13 : Leçon de dressage

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— Chef, on fait quoi ? hurla un chasseur.

Viggo se tenait raide droit, visage serein. Aucun muscle de son visage ne laissait paraître ces émotions. Krogan, comme il l'avait prévu, se mit tout de suite à attaquer, et tout un groupe de Cuirassiers se mirent à brûler l'île, avec leurs Rôtisseurs. Les chasseurs de dragons étaient en panique, tenant de se cacher des tirs qui s'abattaient sur eux.

— Ne ripostez pas. Tenez bon. Quand ses dragons seront à sec, il ne saura plus quoi faire et il s'en ira. Ce n'est pas encore le moment d'attaquer, pas encore.

Le chasseur tenta de cacher son étonnement. Ils allaient rester là, sans rien faire ? Bon, les ordres sont les ordres. L'homme s'en alla expliquer la situation à ses compagnons, laissant Viggo là. Ce dernier réfléchissait. Il ne pouvait pas encore se débarrasser de Krogan, car il lui restait un important détail à régler. Le Roi des Dragons. Tout son avenir reposait sur lui, et il en était de même pour Krogan. A voir qui l'aura en premier...

Comme l'avait prédit Viggo, le chef des Cuirassiers se retrouva à court de feu. Et il en était de même pour ses hommes. Il se mit à rager envers les dragons, ils ne pouvaient pas s'arrêter maintenant ! Soudain, Krogan comprit. Voilà pourquoi ils n'ont pas riposté... Viggo savait ! Ceci ne le rendait que plus énervé.

— Qu'est-ce qu'on fait ? dit un Cuirassier.

— On bat en retraite ! Volez à l'île la plus proche, peu importe ! Nourrissez ces animaux maudits des Dieux ! Il faut qu'ils reprennent des forces. Exécution ! hurla-t-il.

Les Cuirassiers se dépêchèrent d'obéir, et la base de Viggo se retrouva de nouveau en sécurité.

•••

— Non ! Il faut que tu restes calme. Ces Terreurs nocturnes ne te feront rien de mal, ils sont dressés.

Harold avait passé la matinée à aider Johann, sans succès.

— Voilà... Tout doux, tu verras, quand ils sauront qu'ils peuvent te faire confiance, il n'y a pas une chose que les dragons ne feront pas pour toi.

— Encore faut-il qu'ils aient confiance, maître Harold, lança le négociant.

Le dragonnier soupira. C'était sans espoir, apparemment.

— On va laisser tomber les Terreurs. Je reviens.

Harold s'en alla chercher un Dragon Vipère, soigné il n'y a pas longtemps par le groupe. Ils étaient censés aller le ramener dans son île, mais en attendant, il servira à la leçon de Johann. Ça tombe bien ce Vipère n'a pas été dressé...

— Viens là, mon beau, comment va ton aile ? dit-il sur un ton doux.

L'animal avait l'aile cicatrisée, tout allait bien.

— Tant mieux.

Harold tenta de le caresser, il se raidit un peu, mais après le Vipère se laissa faire. Le dragon était calme, c'était bon signe.

— Johann ?

— Maître Harold, vous revoilà ! Avec... avec un grand dragon !?

— Calme-toi. C'est un Dragon Vipère. Tu vas essayer de te lier à lui, reste confiant et surtout soi sûr de toi.

— Euh... Sans vouloir vous remettre en question, je crois que je n'ai pas besoin d'un aussi grand dragon pour laisser mon bateau en paix...

— Tu ne vas pas le dresser, Johann. Seulement lui accorder ta confiance, tu verras que c'est très simple et tu sauras faire pareil pour la prochaine fois qu'un dragon viendra t'embêter.

Conquérons le ciel [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant