Let it snow

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Ma quête d'une aide-ménagère était un fiasco. Je ne savais plus quoi faire. Désespérée, j'avais fait un saut au Valkyrie, où j'avais rejoint Léo, Dinah, Thea et Dani autour des mythiques boissons chocolatées du café, qui profitaient du fait que nous n'avions plus cours et que la tempête n'était pas encore là. Les trois autres filles partirent peu de temps après, voulant profiter des dernières heures de beau temps à traîner dans le centre-ville.

Je commandais un chocolat au barman, occupé à essuyer des verres derrière le comptoir. Sa tête m'était inconnue, mais Tersly débarqua de l'arrière cuisine. Je le saluais brièvement. Il prêta main forte à son collègue. Léo était sur son portable, profitant de la wi-fi gratuite du bar. Elle envoyait des messages à différentes personnes quand soudain elle reçut une notification snapchat qui la fit sourire. Je haussais les sourcils et dis, d'un ton mi-curieux, mi-entendu, ayant des doutes sur l'envoyeur :

« Léo, y a-t-il quelque chose dont tu voudrais me parler ? Elle me regarda d'un regard innocent.

- Non, pourquoi ça Kirsten ?

-Je sais pas, t'as l'air de t'être rapprochée d'une certaine personne dernièrement, lui dis-je avec un regard entendu.

-Je ne vois pas de quoi tu parles » me répondit-elle avec un sourire en coin, avant de répondre au snap. Je voulais continuer à la taquiner en parlant de la fête mais un message de mon père me changea les idées.

Papa : Je pars du travail plus tôt, Sonia a fait bouger le conseil. Ne m'attends pas, la nuit risque d'être très longue...

J'étais bouche bée. Léo remarqua que quelque chose clochait et je la briefais sur le sujet. Ses parents voulaient la tenir en dehors des affaires du conseil jusqu'à sa majorité, pour éviter les choses qui pourraient la « distraire de ses études ». Mais cela ne voulait pas dire qu'elle n'avait aucune activité pour autant. Elle était une violoniste confirmée et était maintenant membre de l'équipe de cheerleaders.

Tersly m'apporta ma commande et me dis qu'il devait partir à la réunion. Je lui souhaitais bon courage tandis qu'il regagnait vers le comptoir et posait son tablier en arrière-cuisine. Son collègue le laissa partir avec un regard compatissant, presque triste.

Je soufflais sur mon chocolat brûlant et reposais les yeux sur Léo, qui continuait à snapper à cette mystérieuse (ou pas tant que ça) personne.

« Alors, la fête de vendredi elle était bien, hein ? »

Elle bugga un moment, rougit légèrement et me répondit prudemment :

« Ouais, c'était génial.

-Dommage que tu aies perdu ta casquette d'ailleurs. Tu devrais demander à Kloë si son cousin ne l'a pas retrouvée quelque part, dans un placard par exemple. »

Elle s'est figée. Je rigolais. Elle a donc bien été dans ce placard cette nuit-là !

« Je ne vois toujours pas de quoi tu parles. » Me dit-elle, avec de nouveau un sourire en coin. Je repris :

« On pourrait même dire que tu es... sortie du placard [expression imagée pour : faire son coming-out] ! » Elle éclata de rire, et moi de même.

« Ça ne serait pas la première fois cependant, me répondit-elle avec un clin d'œil.

-Donc tu admets que tu étais bel et bien dans ce placard.

-Je n'admets rien du tout, juste que ta blague était bien trouvée. » Mouais. Je laissais tomber le sujet. Elle me le dirait de toute façon si ça devenait sérieux.

« Et toi, toujours rien de ton côté, Freya ? »

Je pâlis à ce nom, avant associé à ma mère. Je répondis par la négative. Nous finîmes nos boissons et Jasper vint me chercher avant que le vent ne se lève. Je dis au revoir à Léo. Les nuages devenaient menaçants. Le bulletin météo de la radio prévoyait la tempête pour la nuit même. Je me préparais mentalement à être isolée dans la maison avec mon père pendant plusieurs jours. Celui-ci me rappela par message de ne pas l'attendre et de faire rentrer Fenrir dans la maison. Baldur aurait de la compagnie pendant quelques temps.

En arrivant à la maison, je fis ce que mon père m'avait demandé de faire, puis me fit réchauffer une pizza avant d'appeler ma sœur. Elle s'ennuyait un peu chez sa tante, mais c'était pour sa sécurité. Je lui envoyais une photo de Fenrir et Baldur qui somnolaient l'un contre l'autre. Quelques minutes plus tard, je terminais la conversation et mangeais ma pizza en solitaire. Je rangeais le plus possible la maison et levais les yeux vers la cheminée. La chaussette manquante me fit un pincement au cœur. Je ne pleurerai pas.

Je passais ma soirée à ranger différentes pièces de la maison et fit quelques devoirs. Je partis me coucher assez tôt, le réseau étant déjà HS à cause des chutes de neige. Gunner rentra quelques heures plus tard. J'entendis son casque tomber. Il était rentré en motoneige. Les routes devaient déjà êtres ensevelies. Je sombrais dans le sommeil rapidement après, rassurée qu'il soit rentré en sécurité.

[Si vous souhaitez plus de détails entre crochets faites-le savoir, on précisera un peu plus ! C'est vrai que le vocabulaire qu'on utilise tend à être spécialisé sur le sujet alors on ne l'entend pas tous les jours... Voilà, voilà, bonne soirée !!]

24 jours en enferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant