Chapitre 9

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Une des premières choses que j'ai découverte, cela a été avec quelle aisance les habitants tuaient. Ils allaient, partaient du manoir pour revenir, couvert de sang et de tripes. Ils parlaient de tuer comme si c'était la pluie ou le beau temps. Ils se menaçaient, à coup de remarques ou de couteau, l'expression meurtrière et la soif de sang qui se dégageait d'eux comme la lumière d'un phare. Avant que je n'arrive, je ne sais pas du tout comment c'était. Peut-être était-ce toujours ainsi. Peut-être en était-il autrement. 

Et un des nombreux autres malheurs est leur sadisme. Ils semblaient toujours marquer un point d'honneur à venir me voir après un travail, comme Masky les appelait. A observer la réaction que j'aurais. Ils étaient toujours amusé, alors que mon visage blanchissait et que j'avais l'impression que des nœuds se formaient dans mes intestins. 

Je m'enfuyais dès que possible mais il y en avait toujours un qui me poursuivait. Toujours un qui trouvait intéressant de prolonger le plaisir, de me terroriser. Mais je n'en avais pas besoin. J'avais déjà de quoi être horrifié. Mes cauchemars me hantaient. Dans les rares moments où la paranoïa était au plus haut, je ne parvenais même pas à fermer l'oeil. Et j'étais hanté car j'ignorais si l'un d'entre-eux viendrait me poursuivre ou alors que le sommeil ne me gagne et que... 

Je préférais éviter de suivre ce raisonnement. Même maintenant, j'ai du mal. J'ai le sentiment que... Que... Lorsque je pense... 

_ (T/p)... 

La voix me fait sortir de la transe dans laquelle j'étais, la peur me faisant trembler car je la reconnaissais. J'avais envie de hurler à chaque fois que je l'entendais. Car je savais, plus que tout, que c'était lui qui m'avait emmené dans cette galère. Car j'étais dans sa chambre. Le bruit d'une inhalation résonne et je sentais de l'air être aspiré au niveau de ma nuque. Une main passa au niveau de mon épaule et j'ai eu la brusque envie de vomir. 

Mon estomac remonte au creux de ma gorge et mon corps se courbe sous l'effort de garder ma bile à l'intérieur. 

_ Pourquoi as-tu peur, petit agneau ? 

Un jet d'eau froide m'aurait moins glacer le sang. Mon corps se trouve en léthargie et mes yeux me brûlent. Il sait. Mon coeur bat irrégulièrement, chaque pulsation semblable à une lame de couteau. Il veut toujours que je sois proche de lui, dans son lit. Ma trachée se ferme, signe avant-coureur d'une crise de panique. Jack n'est jamais parti trop loin. Ca ne voulait pas dire qu'il ne 'marquait' pas son 'territoire'. 

La chemise que j'avais est poussée, dénudant en partie mon épaule gauche. Je préfère ne pas regarder. C'était un de ses endroits préférés. Je me mordis les lèvres. Je veux pleurer. Je veux partir. Disparaître. Loin de là. Loin de cet enfer. Je l'entends s'humecter les lèvres. Arrête. Pitié... Pourquoi, pourquoi dois-tu... 

Je serre le drap sous mes doigts alors que je l'entends glousser. Ma lèvre tremble. Je veux m'enfuir. Je tire sur ma jambe droite et le bruit familier de la chaîne résonne à mes oreilles. Jack ne semble pas l'avoir entendu. Ou alors, cela l'amuse plus. 

Et puis la douleur fulgurante. C'était comme de l'acier chauffé à blanc, traversant ma peau comme dans du beurre, sans la moindre résistance. Je plaque ma main contre la bouche et essaye d'ignorer mes yeux qui me brûlaient, les larmes menaçant de s'écouler. Ses doigts se crispent et un hurlement de douleur m'échappe alors que sa mâchoire se ferme comme un étau. 

Je cherche à me dégager mais cela ne sert qu'à l'énerver. Du liquide coule le long de mon cou, sans aucun doute tâchant le lit et la chemise. Il mord de nouveau. Je hurle. Mais je sais que mes supplications ne feront rien pour l'y arrêter. Je veux partir. Le plus loin possible. Je me retenais de murmurer ce mot qui l'énerverait sans aucun doute. Mes lèvres tremblaient, formant le mot de manière silencieuse, opposées aux cris que je poussais.

Un cri dans la nuit (Eyeless Jack X male reader)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant