Je suis là, sur ce rocher froid et granuleux, un carnet à la main. Toujours le même, avec sa couverture en papier vert déchirée par le temps, un arbre prenant vie en son centre.
C'est calme, la nature. Car ici, pas même l'homme ne peut laisser ses mortelles traces - pelle-bêche, tracteur ... Non rien, c'est l'avantage de profiter de la haute montagne.
Je saisis, dans mon sac, ma plume d'argent et mon encre.
J'écris, je parle, je chante avec les mots.
Je divague.
Je pense.
Je relativise.
Et puis je me rappelles tous mes textes, je me dis qu'ils sont tristes, mélancoliques, négatifs et démoralisants.
Je me dis qu'il y a chaque fois un des personnages qui meurt.Puis finalement je relativise.
Car on meurt tous.
On meurt jeune et con.
On meurt vieux et sénile.
On meurt laid.
On meurt beau.
On meurt paniqué.
On meurt dans la souffrance.
Mais dans tous les cas, on meurt.
Et cela me fait du bien d'écrire sur ce qui me fait peur.
Parce que oui, mourir me fait peur. Je ne veux pas mourir pour rien.
Je ne veux pas mourir n'importe comment.
Je veux mourir dans la reconnaissance et l'amour.
Je veux mourir accompagnée.
Je veux mourir, quand j'aurais vraiment fait tout ce que je veux faire.
Et ma liste est tellement longue !
Et écrire jusqu'à l'épuisement de ma rage, de ma peur, de moi ... en fait parti.
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Carnet
PoetryQuand, assis sur un banc, ou peut-être sur la pelouse de ton jardin, tu t'effondres dans la misère de ta vie, écrire tes pensées, te raccrocher à la légèreté des mots devient une question de survie. Voilà ce qu'est ce carnet : une issue de seco...
