Nawen et Gwen : Par delà les Mers

Chapitre 29 : Nawen

Bijour Wattpad !

Petite note de début de chapitre (déjà, vous avez vu qu'on a tenu le rythme trois semaines d'affilées, gloire à nous) les prochaines parties seront bien plus courtes que les précédentes, histoire de faire avancer l'histoire (et aussi parce que @onepiecesanjilaw a convaincue @Trafalgard_Gwen d'arrêter les paragraphes gigantesques de descriptions 'w') Donc voili voilou, bonne lecture ! ^^

Je me sentais bizarre. Je ne savais pas quand est ce que ça avait commencé. Peut être quand Enzo m'avait arraché mes vêtements, traité comme une bête, et que j'avais senti cette peur animale monter en moi. Ou peut être quand je m'étais retrouvée seule au centre de cette Arène, poussée à survivre par un instinct bestial. Mais depuis plusieurs heures, je sentais monter en moi cette puissance monumentale, dont je n'avais jamais soupçonné l'existence.

Tous mes sens me paraissaient décuplés. Le sang de Gwen sur le sol boueux était plus rouge que jamais. L'odeur âcre du liquide pourpre s'infiltrait dans tous les pores de ma peau et il me semblait sentir son goût métallique sur ma langue. Le silence, après les cris de douleur de mon amie, était assourdissant, cependant je pouvais encore entendre son cœur battre faiblement.

L'homme poisson, Idriss, se tenait au dessus du corps de Gwen, évanouie. Une rage sourde bourdonnait autour de moi. Je fonçai droit vers les cuisines et me saisit du premier couteau qui vint, une lame à poisson, quelle ironie. Je revins sur mes pas et franchi, plus rapidement que je ne le pensais possible, la porte défoncée de la taverne. Je me jetai sur Idriss et lui planta le couteau dans l'épaule. Je l'enfonçais le plus profondément possible, déchirant les muscles et les os dans un doux craquement. Le bras se détacha de son corps et tomba au sol, tandis qu'un hurlement d'effroi et de douleur résonnait.

Je mis quelques instants à réaliser que c'était l'homme poisson qui criait. Tout m'apparaissait en décalé, et je ne comprenais pas pourquoi tout le monde regardait avec tant de pitié ce messager qui avait frappé mon amie si violemment. Il n'avait pas le droit de s'en sortir indemne, je le sentais dans tout mon corps. Il fallait...

Idriss se retourna brusquement et envoya sa paume valide heurter mon abdomen. Je lui crachai du sang au visage. Je sortis mes griffes et tailladait la moitié de son visage dans une gerbe écarlate. Il hurla et m'agrippa violemment, à moitié aveugle. Je me débattis, mais il me bloqua contre un mur. Je lui martelai l'entre jambe, mais il ne relâcha pas sa prise. Alors je plantait sauvagement mes crocs dans son épaule ensanglantée.

Un liquide chaud empli ma bouche et il s'écarta en trébuchant. J'essuyais mes lèvres d'un revers de main et fixais l'homme poisson dans les yeux. Je ne sais ce qu'il vit dans mon regard à cet instant, mais il se mit à courir, comme s'il pensait avoir une chance de m'échapper. Je m'élançai sur lui, prenant appui sur mes pieds et retombant sur quatre pattes. Sans avoir fait attention, je m'étais transformée en chatte. Je m'approchai et le retint, lui mordillant la cheville en grognant. Il tenta de me donner un coup de pied pour se dégager mais ne réussi qu'à m'énerver davantage.

Je reculais légèrement, et il en profita pour fuir, courant comme s'il avait vu le diable. Je pris mon élan et parti à sa poursuite. A chaque rebond il me semblait appuyer plus fort sur mes coussinets, avancer en avant avec plus de puissance. En jetant un œil sur le côté, je m'aperçus que les maisons rétrécissaient, et ce n'était pas parce que je m'éloignait. Ma taille avait doublé, et mes proportions continuaient d'augmenter. Mes muscles brûlaient et s'allongeaient au fur et à mesure que j'avançais. Sur le moment je ne m'interrogeais pas, trop occupée à poursuivre ma proie.

Je cru un instant l'avoir perdu de vue, dans le dédale de rues maintenant bien petites, mais il ne courait pas vite et je réalisais que je l'avais dépassé. J'amorçais un demi-tour, en soulevant hors de terre quelques bâtiments, car j'avais maintenant atteint les vingts mètres.