Bonus : Courte histoire

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Astrid courut en traversant les ruelles, bousculant les vikings sans prendre la peine de s'excuser. Elle était beaucoup trop pressée. A cause de sa gaffe, elle perdait un temps précieux d'entraînement. Mais elle ne pouvait pas se passer de cette nouvelle selle. Elle était beaucoup trop performante pour rater ne serait-ce qu'une seule course. Lorsqu'elle repensait à cet objet, sa conscience la transporter vers Harold. « Sérieusement, il a vraiment beaucoup de talent. Gueulfor ne s'est pas raté, en le prenant comme apprenti ! » songea la belle blonde.

Ses pas s'arrêtèrent devant la porte de la hutte Hofferson. Elle l'observa en fronçant les sourcils. Elle se rappela en sortant l'avoir laissée ouverte. Qui l'aurait fermée ? Elle décida d'ignorer ce détail et fis un pas pour pénétrer dans la pièce principale. En se retournant pour fermer la porte, une trace dans le sol boueux attira son attention. Astrid s'approcha. Vingt ans passés à s'entraîner pour être la meilleure guerrière de l'île ne servaient pas à rien : elle est capable de reconnaître une emprunte de pas rien qu'au toucher ! Aussi, elle avait la certitude que celle-ci n'était pas celle d'un animal. A en juger sa forme, sa profondeur et sa taille, c'était la trace d'une botte classique. L'emprunte n'était pas profonde : la personne ne devait pas avoir la carrure « spécial viking ». Était-ce un jeune enfant qui était entré chez elle ? Ou alors un plus grand, mais pas costaud ?

La jeune femme commença à se poser des questions quand une voix dans sa tête lui rappela la course. Manquerait plus qu'elle arrive en retard ! Elle se dépêcha de monter dans sa chambre, et se rua vers un coin où traînaient quelques couteaux. Sur une chaise était posée la fameuse selle, luisante et récemment cirée.

Magnifique.

Elle la parcourut du bout des doigts avant de la prendre. Elle la mit sous son bras et s'apprêta à quitter la chambre quand elle se retourna –un réflexe inutile qui consistait à toujours jeter un dernier regard avant de sortir d'un endroit. C'est là qu'elle aperçut cet étrange paquet bleu aux reflets jaunes. « Décidément, je vais rater cette course ! » se dit-elle en s'approchant du lit. Elle poussa la belle étoffe, sur ses gardes. On n'était jamais trop prudents. Astrid écarquilla les yeux et poussa un cri en portant ses mains à son visage –et lâchant au passage la selle.

Elle avait devant elle une hache sublime, magnifique, grandiose... En fait, les mots lui manquaient. Après une longue seconde, elle se décida à la prendre pour la détailler. Du bout des doigts, précautionneusement comme s'il s'agissait là d'un objet très fragile, elle la regarda sur tous ses angles. Elle semblait avoir faite pour elle, comme si on avait lu dans ses pensées pour lui faire l'arme de ses rêves. Elle sourit de toutes ses dents en voyant les runes A-H inscrites vers le bas du manche. Il n'y a que ses amis pour savoir que son ancienne hache portait ses initiales. Soudain, la vérité lui sauta aux yeux, c'était évident ! Un cadeau d'Harold. Cette affirmation la frappa de plein fouet. C'était lui qui lui avait fait cette pure merveille ! « Mais bien sûr ! Comment j'ai pas pu remarquer qu'il n'y avait qu'une seule emprunte de botte ? » s'interrogea-t-elle intérieurement. Elle prit sa hache, parcourut le pommeau des doigts.

Son symbole fétiche. Ses couleurs préférées. Ses initiales. La taille idéale. La lame la plus brillante et aiguisée qu'elle n'ait jamais vue.

Harold la connaissait-il par cœur ? Sans aucun doute. Elle ne pouvait plus cacher sa joie. Elle avait envie de courir, de chanter, de danser ! Pourquoi ne lui avait-il pas donné en main propre ? Elle aurait tellement aimé le remercier. Peut être par un baiser ? Emportée par son enthousiasme, elle s'apprêtait à embrasser la hache à la place quand une voix dans sa tête lui rappela la course. « Vilaine conscience ! » pensa-t-elle tout haut en quittant la chambre, hache flamboyante sur le dos et une selle sublime entre les bras. Sur le chemin, les vikings la dévisageaient, incrédules.

Conquérons le ciel [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant