Parfois, il y'a des jours où on a envie de tout abandonner. De lâcher prise et de se laisser aller. Pour toujours. C'est ce qui s'est passé avec moi le jour de la rentrée, le 1er septembre.
Tandis que je sillonnais la cour à la recherche du bon rang, les gens chuchotaient derrière mon dos. Je les entendais me traiter de tarée suicidaire, que j'étais enceinte et qu'une fille comme quoi serait incapable d'élever un gosse correctement. Alors, la petite fille pitoyable que je suis s'est retournée, les larmes aux yeux, en leur criant de tous fermer leur gueule. L'équipe pédagogique est arrivée, ils m'ont pris par les bras et je me suis débattue. Je me suis défait de cette emprise qui m'étouffait tellement et j'ai quitté l'établissement. J'ai couru de toutes mes forces, comme si ma vie en dépendait.
J'ai marché à travers les rues, tête baissée pour cacher mes larmes. Je suis finalement arrivée devant notre endroit. Celui où j'avais tout vécu. J'aimais venir là parce que je sentais que si je restais là, c'est comme si j'étais avec elle. Tandis que les autres personnes vont au cimetière quand une personne décédée leur manque, moi j'allais à l'endroit où elle s'est tuée. J'ai mis mes écouteurs et écoutai des chansons déprimantes pour me rappeler à quel point ma vie était merdique en regardant le lointain. Ce parking était l'une des rares choses qui me restaient. Comme un hameçon qui me permettait de m'accrocher encore un petit bout de temps à la vie.
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b r o k e n
RandomCertaines personnes ne sont tout simplement pas faites pour la vie. Une fille sans importance, une existence sans aucun sens, une vie ruinée d'avance...