20. vermicelles de verre

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- Tu veux du sucre ?

Chloé me tend mon bol de chocolat chaud servi avec une grosse dose de chantilly et de vermicelles colorées.

- Non merci, j'en ai déjà eu assez pour aujourd'hui.

Elle étouffe un rire et se love à son tour sous la couette de son lit. Je me blottie contre elle et continue mon récit.

- J'étais paralysée. Comme si la peur m'avais enlevé ma repartie.

- Hmhm.

- Et à la fin je lui ai dit que je le détestais.

- T'as eu raison.

Je jette un coup d'œil à mon skate, à l'autre bout de la pièce.
Je l'ai rafistolée avec du gros scotch noir et de la glue.
Ma mère va me tuer.
J'avais économisé pendant quatre mois pour me payer ce skate et depuis le jour où je l'ai acheté, je l'utilise presque tout les jours.
Chloé remarque que j'ai l'air soucieuse (enfin encore un peu plus que ne l'étais déjà) et suis mon regard.

- Je te prête le mien en attendant.

- Merci.

- Derien.

Je plonge mon regard dans le sien, gratifiante.

- J'aurais voulu être avec toi pour t'aider.

Je soupire. Mon mauvais karma est revenu.

- T'y peux rien, c'est à cause de Luce tout ça. Plus jamais je reparlerai avec cette fille.

Mon téléphone vibre dans ma poche.
Un appel de ma mère.

- Hm, ma mère m'appelle j'y vais..

Elle se redresse.

- Ok, tu me rappelles quand t'es arrivée chez toi !

Je la prend dans mes bras puis je me relève et répond à ma mère.




Je cours dans une atmosphère humide et pesante. Quelque chose me poursuit mais je ne sais pas quoi, je sais juste qu'il faut que je cours et que je me cache. Les feuilles mortes que je piétine à chaque nouvelle enjambée me font frémir et attire encore un peu plus la chose.
La lune est ma seule source de lumière, les grandes taches d'ombre m'empêche par moment de me diriger dans l'immensité de la forêt. Enfin, je parviens à trouver un tronc d'arbre assez épais pour que j'y puisse m'y cacher. Je me glisse à l'intérieur et peine à trouver ma place permis les toiles d'araignées et les insectes. Je garde le silence jusqu'à ne plus entendre de bruit et reste quelques instants dans le tronc.
Après environ une éternité, je décide d'enfin sortir de ce caveau et commence à m'agripper aux parois de bois pourrit pour m'y extirper.

Un grattement, un cri strident et deux yeux rouges qui me fixent.

Voilà les dernières choses dont je me souvient après m'être réveiller.

Je me redresse soudainement, transpirante et crie, un cri dont moi même je ne me croyais pas capable.

- Lina ?! Ça va ?

Ma mère accoure dans ma chambre, inquiète.

- C'est rien, juste un cauchemar. Un gros cauchemar.

- Oh, okay. Bonne nuit, repose-toi bien.

Super conseil au passage.
Ça fait quand même deux cauchemars en une journée, un record. Je regarde l'heure sur mon réveil : 03:47.
Il faut que je me rendorme et que j'essaye de ne plus penser aux images de mon horrible journée et rêve.
Mais j'y peu rien. À chaque fois que je ferme les yeux, je revois les deux yeux rouges ou les lunettes de Rich faces à mon nez.
Alors je pense à autre chose. Et quand on s'efforce à penser à autre chose, on pense souvent aux gens qu'on aime.
Vous l'avez deviné, j'ai pensé à Donald Trump.
Et non, c'était un prank.
J'ai pensé bien entendu à Finn.
Et à ses bouclettes.
Et à son sourire.
Et à ses yeux.
Et à ces infinités de choses que j'aime en lui.
Je me tourne et retourne dans mon lit.
Est-ce qu'il pense à moi ? Est-ce qu'il se demande si je pense à lui ? Je l'ai pas encore appelé, ni envoyé de message, je devrai peut-être y penser un jour. Mais il est tard et...
Et Finn n'habite pas sur le même continent, c'est vrai.
Hm, j'avais oublié un détail, je suis en pyjama, la nuit et décoiffée.
Bon, il ferra avec, il a pas le choix de toutes façons.
Je me lève pour récupérer mon téléphone que j'avais mit sur mon bureau pour ne pas voir si jamais Luce m'envoie des messages.
Je l'ai bloqué sur touts les réseaux alors à part si elle est de la CIA, aucuns moyens qu'elle m'appelle.
Je marche donc à travers la pièce sur le parquet qui craque en essayant d'être un minimum discrète. Le parquet est froid, glaciale même.
Chaque pas est un supplice, j'ai l'impression de revenir dans mon cauchemar.
Je fais des grands pas pour arrêter le supplice mais j'ai toujours l'impression de marcher 14 km dans la neige.
Ma chambre c'est agrandie dans la nuit ou quoi ?
Soudain, je trébuche sur une masse lourde et dur encrée au sol, m'effondre sur le sol faisant tomber un verre vide au passage.
Maladresse, quand tu nous tiens...
J'essaye de rassembler un maximum les bouts de verre à l'aveugle en un tas distinct mais parviens seulement à m'entamer l'avant bras droit. Je retiens un petit cri et balance mon point brutalement contre les parquets recouvert de débris, m'enfonçant cette fois-ci des milliards de minuscules morceaux. Je lâche une petite larme et me relève, tout muscles contractés et enjambant le massacre en me plantant au passage du verre sur mes plantes de pieds.
J'effleure enfin mon bureau du doigt et cherche mon téléphone en palpant un peu tout les objets. Une surface lisse et froide rencontre ma paume de main, je l'attrape et fait demi-tour en allumant la lampe torche.
Je reste bouche-bée face au massacre que j'ai créé.
Un attentat.
J'ai enfaite trébuché sur ma valise et maintenant il y a une flaque de sang par terre et sur mon pyjama.
Et des bouts de verre.
Beaucoup de verre.
Trop de verre.
Puis je pense à Finn et mes mes idées s'éclairent. Comme si chaque morceaux tranchant se mettait à s'illuminer et formerait une harmonie parfaite avec mon âme et ma vie présente. Toutes les actions futiles ont disparues et je me concentre sur quelques choses de précis.
Les taches de rousseur de Finn. Ces petites tâches qui représentent si bien la perfection de son visage dans l'imperfection des choses. Puis dans ma tête vient comme un « tilt » et pouf, je sors de mes pensées.
T'es pas une philosophe, Lina. Juste une fille qui se rassure face aux désastres de la vie. C'est pas grave ça arrive.
Ce sont les dernières pensées que j'ai eu avant de me décider de revenir me coucher au chaud.

Hello everybody !
Je suis une flemmarde 100% élevée en plein air je sais. Ce chapitre n'apporte pas beaucoup de renseignements, c'est juste, comment dire ?
Une transition, voilà.
Si vous n'avez pas compris des trucs ou des remarques à faire, hop, mettez tout ça dans la lettre —>

✉️

Je vous aime fort presque autant que Finn haha :)

petite précision au passage, si je mets beaucoup de temps à poster c'est pour bien travailler le prochain chapitre, voili voilou.

Kiss sur vos fesses d'ange 💛

L'effet papillonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant