Conquérons le ciel [EN CORRECTION]

18 : La révélation d'Ingrid

Un tir de magnésium bleu explosa au ciel.

Un à un, les dragons virent ce signal, repèrent le lieu d'où provenait ce tir, et s'y dirigèrent. Tempête et Astrid ont dû trouver quelque chose.

— Alors ? fit Harold en descendant de Krokmou.

— Regarde ça, répondit-elle en pointant du doigt une étrange sculpture.

Le jeune homme s'y approcha, en la détaillant. Une grande sculpture d'environs trois mètres de haut, ça représentait un dragon transpercé d'une lance. Debout sur ses deux pattes, il levait la tête vers le ciel, gueule ouverte, comme étouffant une plainte silencieuse.

— Bien trouvé Astrid ! complimenta-t-il.

— Oh, ce n'est pas moi qu'il faut remercier, c'est Tempête. Moi, j'avais rien vu, pas vrai, ma belle ?

Les jumeaux s'approchèrent, tenant leur menton de la main. Quelle autre bêtise allaient-ils encore inventer ?

— Mon hypothèse, sœur Dur, est que l'objet de notre fastidieuse recherche se trouve à l'intérieur de la gueule de cette humble représentation d'un reptile cracheur de feu, autrement dit, un dragon.

— Effectivement, frère dur. Votre déduction est d'une logique sans pareille, voilà qui devra littéralement laisser bouche-bée nos collègues ici présents.

Après un court instant de désespérance, Harold ajouta :

— Ok, je vais essayer de monter là-haut pour voir s'il y a quelque chose.

— Euh, je veux pas casser ton délire, mais ce truc est beaucoup trop grand pour que tu y grimpes, observa Rustik en joignant le geste à la parole.

— Krokmou...

Le dragon noir baissa la tête, permettant à son ami de monter debout sur lui. Il se redressa suffisamment pour que la gueule de la statue soit à portée de main. Parmi la mousse, la poussière et les divers déchets végétaux présents depuis des années, un petit coffre s'y dissimulait.

— Je crois que j'ai trouvé quelque chose, fit-il.

Krokmou s'abaissa, et Harold descendit, le petit coffre de bois entre ses bras. Sans tarder, il l'ouvrit. Comme ils l'avaient prédit, une lentille d'œil du Dragon les attendait.

— Bon, cool, on peut rentrer pile poil pour le déjeuner ! s'enthousiasma Rustik.

— Pour une fois, oui Rustik, t'as raison, on peut rentrer... mais pas pour le déjeuner. On doit aller retrouver Ingrid, t'as pas oublié ?

Le visage du Jorguensen se décomposa.

— Non, bien sûr que non, j'avais pas du tout oublié. Allez viens, Krochefer, râla-t-il.

•••

— Dagur ? dit Ingrid d'une voix inquiète.

Les dernières heures de vol, elle avait prié Odin pour qu'il la pardonne et qu'il ne lui en veuille pas trop pour sa... disparation.

— Je vous ai dit de m'appeler « Chef », vous êtes sourds ? brailla-t-il.

Ingrid sourit. En tous cas, il n'avait pas changé. Elle se permit d'entrer. Elle le trouva affaissé sur une chaise –sans doute un trône, en train de siroter... un quelque chose qu'elle préférait ne pas savoir.

— Ingrid !?

— C'est bien moi, fit-elle dans un rire nerveux.

Les deux frère et sœur s'étreignirent avec force.