plusieurs mètres dans le corridor. A pieds nus, je marchais à pas lents derrière lui, jusqu'à rejoindre une tapisserie qui dissimulait un passage sous-terrain. Nous suivîmes un long escalier en pierre, étroit et humide qui s'enfonçait sous terre. Cela faisait un peu moins d'une semaine que je n'étais pas sorti de ma chambre et pourtant, je me sentais familière aux couloirs qui nous entouraient. Je n'avais pas de raison de ne pas faire confiance à Nevra, je l'avais souvent surpris d'acte de loyauté bénigne envers sa reine et de son côté, la souveraine le tenait en haute estime. Son air taquin cachait une certaine compassion et une gentillesse naturelle.

- Est-ce que tu vas m'expliquer ce qu'on est en train de faire ? Questionnai-je le vampire en un murmure.

- Je ne peux pas te répondre ! Fit-il d'un air enjoué. Tu auras tes réponses quand on sera à l'abri.

- A l'abri ? ... Mais à l'abri de quoi ?

Il ne me répondit pas cette fois puisque nous débouchâmes sur une porte en bois usé qu'il entrouvrit. Après avoir jeté un œil, il l'ouvrit en grand avant de passer. Nous avions atterris dans l'écurie pour y rejoindre un groupe fort réduit qui nous attendait.

Ezarel était déjà sur un cheval alors que Valkyon s'apprêtait à en monter un autre. La reine Emerelle était présente ainsi que Miiko qui surveillait l'entrée des écuries d'un air peu rassuré et qui soupira en nous voyant enfin.

- Tu en as mis du temps Nevra ! Dépêchez-vous avant que le jour ne se lève !

- Le bon travail doit être fait avec méticulosité ! Rétorqua celui-ci en montant sur un troisième cheval, sellé d'avance pour lui. Nalah, donne ta main. Reprit-il à mon égard.

Je lui tendis ma main et me retrouvai derrière lui, m'agrippant à sa taille.

- Où va-t-on ? Demandai-je à la reine dont le silence trahissait son inquiétude.

- Nalah. Me calma-t-elle gravement. Je te confie la survie de mon peuple et la vie de trois de mes meilleurs hommes. Répliqua-t-elle solennellement. Valkyon, rétablit l'honneur de ta famille. Ezarel, soit digne des pouvoirs dont tu es l'un des rares détenteurs. Et Nevra, soit toujours égal à toi même et fait confiance en ton instinct.

Les trois hommes à cheval hochèrent la tête d'un air grave et après un derrière regard à leur souveraine, ils lancèrent leurs montures. Rapidement et dans le fracas des sabots contre les pavés en pierre, ils défilèrent dans la nuit noire. Nous quittâmes l'enceinte du palais et nous dirigeâmes vers les portes blanches, laissées ouvertes par des gardes discrets. Alors que je tenais fermement Nevra par la taille et malgré les secousses de la chevauchée, je me tournais pour voir les portes se refermer derrière nous. Un sentiment d'incertitude m'inquiéta ; je sentais que ma destinée était en marche sans mon consentement.

Après plusieurs minutes de chevauchée intrépide, la cadence ralentit et je pus enfin questionner Nevra.

- Est-ce que tu peux me dire ce qu'on fait maintenant ?

Il échangea un regard avec Valkyon et commença :

- Nous nous rendons au nord, dans les Quatre Monts d'Eldarya.

[Eldarya][Valkyon][Terminée] La ProphétieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant