19 : A l'aube de la guerre

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— Allez, réveille-toi ! brailla Rustik.

Dagur ronflait terriblement fort, ce qui énervait le Jorguensen. La fête a duré plus longtemps que prévu, et la nuit les a prit par surprise. Aussi ils se dégotèrent quelques paillasses qu'ils étendirent au sol pour passer la nuit.

— Rustik, tu vas pas la fermer, on dort ! râla Kognedur.

Rustik râla dans sa barbe, impossible de fermer l'œil. Krandur d'un côté, Dagur de l'autre. Ingrid et Astrid en avaient, de la chance. Elles avaient le seul lit de la pièce, assez grand pour accueillir cinq personnes au moins. Faut croire que le chef aimait les grands lits.

— Harold, s'il te plaît, laisse-moi une place avec toi ! supplia presque le jeune homme.

Le brun dormait de l'autre côté, aux côtés de Krokmou.

— Rustik, marmonna-t-il, arrête de bouder et va dormir, on est au beau milieu de la nuit.

— Mais tu ne comprends pas ! Krane et Dagur, vous voulez ma mort !

Mais Harold dormait déjà. Alors Rustik partit et fit les cent pas, incapable de dormir. Un bruit l'arrêta. Cette fois-ci, Harold se releva, visiblement énervé.

— Rustik ! cria-t-il, furieux.

— C'est pas moi ! répliqua ce dernier.

Les autres se levèrent en sursaut. Astrid sauta au sol la première, ses couteux a la main, elle repéra Harold rapidement et alla le rejoindre.

— Si c'est pas Rustik, qui c'est alors !? s'affola Varek.

— Bah, j'en sais pas plus que toi... fit Harold

Dagur et Ingrid se consultèrent du regard. Ils avaient l'air aussi perdu que les autres.

Harold ouvrit la grande porte de la Salle. Tout était calme, dehors. Une bourrasque de vent venait agiter les branches d'arbres, de temps à autre.

— Ça doit juste être un sanglier, allez, rentrons, conclut Dagur.

Les autres, contents de pouvoir continuer leur nuit, le suivirent en baillant. Harold resta en retrait quelques secondes, Krokmou grognait à ses côtés.

— Toi aussi, t'es pas convaincu, mon grand ?

Il acquiesça en grognant de plus belle. Harold se retourna rapidement, un homme roula par terre et s'affaissa. Il semblait inconscient. A voir sa tenue et les armes qu'il portait, c'était un chasseur. Par prudence, le jeune homme recula d'un pas.

— Qu'est-ce qu'il fait là, marmonna-t-il.

Le dragon noir grognait toujours, visiblement, il le prenait comme une menace, bien qu'il ait perdu conscience.

Harold s'approcha pour voir s'il était blessé. Il ne semblait rien avoir. D'un geste, Krokmou le poussa de là, débarrassant le plancher. Harold ne put s'empêcher de penser au chasseur... qu'est-ce qu'il faisait là ?

Quelques rayons de soleil apparaissaient à l'horizon. C'était déjà l'aube. Krokmou marcha vers le bord de la falaise, admirant la vue.

— Wow, l'île des Parenvrilles donne une jolie vue, hein, mon grand ?

Il lui répondit en souriant, d'un sourire sans dents. Mais son sourire s'évanouit rapidement en voyant de plus près. Le jeune homme fronça les sourcils et sortit une longue vue.

— Des chasseurs, observa-t-il. Vite, il faut aller prévenir les autres !

•••

[Plus tôt, à la fin du chapitre 18]

Conquérons le ciel [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant