Chapitre 01

3.3K 174 69
                                    

Dans mon rêve, tout commence toujours par l'obscurité. Une obscurité opaque et insondable, comme si elle était faite de matière.

Ensuite le sentiment de panique, de courant d'air froid ascendant puis de chute libre. Quand la chute commence, des milliers de murmures arrivent à mes oreilles avec un bruit similaire à celui de milliers de bouilloire en pleine ébullition, des murmures de peur, de regret, de tristesse...

Puis des formes monstrueuses apparaissent, des spectres, dont les tentacules sombres m'entraînent toujours plus bas. Leurs voix shuintantes résonnent dans ma tête, murmurant des paroles incompréhensibles qui instillent dans mon esprit un sentiment de terreur pure. La chute s'accélère, le souffle qui vient d'en dessous augmente en puissance et en violence, plaquant tous les cheveux de mon crâne vers l'arrière de ma tête.

La chaleur augmente au fur et à mesure de la chute, comme si je me dirigeais au coeur d'un volcan. Mon moi du rêve a alors le réflexe de fermer ses yeux. Quand je les rouvre, je me retrouve à un endroit similaire à l'idée de ce que l'on fait de l'Enfer : du sol volcanique, des courants de lave et des démons. Ceux-là comme les spectres je ne me rappelle pas de leur apparence précise, je sais juste qu'ils éveillaient en moi une peur panique qui me donnait envie de courir aussi loin que mes jambes pourraient me porter. Et pourtant, même cette peur n'est rien comparaison avec l'autre. Celui-là, sa voix étrange suffisait à me terrifier suffisamment pour que je me réveille en sursaut, secoué de tremblements et trempé de sueur.

_ _ _ _ _ _ _ _ _

Ce rêve continue de me hanter depuis des jours (5 jours en fait) et c'est la deuxième fois que pourtant, j'arrive à bien dormir. Je sais que je fais encore ce rêve car mes couvertures sont toujours en désordre et les draps couverts de sueur. Je tourne le regard vers mon horloge ; 5 : 59. Une minute avant que mon réveil ne sonne. J'attends.

« Ding-ding-di-... »

Prends-toi ça, engin infernal. Machinalement je me lève en me traînant et là, je remarque quelque chose qui ne m'avait pas frappé alors : ma fenêtre de chambre est ouverte. « Tiens, je pensais l'avoir fermée... » Alors que je prenais la poignée pour la fermer, un détail attire mon attention. De la boue. Il y a un peu de boue et et de feuille sur le rebord. La boue est étalée en deux lignes grossières, comme si quelqu'un s'y était... essuyé ? Bon Dieu. Quelqu'un est entré dans ma chambre pendant que je dormais. Pris par un accès de panique, je ferme violemment la fenêtre et sors précipitamment de ma chambre, ma main sur le cœur.

C'est pas bon ça... Pas bon du tout. Je traverse le couloir et descendis l'escalier pour rejoindre la cuisine. Sur le compteur, ma mère a laissé le message de bien prendre mes médicaments et de ne pas traîner sur le chemin de l'arrêt de bus. Pour une fois j'aurais LARGEMENT préféré qu'elle soit ici. Mon cœur battait à la chamade et j'avais l'impression que des milliers de petites aiguilles m'assaillaient de toutes parts sur mon dos. Des sueurs froides couraient le long de ma nuque alors que j'essayais de reprendre ma respiration.

Je pris un verre d'eau, non seulement pour pouvoir me calmer avec de l'eau froide mais aussi pour prendre mes médicaments.

Alors qu'est-ce que j'ai ? Disons que j'ai une santé plutôt fragile (asthmatique et ayant quelques menus problèmes au cœur. Cool non ?) et que ma mère a eu la bonne idée de nous emmener à la montagne ? Bien sûr, sur le coup, j'ai trouvé que c'était une belle idée : plein de beaux paysages, de l'air frais, le bonheur quoi. Sauf que la région était aussi connue pour des phénomènes de disparitions inquiétants. Et ensuite, je n'ai aucun voisin avant dix kilomètres. Je suis à plus de 45 minutes de la ville, à l'orée d'une forêt inquiétante et dont personne n'a envie de s'approcher.

Un cri dans la nuit (Eyeless Jack X male reader)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant