Un cri dans la nuit (Eyeless Jack X male reader)

Chapitre 12 partie 1

_ Ca fait combien de temps que j'ai disparu?

_ Tu as disparu le 14 février...

_ Et on est ?

Son expression ne voulait dire rien de bon. Combien de temps...

_ Le 27 juillet.

Je peinais à rester debout. Quatre mois... Ca faisait quatre mois que je survivais avec ces cinglés. Et quatre mois qu'il n'y avait jamais eu d'invités. Attendez une minute. De l'inquiétude montait en moi comme la marée du Mont Saint Michel. Le coeur au bord des lèvres, je lui ai demandé :

_ Tu es lié à qui, Hyacinthe ?

_ A personne pourquoi ?

Oh non. 

Je me suis retenu de reculer. Quand une personne n'était pas liée, cela signifiait qu'il y avait une chance que celle-ci devienne d'un jour à l'autre un nouveau membre. Il y avait une période de tests, d'après ce que Jack m'avait dit, et au final, quand ceux-ci étaient passés, il ne devrait pas y avoir de problèmes. Surtout quand les autres n'ont montré aucune animosité à son égard. Il pouvait devenir d'un jour à l'autre l'un des leurs. 

Il n'a pas semblé remarquer mon trouble, le sourcil levé. Je l'observais, tentant de voir ce qui avait attiré le regard du Slender Man, et ce qui pourrait, au final, le transformer.   

_ Eh, (T/p) ? Toi, tu es lié à Eyeless Jack, pas vrai ?

J'avais un mal de crâne qui faisait parvenir tous les sons comme des bourdonnements. Pourtant, je savais ce qu'il m'avait demandé. Un sourire sans chaleur se dessina sur mes lèvres alors que j'hochais de la tête. 

Il allait probablement poser une autre question mais s'arrêta, se mordant la lèvre. Je ne devais pas être un beau portrait, ou alors je prenais plus de liberté en sa présence. Je n'aurais jamais agi de la même manière si c'était un des... habitants du manoir. Jack ne m'aurait pas protégé si j'avais été insolent avec quelqu'un. Ou... avec les Proxys. 

_ Autrement, commença-t-il, me tirant de mes pensées, ça te dit d'avoir quelques nouvelles extérieures ? 

Non, absolument pas, ça me convient très bien de vivre enfermé, dans un environnement hostile, sans savoir quoi que ce soit du monde au-dehors de ces murs. 

J'acquiesçais, tandis que nous recommencions notre marche. Les Proxys ne nous autoriseraient pas à rester aussi longtemps immobiles, bloquant le passage. Enfin, il y avait bien assez d'espace pour permettre à cinq personnes de marcher côte à côte sans l'ombre d'une difficulté. Je ne bénéficierais pas de bonté si jamais je m'essayais à ça. Ils trouveraient un moyen de me punir. 

_ Donc qu'est-ce que tu veux savoir ?

J'ai haussé des épaules, la morsure me piquant légèrement. Ma mère me vint brusquement à l'esprit, avec ses yeux fatigués et son sourire brillant. Ma gorge se serra. Est-ce que tout allait bien ? Est-ce que tout le monde allait bien ? Ca remontait à tellement loin désormais, c'était horrible vraiment... 

_ Ma mère... Est-ce qu'elle... 

Il n'a même pas essayé de sourire. Il secoua lentement la tête, l'expression sombre. Ma gorge se serra. Maman... Mon coeur, déjà fragile, fut étouffé. Oh non... S'il te plaît, ne me dis pas ça... C'était comme si quelqu'un venait d'aspirer le peu d'énergie qui me restait de ce matin. Mes jambes ne parvinrent plus à me maintenir debout. Comme si on me coupait les fils, je m'effondrais. Il s'agenouilla et me secoua par l'épaule, mais je ne le voyais qu'à travers un écran de fumée.