Épilogue

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Nous avons eu du mal à nous remettre de cette bataille, si bien que nous sommes restés un long moment inconscients dans ce monde, privés de forces. Cependant, nous n'avions subi aucune blessure et nous nous sommes réveillés au bout de quelques heures.

Nous sommes sortis de ce monde sains et saufs et nous avons retrouvés nos amis, qui n'avaient que quelques plaies superficielles.

L'état d'Halcyon, lui, était plus inquiétant. Nous l'avons soigné du mieux que nous le pouvions et, grâce à nos soins répétés, il a pu s'en sortir. Mais, comme il était mort, il ne pouvait pas quitter Incubus. Nous sommes donc allés le voir souvent, en ouvrant le portail que nous savions à présent invoquer.

Peu à peu, nous nous sommes réconciliés et le sorcier est presque redevenu celui qu'il était avant le meurtre d'Azur. Nous sommes même devenus amis. Au départ, Herod avait du mal à l'accepter, mais il avait confiance en notre amour et les deux hommes ont fini par s'entendre.

Il nous restait encore à savoir ce que nous allions faire de la Rose Noire. Privée du pouvoir qu'Opale lui avait insufflée, ce n'était plus qu'un sabre ordinaire et inoffensif. Malgré cela, il m'effrayait avec ses trop nombreux souvenirs, mais je n'arrivais pas à m'en séparer. Longtemps, je l'ai gardé dans ma chambre, bien à l'abri dans un coffre solide protégé magiquement.

Mais, lorsque je me suis aperçue que sa simple présence ravivait le souvenir d'Opale, je me suis décidée à le détruire. Cela m'a coûté de me défaire de ce qui avait été à la fois mes chaînes et ma libération, mais un poids s'est envolé de mon cœur et cette histoire a repris sa place normale : celle du souvenir.

Cependant nous ne sommes pas sereins. Le danger nous guette encore. Opale ne peut plus nuire à personne à présent. Halcyon, piégé en Incubus, ne peut rien non plus. Mais il ne faut pas oublier qu'il avait deux demi-frères.

L'un est mort deux fois, l'une par notre faute et l'autre par celle de l'Enchanteresse. Elle lui a fait subir des tortures innommables et lui a tout retiré, jusqu'à sa chance de retrouver la sérénité dans l'Au-Delà. Et tout cela est de notre faute, ou plutôt de la mienne. Je dois à présent porter le poids du meurtre d'un innocent, dont je ne pourrai jamais soulager les souffrances.

L'autre est encore en vie. Il était absent lors des évènements racontés dans cette lettre. Je ne sais rien de lui, mais j'ai peur qu'il ne cherche à se venger. Soyez vigilantes. L'ennemi qu'on ne connait pas est le plus dangereux.

Ce secret que nous venons de révéler est très lourd à porter, et nous en sommes conscients. Mais vous pouvez compter les unes sur les autres. Courage, car nous savons que vous êtes capables de vivre avec cela.

Nous sommes avec vous pour toujours.

Alysée, Herod et Maïlys.

Le lien du sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant