Chapitre 14 : Gwen

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Enfin.

Je tendis un de mes doigts et créa une colonne d'eau sous Nawen, qui s'élèva alors d'une vingtaine de mètres au dessus de l'amphithéâtre. Je croisais ensuite mes mains et concentrais toute l'eau que j'avais matérialisé. Je cassais mes poignets et fit onduler mes doigts, ce qui ce répercuta sur le mur d'eau derrière moi. Enfin, je fis un cercle des bras vers l'avant, et lançais ainsi ma vague géante. Elle déferla sur les roches vivantes en contrebas. Certaines essayaient de fuir, mais aucune n'échappa à mon eau et toutes les pierres furent propulsées par le courant contre les marches de l'amphithéâtre, que ma vague detruisit à moitié. Je sentis mes forces m'échapper en même temps que cette déferlante. L'attaque était bien trop puissante pour me laisser indifférente, mais il fallait que je tienne, nous n'étions pas encore sorties d'affaire.

Je liquéfiais mes pieds et me propulsais par impulsions aqueuses jusqu'à Nawen. Je relançais alors la colonne d'eau, qui était restée jusque-là stationnaire, et par mes mouvements de paume lui injectais un déplacement régulier, comme une sorte de geyser.

- comment t'as fais ça ?

- Hein ?
Un murmure me chatouilla l'oreille. J'avais cru entendre Nawen ou j'avais rêvé ?

- Hum, hum ! Comment tu as fais ça ?
- Ah tu as bien dis quelque chose finalement ?
- Je... oui, enfin, comment as-tu fais ? Même si tu es une logia tu ne peux pas créer autant d'eau à partir de ton corps ? N'est ce pas !?
- Ah pour la vague ! Eh bien il me fallait un peu de temps pour matérialiser l'eau dont j'avais besoin donc je t'ai demandé de les retenir afin que je puisse me concentrer...
- Ce que je te demande c'est d'où vient toute cette eau ?! Que veux tu dire par "matérialiser" ?
- Ah euh... bon, tu sais qu' il y a de l'eau dans toutes les petites particules d'air et de vapeur qu' il y a dans l'air. Et donc si je concentre une mini-mini-mini goutte d'eau avec une autre mini-mini-mini goutte d'eau ça fera une mini-mini goutte d'eau. Et deux mini-mini gouttes d'eau feront une mini goutte d'eau, et deux mini gouttes d'eau feront une goutte d'eau... enfin en gros, pour faire simple c'est ça.

- D'accord, mais... si tu peux contrôler chaque particule d'eau, ça veut dire que comme le corps humain est composé d'environ 65% d'eau tu pourrai maîtriser un homme ?

Ma colonne fit un violent à-coup et nous perdîmes brusquement en altitude. Je sentais que j'avais trop puisé dans mes réserves, je n'avais plus de forces. J'ignorais sa question, ce serait trop difficile de lui expliquer maintenant. À la place, je jettais un regard aux alentours, on était mal parties.

- Désolée Nawen, on ne pourra pas quitter cette île de tarés par la voie des airs, on est encore à des kilomètres du rivage...

Dans un nouvel à-coup, nous chutâmes de nouveau de plusieurs mètres.

- Pas grave, le plus important pour l'instant c'est de nous faire atterir sans nous écraser !

Ma colonne faiblissait, par moment ce n'était plus qu' un filet d'eau. Nous nous raprochions dangereusement du sol.

- Tiens bon, Gwen ! En douceur, tout en douc...

A dix mètres du sol, ma colonne d'eau s'évapora.

Le choc fut rude.
J'eu à peine le temps de créer un coussin d'eau, qui amortit ma chute pendant un millionième de seconde avant de s'évaporer, lui aussi. J'avais mal partout. J'était tombée sur mon bras droit et je ne pouvais plus le bouger d'un centimètre sans souffrir le martyr. Tout mon flanc droit me lançais également. Cela m'apprendra, à créer un tsunami !

Nawen, elle, s'en était mieux sortie. Elle était retombée souplement sur ses deux pieds, et les quelques blessures qu' elle portait étaient dues à son combat contre les pierres vivantes. Elle me tournait le dos et semblait parler à quelqu'un. Je me releva difficilement, laissa échapper un râle de douleur, secoua la tête, et parvint à entendre les quelques bribes de phrases qui m'avaient échappées :

- Approchez... on ne vous veut pas de mal... voilà, c'est ça... ne vous inquiétez pas, nous sommes gentilles...

Mais à qui parlait-elle à la fin ?! Au prix d'un douloureux effort, je fis quelques pas et, enfin, je les vis :

À moitié cachés derrière une stalagmite, une jeune fille en améthyste et un petit garçon de sable nous regardaient fixement.

Nawen et Gwen : Par delà les MersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant