CHAPITRE VI - Souvenirs enfouis. Partie 2

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Vers les treize heures, le couple royal d'Isgard quitta la salle de séjour en compagnie de Gladys de Vantimire et de son fils, suite à un léger déjeuner. Tous furent étonnés de voir Argos, installé sur un tabouret, les attendant devant la porte gardée par quatre soldats en uniforme d'apparat, surarmés.

Le vieux sage leur annonça qu'il n'avait pas voulu les déranger en plein repas et qu'il souhaitait se servir du Lankium.

Le roi Kårde ne fit aucune objection et avoua, qu'avec le terrible évènement de la veille, il avait complètement omis de mettre le coffret offert par l'impératrice de Lanki dans un lieu plus sûr.

— Il est toujours dans le buffet du salon d'accueil, dit le souverain. Allons ensemble le récupérer !

En parcours, Argos expliqua discrètement à Théodoros l'histoire du chevalier Ordos, ainsi que son intention d'utiliser les fabuleuses propriétés du Lankium pour tenter de connaitre la vérité sur Iorga.

Le roi approuva cette idée et pensa que c'était une formidable occasion pour découvrir, peut-être, l'identité de cette adepte de la magie noire qui lui avait tant causer de malheur.

Avant d'entrer dans le salon avec le mage, Théodoros proposa à ses invités et sa femme d'aller se détendre dans la salle d'orchestre, puis leur promit qu'il les rejoindrait vite pour leur jouer un morceau de clavecin.

Les deux hommes pénétrèrent dans la pièce et ouvrirent le buffet fermé à clés. Le roi présenta le coffret à Argos.

— Faites en bonne usage ! lança-t-il sur un ton ferme. C'est peut être notre unique chance de découvrir qui est Iorga.

— Comptez sur moi ! remercia le vieux sage.

— Evitez de respirer son parfum ! prévint Théodoros. Son effet est très perturbant.

Argos se mit à rire.

— Ne vous inquiétez pas pour moi ! J'y ai gouté quand j'étais jeune donc je n'y suis plus sensible.

Le roi se tapa le front.

— Pourquoi ne suis-je pas étonné... j'ai encore beaucoup de choses à savoir sur vous !

— Un jour ! je vous raconterai toutes mes aventures de jeunesse, assura Argos.

Les deux hommes sourirent.

— En attendant, reprit le mage d'une voix grave. Essayons d'en savoir plus sur Iorga.

Théodoros acquiesça puis accompagna son conseiller vers la sortie.

— Au sujet de cette satanée sorcière ! dit-il. Gladys de Vantimire ne sait pas comment un bulbe maléfique a pu se retrouver entre ses mains. De plus, elle n'a rien remarqué de particulier à son palais.

— Je pense vraiment qu'elle n'y est pour rien ! répondit Argos en quittant le salon avec le coffret sous le bras. Elle s'est fait duper comme nous tous ici.

Le souverain regarda le mage partir, avec émoi. Argos avait toujours été aux côtés des Kårde, et le roi d'Isgard savait que son fidèle ami lutterait avec abnégation, jusqu'à son dernier souffle s'il le fallait, pour protéger la famille royale.

Théodoros rejoignit sa femme, l'impératrice de Lanki et Henry qui l'attendaient confortablement assis sur des banquettes, dans une magnifique salle d'orchestre. C'était une pièce à la décoration raffinée où de nombreux instruments de musique étaient exposés.

— Je suis à vous ! dit le roi.

Tous avaient une mine accablée. Ils étaient encore sous le choc de l'attaque de la dionée géante.

— Pourquoi Argos a-t-il besoin du Lankium ? demanda Thelma d'une voix faible.

Théodoros fixa tour à tour son épouse et ses invités.

— Notre mage fera tout ce qui est en son pouvoir pour trouver des réponses à cette agression ! Il cherchera avec acharnement et il usera de tous les moyens possibles. Argos n'est pas le genre d'homme à baisser les bras facilement.

— Tout cela est de notre faute, soupira Gladys.

— Ne dites pas de bêtises ! s'écria Théodoros.

La réaction du roi d'Isgard étonna tant la souveraine de Lanki qu'elle sursauta de son siège.

— Votre présence n'a rien à voir avec cette attaque ! Que vous soyez là ou pas, Iorga nous aurait menacé un moment ou un autre. Elle a juste profité de l'occasion pour se servir de vous et pour nous atteindre plus facilement.

Henry était d'accord avec cela et réconforta sa mère qui larmoyait.

— Pourquoi cette femme a tant de haine envers vous ? ragea le prince.

— C'est une question que nous nous posons chaque jour depuis la naissance d'Ania ! répondit Théodoros, la gorge nouée.

Il eut un long silence pesant.

Après des minutes d'égarement, le roi décida d'honorer sa promesse puis s'installa devant son clavecin.

Le son délicat de l'instrument, semblable à celui d'une grande harpe, détendit l'atmosphère.

— Cette musique est captivante, dit Gladys émerveillée.

— J'ai rarement entendu quelque chose d'aussi beau, chuchota Henry.

À l'écoute de la douce mélodie, chacun se laissa aller puis oublia, pour quelques instants, les soucis du moment.

Princesse Ania - Iorga la Démoniaque - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant