Un cri dans la nuit (Eyeless Jack X male reader)

Chapitre 5

_ Et vous avez toujours aucune nouvelle ? 

_ Non, elle m'avait dit qu'elle allait partir il y a quelques jours de son travail et que comme elle ne se sentait pas très bien, elle allait certainement resté à la maison.

Jérôme soupira. Après le garçon qui est plongé dans le coma, la mère de celui-ci est introuvable. Il ne put s'empêcher d'exprimer son inquiétude : le médecin les a informés de son livret de santé qui est pour le moins, inquiétant : asthme qui l'a fait perdre à plusieurs reprises connaissance et qui a aussi mis sa vie en danger, ensuite sa malformation cardiaque. Le commentaire du médecin lui avait fait froid dans le dos : "Il n'a que quelques années à vivre tout au plus. Si il survit jusqu'à la vingtaine, ce sera déjà un miracle." Il redirigea son attention vers l'homme qui se trouvait en face de lui.

La mère de (T/p) travaille dans un poste d'ingénieur et architecte, prenant une grande partie de son travail. L'homme en face d'elle était un des directeurs d'un projet long, une histoire de rénovation de vieille route mais aussi d'hôpitaux désaffectés. 

_ Et elle a insisté qu'elle rentrait chez elle ? 

L'homme ne cachait pas son inquiétude : des tics tels que la paupière gauche qui se fermait plus souvent que la paupière droite, le fait qu'il se serre les mains par moments et une respiration courte. Il hocha de la tête.

_ Oui, oui, elle a même dit qu'elle avait l'intention de surprendre son fils, de lui faire une surprise pour rester plus longtemps avec lui. Elle fait beaucoup d'heures sup', donc elle voulait faire plaisir à son enfant, une manière à elle de lui rappeler qu'elle était là. Elle est sortie et je m'attendais à ce qu'elle soit chez elle. 

_ Et vous n'avez pas vérifié ? 

L'homme commençait à être visiblement agacé.

_ Vous savez, c'est son temps libre et je ne suis pas sûr que vous appelleriez une personne en dehors de son temps de travail, n'est-ce pas ? 

Jérôme ne réagit pas. De un car il avait l'habitude d'avoir affaire à des gens stressés à cause des nombreuses disparitions dans la forêt mais aussi car il savait qu'il avait tort d'avoir insisté autant auprès de cet homme, sachant qu'il avait raison. Après tout, quand on s'inquiète, on est bien plus sujet à l'énervement qu'autrement... 

_ Excusez-moi... Mais si elle venait à disparaître, vous n'avez pas une idée où elle aurait pu aller ? 

_ Aucune, je vous dis... Elle tient à son fils plus que tout au monde. 

_ Et son mari ? 

L'homme se tendit comme la corde d'un arc. Il resta interdit de longues secondes, le teint pâle. Jérôme pouvait s'imaginer l'homme mort. 

_ De ce que je sais, jamais elle ne voudrait aller là-bas. C'est la seule chose que je peux dire. 

_ Tout ce que vous savez pourrait nous être utile... 

_ Je vous dis que je n'ajouterais rien !!!! l'homme s'exclama. 

Il balança la tête sur les côtés, murmurant des paroles inaudibles. Le message était clair. L'homme ne répondrait à aucune autre question. Une seconde fois, Jérôme soupira. "La journée est vraiment longue..." 

D'un signe de tête en direction de la porte, l'homme se leva et partit sans demander son reste. Jérôme poussa un soupir. Déjà qu'il y avait le fils, la mère disparaissait dans la nature... Et sans compter... Ce qu'il se passait. 

Depuis les deux jours qui ont suivis les événements, Jérôme n'arrivait plus du tout à trouver le sommeil, se réveillant par moment, le coeur battant, et le nez en sang. C'était d'ailleurs ce dernier qui le poussait à se réveiller brutalement, à cause d'une respiration beaucoup plus dure et bloquée. Des migraines intenses l'assaillaient de part et d'autres comme des marteaux, attaquant sa pauvre tête et ne l'aidant pour se concentrer. Ses cauchemars le hantaient, il revoyait sa soeur et ses parents, peu de temps avant qu'elle ne disparaisse. Et toujours avant de se réveiller, le visage en sang de sa soeur, une partie du visage en moins, de la boue dans les cheveux et les yeux arrachés lui viendrait à l'esprit avec une question, posée de sa voix innocente : "Pourquoi ne m'as tu pas sauvé ?" avant que le monstre sans visage ne prenne la place de sa soeur, et ne le déchire de ses griffes blanches.