Chapitre 27 : Les trois Élus

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Maïlys :

Je criais et suppliais que l'on arrête ce cauchemar quand la porte s'ouvrit dans un grand fracas.

C'était Alysée ! En la voyant, toute ma colère resurgit. Tout ça, c'était de sa faute. Elle n'aurait jamais dû céder à Masque de Mort. Mais en voyant son apparence, je compris qu'elle n'avait en aucun cas décidé cela par elle-même et qu'elle était rongée par les remords.

Ses longs cheveux noirs étaient en bataille, des cernes entouraient ses yeux rougis par les larmes et sa peau blanche, caractéristique des vampyrs, était encore plus pâle qu'à l'habitude. Je pouvais sentir toute sa tristesse et ses remords, ainsi qu'une grande vague de colère.

Un immense soulagement m'envahit, si fort que je perdis un instant conscience du monde autour de moi.

Alysée :

Quand je vis la scène qui se déroulait devant moi, je sentis la colère m'envahir dangereusement, menaçante... Elle arrivait et je n'avais plus aucune chance face à sa force. Une étrange chaleur montait en moi et brûlait ma main, comme pour me prévenir de son arrivée.

Je la contins de toutes mes forces, me concentrant sur autre chose, en l'occurrence sauver Maïlys. Je me précipitai sur le garde le plus proche et lui balançai un coup de pied dans les bijoux de famille, avant de le projeter contre le mur. Puis je courus vers mon amie.

- Maïlys ! Ça va ?

Sanglotante, à moitié inconsciente, elle ne répondit pas tout de suite.

- Il... il faut aider Hélios... murmura-t-elle au bout d'un moment.

Je la pris par les épaules.

- Et toi, tu n'as rien ? Ils ne t'ont rien fait ?

- N-Non...

Soulagée, je me levai et courus vers l'elfe blond. Inconscient, il ne bougeait pas. Tout son corps était sanguinolent et couvert de plaies. J'hésitai un instant avant de le détacher rapidement et de le prendre sur mes épaules. Puis je rejoignis Maïlys, l'aidai à se relever et passai un de ses bras autour de mes épaules.

- Viens, murmurai-je à l'elfe élémentaire, encore sous le choc.

Je sortis de la salle de torture le plus rapidement possible tout en soutenant mes deux amis. Dans ma tête tournait en boucle un lancinant c'est de ma faute, de ma faute. Si je n'avais pas accepté de suivre Masque de Mort, Maïlys et Hélios n'en seraient pas là.

J'avais du mal à avancer, les deux elfes me ralentissant énormément, mais je ne pouvais pas les abandonner avant qu'ils ne soient hors du château. Mais évidemment, nous étions sous terre, dans des couloirs interminables, perdus dans les sous-sols du repaire de mon ennemi. Et je n'avais aucune idée d'où se trouvaient les seules personnes qui pouvaient m'aider.

Pendant que l'on avançait péniblement, j'appelai désespérément Herod par télépathie, priant pour qu'il soit sain et sauf. Mais ce fut en vain. Personne ne me répondit. Je me sentais d'autant plus inquiète et coupable d'avoir cédé à Halcyon.

Au bout de quelques instants, Maïlys sembla retrouver ses esprits, car elle s'écarta un peu de moi et me sourit faiblement.

- Alysée... Merci de nous sauver à chaque fois...

- Ce n'est rien, voyons... lui répondis-je doucement, les larmes aux yeux. Tout est de ma faute... Je n'aurais jamais dû suivre Masque de Mort...

Elle se mordit un peu la lèvre.

- Ce... ce n'est pas ta faute. J'ose à peine imaginer ce que ce monstre a pu te faire...

Le lien du sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant