[ Elle etait assise, là, sur ce banc en bois mousseux depuis bien une heure à attendre que la sonnerie annonçant la fin de la pause déjeuner retentisse. Le regard vaguement dirigé vers le goudron froid et dégoûtant, plus rien de semblait être suffisamment important pour pouvoir la détourner de ses pensées intimes.
Je crois bien que cela fait aussi une heure aussi que je ne suis plus la discussion de mes amis. Moi aussi, je pense. Je me demande si je pourrai m'asseoir à ses côtés pour subir ensemble le temps qui passe, au même rythme que l'eau des rivières se déversant dans la mer. Je n'aimais pas la voir seule assise là. Je mourrais d'envie de partager les amusements que me procurent mes amis. Mais j'enviais aussi son isolement comme une sorte de bouclier l'éloignant du moindre mal extérieur, un bain d'innocence et de paix intérieure.
Il s'offrait à moi l'occasion de me retirer de cette discussion trop enfantine à mon goût. Il me fallait réfléchir de la manière de l'aborder. Rester calme et détaché était indispensable. Je ne savais même pas son nom et une sorte d'attachement désintéressé m'avait gagné au fur et à mesure durant l'année où je l'avais observé. Mais cela ne me suffisait plus : il me fallait essayer.
Je chuchote à mon ami Elliot que je me retire. Je me dirige vers le banc de la jeune fille. Ne pas s'emballer, rester chaleureux et souriant. Marcher lentement, mais avec assurance.
Je reste planté comme un con devant elle qui ne hoche pas la tête. Je ne sais pas trop comment lui parler...
"Salut, tu ne t'ennuies pas toute seule ? lui demandais-je.
-Non, je réfléchis à un monde meilleur et il y a tellement de choses à changer que cela prend du temps.
-Oui, tu as raison. Est-ce que je peux m'asseoir à côté de toi ? J'aime bien refaire le monde. Au fait, moi c'est Tom Hofger et toi?
-Oui, vas-y assieds toi. Moi c'est Tessa Osgow. ]
Voila, c'était notre histoire. Aujourd'hui cela fait quinze ans que cette journée a eue lieu. Avec nos débats agités sur la société, les descriptions fantastiques de nos vies, nous avons créer un lien fort et unique.
J'avais appris ce jour là que rien ne nous empêche de prendre des initiatives et des décisions, excepté la peur du jugement extérieur et sa réflexion excessive.
Il fallait à présent que j'attende qu'elle rentre du travail pour la demander en mariage.
Encore une étape où il me faudra du courage.-
Voilà un petit texte que j'ai écrit en cours de STSS où l'on parlait de l'isolement scolaire. Je ne sais pas ce que vous en pensez?
🦊
Bisous les ptites merveilles
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Carnet
PoetryQuand, assis sur un banc, ou peut-être sur la pelouse de ton jardin, tu t'effondres dans la misère de ta vie, écrire tes pensées, te raccrocher à la légèreté des mots devient une question de survie. Voilà ce qu'est ce carnet : une issue de seco...