Carnet

Syndrome d'hyperconscience

« Je crois bien que j'ai un petit problème mental. J'ai tendance à me souvenir ou à me focaliser sur des détails qui ne ferait pas moucharder un individu normal. Avez-vous déjà été angoissé par la roue arrière d'un caddie de supermarché qui n'en fait qu'à sa tête et ne suit pas  les trois autres roues ?

Avez-vous passé beaucoup de temps à observer les moindres détails de visages inconnus dans les transports en commun, vous en souvenez vous précisément ? Avez-vous une très bonne mémoire visuelle ?

C'est mon cas et je crois que cela m'apporte des problèmes dans ma vie. J'ai tendance à  analyser tout le monde, absolument tout ce que je fais et... cela m'empêche de profiter du moment présent. Je... je ne sais pas comment vous demander docteur, hésita-t-elle, pourriez vous faire en sorte que je redevienne normal ?
»

Voilà ce que m'avait dit une de mes patientes admises en service de neuro-psychiatrie. Elle s'appelait Alma et les capacités exceptionnelles de son encéphale dépassait toutes les espérances que pouvait imaginer les plus grands neurologues du monde.

A vingt-deux ans, elle avait su me détailler avec une telle précision ce qu'elle avait ressenti lorsque, quinze ans plus tôt elle avait ressenti à l'annonce du décès de sa mère. Les précisions qu'elle nous avait fournies avaient été analysées par mon collègue, le prestigieux psychiatre Daniel Weston. Mais rien n'avait pu expliqué cette hyperconscience.

Nous devions examiné les plus lointains méandres de la conscience de notre patiente afin de mieux la comprendre.
IRM, cartographie du cerveau, test mémoriels, électroencéphalogramme, test MMSE etc.
Aucun de ces tests n'avaient montré un moindre défaut de formation.  Cette patiente était tout simplement exceptionnelle et cela lui pourrissait la vie.

L'argent eut raison de nous ; elle ne put aller jusqu'au bout des examens qu'il fallait envisager.
Alma était condamnée à demeurer exceptionnelle et cela ne la réjouissait pas...
~
C'est une manière à moi de dire que rien ne vaut plus au monde que l'authenticité. Les moindres complexes que nous ressentons sont peut-être un moyen de se rassurer sur le fait que nous sommes uniques.
Je vous mets en dessous un extrait de Wikipedia un peu ennuyeux.

« Un complexe est un tout qui comprend un certain nombre de parties, en particulier avec des parties interconnectées ou reliées mutuellement.
En psychologie, un complexe est un ensemble de contenus inconscients susceptibles de venir perturber l'activité consciente du sujet.
Un système complexe est un système délicat à décrire car composé de nombreux éléments interagissant entre eux de manière non déterministe. »

Mais ce qu'il faut retenir de celui-ci c'est que les complexes que nous subissons ont des origines bien définies.
Et la plupart du temps, c'est notre société toute pourrie qui en est l'origine .