Nawen est une jeune serveuse qui rêve d'aventures.Sa vie va basculer le jour ou une étrange cliente va entrer dans sa taverne. Cette mystérieuse rencontre l'entraînera dans une aventure par delà les mers...
Contrairement à ce que Gwen a suggéré, je n'avais pas de famille à qui dire au revoir ici. D'ailleurs, je n'avais plus de famille tout court. Je me remémorais les douces années de mon enfance que j'avais passé à voyager d'île en île avec mes parents nomades, le sourire de ma grand mère quand j'étais en pension chez elle, sur une île voisine de celle-ci. Je grimaçais à l'évocation de la fin de cette histoire merveilleuse. La fin de mon insouciance. Je me souviens, des mois après le pire jour de ma vie, quand j'avais embarqué clandestinement sur un bâteau qui se rendait sur Seeknoken. Une fois sur cette île, j'avais fait des petits boulots. Au début ce que je gagnais me permettais à peine de manger, et puis de boulot miteux en boulot un chouïa moins miteux, j'avais économisé assez pour me payer le petit loyer de cette toute petite maison. Ma maison. Enfin, maison était un bien grand mot. Je vivais dans les combles d'une mansarde. Après avoir économisé pour manger et pour me loger, j'ai économisé pour m'acheter un bateau. Cela faisait quelques mois que je travaillais au Gros Pochtron, et quoi qu'on puisse en dire, c'était mon salaire le plus important. Je gravissais les escaliers sans fin et entrais dans mon "foyer". Sans perdre de temps, je rassemblais mes quelques affaires. Je fourais ma dizaine de tenues dans un sac. Il y avait peu de magasins de vêtements sur Seeknoken, je me demandais si Gwen accepterait que l'on s'arrête sur une île pour faire les boutiques... Je soulevais la latte de parquet sous laquelle j'avais caché mes économies. Je me demandais comment je les dépenserais, maintenant que je n'avais plus besoin de m'acheter un bâteau. Je récupèrais les coupures de journaux que j'avais collectionnées et dans lesquelles on parlait des pirates au chapeau de paille, que j'admirais. Sous les journaux se trouvaient plusieurs avis de recherche de Sanji la jambe noire. J'observais une seconde le visage de ce cuisinier fascinant. Puis je rangeais tout ces papiers dans mon sac et repris le rassemblement de mes possessions. Je caressais le visage de mes parents qui me regardaient depuis leur cadre photo en souriant. Je les posais à leur tour dans mon sac, et, pour finir mes bagages, je récupérais mes livres de cuisine.
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Mes petites combles étaient maintenant vide. Quoi que j'avais pu dire a Gwen, je ne comptais pas revenir ici après avoir rencontré Sanji la jambe noire. Après un dernier regard, je descendis quatre a quatre les escaliers, glissais une note pour prévenir le propriétaire de mon départ et claquais la porte. Gwen m'attendais ! Je retraversais l'allée centrale du village en courant. Je saluais les gentils commerçants, taquinais les enfants, grimaçais au Gros Pochtron, mais pas une fois je ne m'arrêtais. Je ne pouvais pas m'empêcher de sourire : j'allais prendre la mer ! Je traversais l'île à toute allure, l'excitation et le bonheur me faisait pousser des ailes.
A l'entrée du port, je fis une pose un instant, échevelée et épuisée. Il y avait beaucoup de bateaux amarrés aujourd'hui. Sur le quai, des marins portant de lourdes caisses croisaient des ivrognes à moitiés souls, des taverniers en retard, des voyageurs venant d'autres îles, des soldats de la Marine, des distributeurs de courriers, des pécheurs bougons, des charpentiers qui terminaient les dernières réparations et des gens immobiles qui, comme moi, étaient émerveillés par ce chahut.
