14 : L'ambre funeste

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— Pour la dernière fois, c'est pas une compétition ! Kognedur et Krandur, Poulet ne peut pas venir avec vous. Laissez le pauvre animal à la base et non Rustik, je ne compterais pas le temps que tu mets à traverser le lagon.

— De toutes façons, j'aurais le temps de le faire trois fois, t'en seras même pas à la moitié ! lança Astrid.

— Tu veux parier ? provoqua Rustik.

Astrid prit un visage défieur, et fit craquer ses doigts. Ce genre de visage signifiait simplement « n'ose pas ».

— Alors tu prends le risque ?

— De gagner ? Bien sûr. Astrid, une jolie fille comme toi ne devrait pas essayer de...

— Gaffe à ce que tu dis. Vas-y, prépare-toi. Dès qu'on arrive au lagon. Harold arbitrera.

Ce dernier suivi toute la scène, sans pouvoir intervenir, perpétuellement coupé. Ça va partir en vrille, cette histoire.

— Astrid, on est censés s'entraîner, gronda-t-il sans vraiment gronder, n'en ayant pas le cœur.

La jeune fille s'approcha de lui et lui donna une tape amicale.

— Tu sais que je peux pas y résister.

Ces beaux yeux bleus... Il s'y noya encore une fois, comme si c'était un vaste océan. Comment lui résister ? Au moins, cette course sera un échauffement.

— Dernier au lagon est une crotte de yack ! cria Kognedur.

Ils se mirent immédiatement à courir, les jumeaux en tête, étant partis avant. Même Harold joua le jeu, et courut avec les autres. Varek soupira et se mit à courir en petites foulées.

Plus tard, Rustik arriva premier, suivi d'Astrid puis de Harold, les jumeaux et enfin Varek.

— Crotte de yack ! Crotte de yack ! narguèrent les jumeaux.

Le blondinet reprenait son souffle, épuisé, tandis qu'Astrid et Rustik retiraient leurs affaires. En simple tunique et pantalon (jupe pour Astrid), les deux dragonniers attendaient le signe d'Harold pour partir. Ce dernier préparait une dernière fois ses petites inventions, oubliant totalement la course. Astrid toussota.

— Ah oui, euh, vous devez faire l'aller-retour, c'est ça ? fit-il.

— Ouais, mais bon, je peux lui laisser de l'avance, honneur aux femmes, répondit Rustik.

La jeune femme tenta de contenir sa colère. Et puis en fait, non, pourquoi la contenir ? Elle attrapa le Jorgensen par le bras et le fit virevolter, avant de le lâcher quelques mètres plus loin.

— Aïeuh ! Ça va, je vais bien.

Les jumeaux s'approchèrent, intéressés.

— Hop hop hop, il n'y a pas de course super cool dans l'eau sans nous ! dit Kognedur.

— Ouais, comment nous oublier, nous, les nageurs professionnels !? renchérit Krandur.

Harold soupira, voilà, il en était sûr, ça va se transformer en compétition générale, comme toujours.

— Eh, crétin de Varek, t'as trop peur de l'eau pour venir ? provoqua Rustik.

— Rustik, arrête ! s'énerva le brun.

— Quoi ? C'est vrai ?

L'Ingerman décida d'intervenir.

— Qui a dit que je n'allais pas la faire, cette course ? Prépare-toi à perdre, Rustik.

Conquérons le ciel [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant